Denis de Rougemont (1906-1985) reste populaire chez les littéraires pour avoir écrit L’amour et l’Occident, un des essais marquants du XXe siècle, et chez les politologues pour avoir inlassablement promu un modèle fédéraliste de construction européenne; pourtant, les spécialistes de l’un et l’autre de ces champs d’études ont bien du mal à dialoguer. Le but de ce volume est de les réunir en montrant qu’il n’y a qu’un seul Denis de Rougemont, et que le littéraire ne contredit pas plus le politique que celui-ci n’étouffe la veine du premier.
À travers la littérature, c’est une certaine vision de l’homme que défend Rougemont, ancrée dans une pensée religieuse qui fait de l’essayiste neuchâtelois un éminent représentant, dès les années 1930, de l’existentialisme chrétien, et un ardent promoteur de l’engagement de l’écrivain.
Les études réunies dans ce numéro d’Études de lettres coédité par Alain Corbellari (Section de français), augmentées d’un texte inédit consacré à André Gide, privilégient les rencontres tant dans l’œuvre que dans le parcours intellectuel de celui qui a croisé quelques-uns des plus grands auteurs du XXe siècle (Jacques Maritain, Roger Caillois, Jean Paulhan, Karl Barth, René Girard) et qui a su faire le pont entre une pensée de l’homme et une pensée de la société.
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Alain Corbellari, Nicolas Stenger (éds.), Denis de Rougemont: Entre littérature, théologie et politique, Études de lettres, n°311, 4/2019.