De tous les dialogues que Gustave Roud (1897-1976) a noués avec les peintres, celui avec Gérard de Palézieux (1919-2012) est sans nul doute le plus harmonieux et le plus fécond. Percevant très tôt chez cet artiste une sensibilité et une exigence rejoignant les siennes, le poète lui écrit en novembre 1951: il propose à Palézieux une collaboration artistique. Ce sera le « poëme-image » Étoile (1952), qui inaugure un dialogue esthétique prolongé par Le Repos du cavalier (1958).
La correspondance échangée entre les deux hommes, qui couvre plus de deux décennies, permet d’assister à la composition de leurs projets communs, d’entrer au cœur d’une relation amicale, pleine d’affection respectueuse et d’admiration réciproque. Car si Roud a été l’un des premiers avec Philippe Jaccottet et Yves Bonnefoy à dire publiquement la valeur de l’œuvre de Palézieux, il en accompagne surtout de près les évolutions au fil des lettres et des dons que lui envoie le peintre, avec un émerveillement persistant.
L’édition illustrée de cette correspondance, dirigée par Stéphane Pétermann (Centre des littératures en Suisse romande) et Émilien Sermier (Section de français), ravive une part du dialogue entre ces deux créateurs.
Stéphane Pétermann, Émilien Sermier (éds.), Gustave Roud – Gérard de Palézieux: Correspondance 1951-1976, Cahiers Gustave Roud, n°17, Carrouge, Association des amis de Gustave Roud, 2019.