Que désigne l’appellation « francophonie littéraire »? Et peut-elle fonctionner comme une catégorie d’appartenance poétique? Si tel est le cas, la pratique littéraire du français, hors de France, implique-t-elle une « prise de pouvoir », c’est-à-dire une appropriation de la langue en tant qu’instrument de revendication identitaire et poétique?
De telles questions peuvent sembler des boutades, tant elles sont caricaturales. Il n’est pourtant pas inutile de cerner en détail des situations particulières, au vu de la diversité de celles et ceux qui ont le français en partage, et surtout de s’interroger sur les écarts entre ce que nous pourrions nommer une esthétique de la production, qui implique des choix narratifs et stylistiques, ainsi qu’une esthétique de la réception.
À travers ce numéro de la revue Études de lettres édité par Christine Le Quellec Cottier et Daniel Maggetti (Section de français), on découvrira des littératures encore peu étudiées dans les universités suisses, en voyageant du théâtre de Robert Lepage jusqu’au romanesque d’Ahmadou Kourouma, en passant par les interrogations d’Yvette Z’Graggen.
Christine Le Quellec Cottier et Daniel Maggetti (éds.), Écrire en francophonie: une prise de pouvoir?, Études de lettres, n°279, 1/2008.