Cette première monographie consacrée à Marie-Hélène Lafon réunit des contributions d’étudiant-e-s issues d’un séminaire de Master dirigé par le professeur Jean Kaempfer (Section de français). Elles arpentent un paysage narratif modelé par les contraintes d’une société rurale sur le déclin, dans laquelle l’écrivaine, née à Aurillac, a grandit. Elles restituent les « tensions toniques » propres à ces récits, à la fois tendres et amers, de fratries paysannes en crise. Surtout, ces articles prennent la mesure de « ce que les textes de Marie-Hélène Lafon font à la sociologie et à la psychologie, en réfractant ces modes de compréhension de l’agir humain dans l’espace singularisant d’une langue propre ».
Tensions toniques accueille également des textes inédits de Marie-Hélène Lafon, qui retracent, du Cantal à Paris, une trajectoire d’écrivaine et de lectrice. Elle évoque, avec une précision qui fait mouche, et non sans humour, les livres qui l’ont marquée : lectures d’enfance au « goût de chagrin, d’irrémédiable », lectures familiales, scolaires, lectures littéraires… de Paris-Match, Poule rousse, Sans famille à Claude Simon, Pierre Michon, Richard Millet et bien d’autres.
Jean Kaempfer (éd.), Tensions toniques. Les récits de Marie-Hélène Lafon, Lausanne, Archipel, vol. 14, coll. « Essais », 2012.