Nature et paysage dans la bande dessinée polar (appel à contribution)

Journée d’étude en distanciel

Université Sorbonne Paris Nord, Laboratoire Pléiade

Université Toulouse Jean-Jaurès, Laboratoire  LLA-CREATIS   

Vendredi 18 novembre 2022

On a coutume d’étudier dans le polar – tant dans le film que dans le roman – l’espace  urbain, afin d’en souligner ses caractéristiques, qu’il soit adjuvant ou opposant. Le roman noir, lui, accorde une importance considérable à la ville. Selon Chandler, c’est Dashiell Hammett[2] qui a inauguré véritablement le genre quand « il a sorti le crime de son vase vénitien et l’a flanqué dans le ruisseau [3]». La ville devient ainsi un élément essentiel du roman policier où, à l’origine simple cadre de l’histoire, elle occupe une place croissante. Georges Simenon, suivant en cela Honoré de  Balzac, fut l’un des premiers à faire de la ville un élément essentiel et même constitutif du roman policier. On comprend dès lors que si les publications portant sur l’espace urbain dans la  bande dessinée sont assez disparates, il n’en reste pas moins qu’elles sont assez nombreuses[4]. Effectivement, les nombreuses études sur la dialectique entre bande dessinée et espace interrogent l’espace urbain au sens architectural. Comme l’espace architectural – particulièrement urbain –  a déjà  fait l’objet d’études chez les bédéistes ainsi que  chez les théoriciens,  nous  souhaitons engager une réflexion nouvelle, sur l’articulation entre la nature – et ses  paysages -, et la  bande dessinée polar. Cette nécessité s’impose dans la mesure où les études qui se  sont intéressées  à la nature dans tous états sont peu orientées sur le genre de la bande dessinée polar.

Les axes de réflexion proposés portent sur les questions suivantes. La bande dessinée polar a souvent été fascinée par l’espace urbain mais qu’en est-il de l’espace naturel ou du paysage ? Comment cet espace et ces paysages sont-ils mis en valeur ?  Comment interfèrent-t-ils dans le récit graphique polar ? Comment cette double jonction, entre nature et récit graphique polar fonctionne-t-elle ?  Quelles sont les fonctions  de la nature dans la narration  graphique ? Comment fait-elle évoluer la fiction ?  Quelle  est  la place de cet espace dans la narrativisation graphique ? Concret, métaphorisé, fantasmé, l’espace naturel  joue son rôle dans le récit fictionnel graphique de genre policier.  Au même titre que l’espace urbain  qui fait partie du dispositif graphico-narratif, la nature avec paysages constitue un élément essentiel dans l’élaboration de l’intrigue fictionnelle. Ainsi, peut-on se demander comment la nature et ses paysages opèrent dans l’évolution de l’enquête. Enfin du point de vue moins narratif mais plus plastique, comment cet espace naturel est-il dessiné dans la planche ou dans la case ?

Plus largement, si l’espace naturel fait vivre ou rebondir l’enquête, il peut aussi apporter  une valeur ajoutée et  renouvelée, et en ce sens introduire une part poétique, une dimension  qui orienterait la bande dessinée vers le genre éco-thriller graphique  qui pourrait être  une  autre piste d’étude possible.

Nous attendons de cette journée d’études des communications portant sur ces questionnements, en particulier, celles qui relèveraient de la bande  dessinée polar ou éco-thriller des XXe et XXIe siècles.

Calendrier

  • 8 septembre 2022 : Date limite d’envoi des propositions de communication
  • 10 septembre2022 : notification d’acceptation
  • Programme définitif : fin septembre 2022

Conditions de soumission

Résumé de 500 à 1000 mots (avec titre de la communication et axes d’orientation de la réflexion, corpus)

Coordonnées de l’auteur (Nom, prénom, adresse électronique, statut, institution de rattachement du communicant /des communicants) à envoyer conjointement à:

mireille.raynal-zougari@univ-tlse2.fr

pascale.hellegouarch@gmail.com

seddaouifatima@yahoo.fr.

Durée d’intervention 30 à 35 minutes

La journée d’études se tiendra en distanciel.

Une possibilité de publication des actes de la  journée d’études pourra être envisagée.