Volume 16

Tensions toniques

Les récits de Marie-Hélène Lafon
Édité par Jean Kaempfer, 2012.
Avec des textes inédits de Marie-Hélène Lafon
Cantal, où la beauté des « choses vertes » contraste avec la déréliction morale de ceux qui sont restés : fratries vieillissantes régnant, dans leurs maisons devenues trop grandes, sur des domaines agricoles en


Archipel Essais fait paraître un numéro dédié à l’écrivaine française Marie-Hélène Lafon, auteure de récits remarqués, dont Les Derniers Indiens (Buchet Chastel 2008, Folio 2009), L’Annonce (Buchet Chastel, 2009) ou Sur la photo (Buchet Chastel, 2003).

 

 

 

 

  • Cette première monographie consacrée à Marie-Hélène Lafon réunit des contributions d’étudiant-e-s issues d’un séminaire de maîtrise dirigé par le prof. Jean Kaempfer. Elles arpentent un paysage narratif modelé par les contraintes d’une société rurale sur le déclin, dans laquelle l’écrivaine, née à Aurillac, a grandit. Elles restituent les « tensions toniques » propres à ces récits à la fois tendres et amers de fratries paysannes en crise. Surtout, ces articles prennent la mesure de « ce que les textes de Marie-Hélène Lafon font à la sociologie et à la psychologie, en réfractant ces modes de compréhension de l’agir humain dans l’espace singularisant d’une langue propre » (Jean Kaempfer).
  • Tensions toniques accueille également des textes inédits de Marie-Hélène Lafon, qui retracent, du Cantal à Paris et en les mêlant subtilement, une trajectoire d’écrivaine et de lectrice. Elle évoque, avec une précision qui fait mouche et non sans humour, les livres qui l’ont marquée : lectures d’enfance au « goût de chagrin, d’irrémédiable », lectures familiales, scolaires, lectures littéraires… de « Paris-Match », Poule rousse, Sans famille à Claude Simon, Pierre Michon, Richard Millet et bien d’autres.

« La matière romanesque prépondérante de Marie-Hélène Lafon, c’est un coin de pays rugueux, au nord du Cantal, où la beauté des « choses vertes » contraste avec la déréliction morale de ceux qui sont restés : fratries vieillissantes régnant, dans leurs maisons devenues trop grandes, sur des domaines agricoles en déclin. Cette délégitimation formidable de la paysannerie, qui a périmé en quelques décennies un ordre immuable, Marie-Hélène Lafon a entrepris de la porter à la présence littéraire – sans pathos, mais non sans tendresse. Heureuse ambivalence de la fiction, où l’ironie et l’implication peuvent ainsi composer leurs effets ! La « tentative de restitution » (Claude Simon) engagée par Marie-Hélène Lafon trouve là sa tonicité, sa tension propres, comme en témoignent les études réunies dans ce volume. »

191 p.