Le climat joue au yo-yo avec nos émotions

Les enjeux écologiques suscitent l’angoisse voire la dépression, ou alors donnent de l’énergie pour s’engager. Le Centre interdisciplinaire de durabilité interroge les émotions dans une démarche artistique et de médiation scientifique.

Les enjeux écologiques provoquent des sentiments contrastés. La fonte des glaces, la pollution ou les événements extrêmes suscitent l’angoisse voire la dépression, ou alors, au contraire, donnent de l’énergie pour s’engager. Le Centre interdisciplinaire de durabilité de l’UNIL se penche sur ces questions dans une démarche à la fois artistique et de médiation scientifique.

Quel est votre vécu émotionnel des enjeux écologiques ? Cette question est posée à la communauté UNIL dans le cadre d’un projet du Centre interdisciplinaire de durabilité (CID), mené par Sarah Koller, doctorante à l’Institut de géographie et durabilité.

Le sujet n’est pas anodin : en 2019, Amnesty International a mené une enquête auprès de jeunes de 18 à 25 ans, dans 22 pays. Il s’avère que le changement climatique est, pour 41% d’entre eux, l’un des problèmes principaux de notre époque, devant la pollution et le terrorisme.

Angle artistique

À l’UNIL, ce sujet est abordé «sous l’angle artistique», explique Sarah Koller. Ainsi, les membres de la communauté qui le souhaitent pourront exprimer leur ressenti auprès de la chercheuse, qui rédigera un texte sur cette base. En parallèle, ces personnes seront photographiées par Matthieu Gafsou, qui a notamment exposé au Musée de l’Élysée. «Ces doubles portraits, en images et par écrit, constituent des moyens de rendre visibles les émotions liées au climat», indique la doctorante.

Ces photographies et ces articles constituent autant de portes d’entrée vers une série d’événements déjà bien connus sur le campus, les «Escales durables». «En mai et en juin, et si le Covid-19 nous le permet, nous lançons une série de conférences et d’ateliers afin d’accompagner la communauté universitaire», complète Sarah Koller. Il est notamment prévu de présenter des outils pratiques, comme la méditation ou les cercles d’empathie. D’autres formes artistiques, comme la danse, l’improvisation théâtrale ou les ateliers d’écriture, font partie du projet.

En partant du vécu des personnes intéressées, et de leurs croyances, le cycle permettra de prendre de la hauteur, en s’intéressant par exemple aux imaginaires liés au changement climatique et à la transition écologique.