Par Roxane Borgeaud et Eléonore Petit
Au soir du 02 août, c’est officiel, nous faisons nos premiers pas à Bangalore. Une météo diluvienne nous fait office de bienvenue, nous sommes pour ainsi dire « mis dans le bain ». Nous faisons ainsi connaissance durant le trajet avec l’incroyable Antony, notre chauffeur qui nous accompagnera tout au long de nos aventures, pour arriver après une heure de trajet dans notre nouveau chez-nous pour les 2 semaines qui vont suivre. La ville, même de nuit, est un concentré de sons et lumières ; un véritable désordre organisé. Nous en prenons particulièrement conscience en arrivant à notre hôtel, où notre quartier, comme le reste de la mégapole, est composé de manière hybride entre végétation, arbres et câbles électriques (pendant un peu partout tels des lianes).
Le lendemain, après un premier contact avec la nourriture locale pour notre petit déjeuner (la banane deviendra à cette occasion notre nouvelle meilleure amie), nous prenons la route en direction du Jakkur Lake, afin de rencontrer Annapurna, qui dirige les fondations Sataya et Jalapur. Le siège de Sataya, qui a été fondée en 2011, est d’ailleurs sa résidence, au sein de laquelle nous avons été accueillis au sein d’une végétation luxuriante, véritable oasis parmi l’agglomération de Bangalore (adresse exacte à revérifier).
Notre second contact culinaire prit ici la forme d’un plat typique de la région, la Banana Leaf, expérience de diverses saveurs posées directement sur une feuille de bananier fraichement cueillie. La manière traditionnelle de savourer ce plat, à savoir directement à la main, a ajouté pour nous un défi supplémentaire, que nous avons pour la plupart réussi honorablement.
C’est par ses convictions, et par l’importance centrale qu’occupe la nature à ses yeux, qu’Annapurna travaille avec les communautés locales, dans le but de la restauration et de la préservation du lac Jakkur. Initialement, ce dernier, surexploité, finit par quasiment disparaître, du fait de l’urbanisation croissante. Il faudra attendre 2017 pour voir les premiers mouvements citoyens locaux, avec la volonté de préserver cette zone naturelle unique.
Annapurna, femme inspirante et inspirée, y vit une occasion alors de travailler de manière concrète avec les habitants des environs, à la fois sur la base du volontariat et de l’engagement. En retour, les fondations Sataya et Jalapur font leur maximum, sur une base démocratique, pour donner vie aux souhaits et aspirations des membres de la communauté.
Jakkur Lake
Le lac est bordé d’un parc dans lequel les fondations et Annapurna font pousser diverses espèces de plantes, tout en permettant d’accueillir les visiteurs. Le but est non seulement de recréer une zone protégée, et similaire à la végétation d’origine, mais également de mener diverses expériences scientifiques, comme l’importation d’abeilles sans dards.
La zone, protégée, est donc géré par des volontaires de la fondation, ce qui démontre ici un sens du communautaire fort, sans lequel rien n’aurait pu démarrer. Divers aménagements sont tout de même faits pour les visiteurs, notamment des espaces de jeux pour tous les âges (inspirés des parcours de l’armée). Du biogaz est également produit sur place, en compostant les végétaux sur place ; ces derniers permettent notamment de faire de l’engrais pour ces derniers. Cette première expérience nous a permis de prendre rapidement conscience de l’importance de la notion de communauté à Bangalore. Les discussions avec Annapurna et sa Lake manager, Priyanka, furent pour cette première journée stimulantes et inspirantes ; d’autant plus par le fait que nous avons pu passer une après-midi en leur compagnie en faisant le tour du lac. La pluie, quasi-continue depuis notre arrivée du fait de la saison de la mousson, n’a pour le moment en rien entamé l’enthousiasme donné par cette première rencontre.