2022-2023
La bande dessinée comme médiation des savoirs (Automne 2022, MA, R. Baroni et D. Chaperon)
Depuis une quinzaine d’années le champ éditorial de la bande dessinée produite ou utilisée à des fins de médiation des savoirs est en plein essor. Toutes les disciplines scientifiques sont concernées, de la physique à l’économie en passant par la philosophie, l’histoire et la littérature. La bande dessinée s’inscrit en cela dans une histoire longue de la vulgarisation scientifique, qui a abondamment puisé dans les ressources de la narration et de l’illustration. L’émergence de collections dédiées à ce genre de bande dessinée fait en cela écho au développement de l’édition de vulgarisation de la science au XIXe siècle. On envisagera également le cas particulier de la didactique des langues et cultures, qui a pour particularité d’exploiter des bandes dessinées en tant que documents pour l’acquisition de compétences langagières ou pour l’exploration du plurilinguisme et des problématiques liées à l’interculturel. Le séminaire s’intéressera surtout à l’étude des particularités scénaristiques, sémiotiques et formelles de bandes dessinées exploitées à des fins d’apprentissage pour réfléchir sur les meilleurs usages pédagogiques et didactiques que l’on peut faire de ce média.
Horaires et salles: Mardi, 16h15-17h45, Anthropole 3028
Aborder le plurilinguisme par le prisme de la bande dessinée (Printemps 2023, BA & Dipl., R. Baroni et J. Favre)
L’objectif de ce séminaire est d’aborder les problématiques sociales et identitaires liées au plurilinguisme par le prisme de la bande dessinée. On visera, d’une part, à sensibiliser les étudiant·e·s aux enjeux du plurilinguisme dans le contexte de leur parcours d’appropriation du français. La lecture d’articles scientifiques servira d’étayage à cette réflexion. On envisagera, d’autre part, la manière spécifique dont les romans graphiques francophones permettent de saisir ces problématiques selon une perspective propre, en jouant sur un double langage : graphique et textuel, visuel et langagier. Les séminaires porteront sur une série de bandes dessinées francophones qui permettront aux étudiant·e·s de réfléchir sur les représentations du plurilinguisme, souvent liées au destin des auteurs et des autrices, de manière à fournir la base à une réflexion sur les reconfigurations identitaires liées aux parcours des apprenant·e·s.
Horaires et salles: Mercredi, 14h15-16h00, Anthropole 5081
2021-2022
BD et Moyen Âge : les héros arthuriens (Printemps 2022, MA, A. Corbellari)
La bande dessinée a joué un rôle essentiel dans la popularisation des thèmes, des héros, de l’histoire et des légendes du Moyen Âge. Et comment en serait-il allé autrement puisque ce media a toujours entretenu d’étroites relations avec la technique médiévale du livre manuscrit? Après une introduction générale sur les enjeux de l’étude de la BD, on se donnera dans ce séminaire le fil rouge de la représentation des héros arthuriens afin de regarder comment, dans des styles et selon des optiques d’une très grande variété, s’est construite la reprise narrative et imagée de l’imaginaire chevaleresque médiéval à travers près d’un siècle — de Prince Valiant (1937) à nos jours — de bande dessinée.
Introduction à l’étude de la bande dessinée (Printemps 2022, BA et Dipl., R. Baroni)
Ce cours-TP offre une introduction à l’étude d’un aspect important de la culture francophone: la bande dessinée. Il s’agira de découvrir les spécificités formelles de ce type de récit en apprenant à décrire les interactions entre le texte et l’image, le style graphique, les types de mise en page et les effets que l’on peut tirer d’une projection de l’histoire dans l’espace de la page. On reviendra par ailleurs sur différents paramètres de la narrativité (voix, focalisation, point de vue, intrigue, etc.) pour comprendre comment ils se matérialisent dans le médium de la bande dessinée. Ces bases formelles, ainsi que la familiarisation avec des classiques de l’histoire de la bande dessinée franco-belge, constituent des bases nécessaires pour toutes celles et ceux qui souhaitent mieux connaître ce médium et qui envisagent éventuellement de l’enseigner. Le semestre visera à familiariser les étudiant·e·s avec l’analyse de planches de bande dessinée dans une perspective stylistique et narratologique. Le cours permettra également d’aborder l’histoire culturelle de la bande dessinée franco-belge, depuis la création à Genève en 1827 des « histoires en estampes » par Rodolphe Töpffer jusqu’aux romans graphiques contemporains.
Enseigner l’oral par la bande (dessinée) (Printemps 2022, BA et Dipl., R. Baroni)
Ce séminaire-TP vise à s’appuyer sur la bande dessinée pour améliorer la compréhension des caractéristiques du français parlé et pour développer des séquences d’enseignement du FLE exploitant ce média. Sur un plan pratique, il s’agira de considérer les planches de bande dessinée comme des documents authentiques offrant une médiation du français parlé et d’apprendre à élaborer avec elles des séquences d’enseignement. Dans un deuxième temps, adoptant une perspective actionnelle, nous mettrons en place un atelier visant à créer des bandes dessinées en classe mettant en scène des interactions orales. Il s’agira aussi de mesurer l’importance de l’apprentissage des caractéristiques du français parlé et de ses registres, qui nous éloignent du français « standard » enseigné par les manuels, mais nous rapprochent du français tel qu’il est utilisé dans les situations de la vie quotidienne.
Lire, interpréter, enseigner l’interculturalité avec la bande dessinée, (Automne 2021, MA, C. Schaer et R. Baroni)
Ce séminaire vise à explorer le potentiel de la bande dessinée pour développer une réflexion sur les représentations de «l’interculturel» et de «l’altérité». Par le biais d’un corpus comprenant des récits graphiques des XXe et XXIe siècles, nous allons observer la façon dont des auteurs et autrices de bande dessinée majoritairement francophones confrontent différentes cultures, soit en s’engageant dans la relation avec l’autre, soit en adoptant un point de vue extérieur – parfois ethnocentré ou teinté d’orientalisme (E. Said). De quelles manières des auteurs tels que Hergé, R. Goscinny, A. Uderzo, et plus récemment, M. Satrapi, R. Sattouf ou encore F. Chavouet représentens-ils/elles leurs propres cultures et d’autres cultures ? En parallèle, nous réfléchirons, sur un plan didactique, à la manière dont la représentation des cultures dans la bande dessinée francophone est susceptible d’être exploitée dans l’enseignement, et plus précisément en didactique du FLE, dans une visée «d’éducation interculturelle». Avec Ogay et Edelmann (2011), nous nous interrogerons sur les réponses adéquates à apporter, selon les contextes, à la différence culturelle, et nous explorerons les tensions entre relativisme culturel et universalisme. Nous tenterons de prendre position par rapport à l’enseignement des bandes dessinées choisies (stéréotypes, (post)colonialisme) : sont-elles enseignables dans une perspective interculturelle ? Et si oui, dans quelles conditions?
2020-2021
La bande dessinée en didactique des langues et de la littérature (Printemps 2021, MA, UNIL, R. Baroni)
L’objectif de ce séminaire est d’envisager la bande dessinée comme médiation ou objectif dans l’apprentissage des langues et cultures et dans l’enseignement de la littérature. On commencera par retracer l’histoire mouvementée des rapports entre bande dessinée et enseignement, avant d’envisager différentes pistes de didactisation de ce médium. Il s’agira autant de réfléchir à l’usage de la BD pour acquérir des compétences langagières ou des savoirs littéraires qu’à la possibilité de faire de cet objet culturel un objectif d’enseignement à part entière.
Enseigner l’oral par la bande (dessinée) (Printemps 2021, BA, UNIL, R. Baroni)
Ce cours/séminaire vise à apprendre à utiliser la bande dessinée pour créer des séquences d’enseignement visant la maitrise des caractéristiques de la langue orale et la compréhension des variations que l’on associe à différents registres du français (familier, vulgaire, argotique, parler jeune, etc.). Ces caractéristiques du français parlé nous éloignent du français « standard » enseigné par les manuels, mais nous rapprochent du français « authentique », tel qu’il est utilisé dans les situations de la vie quotidienne. Ce cours se focalisera sur la bande dessinée comme moyen d’apprentissage, notamment à travers l’analyse des dialogues. Il permettra aussi, sur un plan culturel, d’envisager la manière dont différents auteurs contemporains parviennent à imiter graphiquement l’oralité.
Introduction à la bande dessinée francophone (Automne 2020, BA et Dipl, R. Baroni)
Ce cours-séminaire est une introduction à l’étude de la bande dessinée, qui constitue un aspect très important de la culture francophone (N.B. les mangas et les comics ne seront pas abordés dans ce cours). Le semestre visera à familiariser les étudiant·e·s avec l’analyse de planches de bandes dessinées dans une perspective stylistique et narratologique. Il s’agira de mettre en évidence les spécificités formelles de ce type de récit, qui combine textes et images dessinées. On apprendra à décrire les interactions entre texte et image, le style graphique, les types de mise en page et les effets que l’on peut tirer d’une projection de l’histoire dans l’espace de la page. On s’appuiera par ailleurs sur différents concepts narratologiques (voix, focalisation, point de vue, intrigue, etc.) qui seront adaptés pour décrire le fonctionnement des récits graphiques. Certains outils seront également empruntés aux études cinématographiques (ocularisation, cadrage, découpage, etc.). Le cours permettra aussi d’aborder rapidement l’histoire culturelle de la bande dessinée franco-belge, depuis la création, en 1827, des « histoires en estampes » du Genevois Rodolphe Töpffer, jusqu’aux romans graphiques contemporains et aux dernières expérimentations dans le domaine de la bande dessinée numérique.
2019-2020
Raconter en scènes et en images (Printemps 2019, MA, D. Chaperon et R. Baroni)
Ce cours vise à envisager, sur un plan théorique et pratique, les enjeux d’un élargissement de la théorie du récit à des formes narratives qui s’écarte des récits traditionnels, portés par la voix d’un narrateur.
2018-2019
Introduction à l’étude de la bande dessinée (2018-2019, BA, R. Baroni)
Le premier semestre vise à familiariser les étudiants avec des outils pour l’analyse des planches de bandes dessinées. Il s’agira surtout de mettre en évidence les spécificités formelles de cette forme de narration qui combine texte et image dessinée. Le deuxième semestre est consacré à l’histoire culturelle de la bande dessinée franco-belge, depuis les « histoires en estampes » de Töpffer jusqu’aux romans graphiques contemporains et aux dernières expérimentations dans le domaine de la bande dessinée numérique. On retracera notamment les origines sérielles des bandes dessinées franco-belges et la manière dont les publics et les formats se sont progressivement diversifiés, jusqu’à former le paysage culturel contemporain. Plusieurs œuvres emblématiques sont abordées sous forme de séminaires et permettront d’observer l’évolution de ce média, notamment la manière dont il s’adapte et se reconfigure en fonction des supports (journaux quotidiens, magazines pour la jeunesse, albums, romans graphiques, supports numériques). Des participations ponctuelles sous forme de conférences des membres du GrEBD sont prévues à chaque semestre.
2017-2018
Sérialités narratives: littérature, BD, radio, cinéma, télévision (Printemps 2018, MA, R. Baroni, M. Berton et A. Goudmand)
Ce cours vise à aborder la sérialité narrative en tant que phénomène transversal s’inscrivant dans l’histoire culturelle de différents médias, notamment avec l’émergence de modes de production impliquant une reproductibilité des formats, ainsi qu’une diffusion périodique destinée à fidéliser le public. Ce cours envisagera notamment le lien entre ce type de récit et ses contextes de production et de réception, mais aussi ses enjeux esthétiques et les défis qu’il pose à la théorie du récit. Du point de vue narratif, on réfléchira notamment sur le caractère improvisé du récit, sur les effets de sa discontinuité, sur son inscription dans le temps social, sur ses modes spécifiques de réception, sur les interactions entre producteurs et récepteurs, sur les discours qui concerne cette forme et sur les transferts de versions sérialisées vers des œuvres reconfigurées pour produire une unification du contenu. En s’appuyant sur la comparaison entre différents médias, nous pourrons enfin aborder la question délicate de savoir si le récit sérialisé est un genre, c’est-à-dire s’il possède des caractéristiques communes à tous ses avatars médiatiques, et si l’on peut en retracer l’archéologie (p. ex. dans les romans-fleuves, les cycles médiévaux, les mythes, les récits conversationnels, etc.). Peut-être découvrira-t-on que cette forme narrative segmentée est aussi riche et centrale que les récits unifiés (contes, romans, nouvelles, albums, films) qui ont longtemps occupé le centre de l’attention.
Le cours accueillera plusieurs conférenciers invités: Matthieu Letourneux (18 avril), Nelly Valsangiacomo, Alain Boillat, Stéphane Tralongo Selim Krichane et Raphaël Oesterlé.
Introduction à l’analyse du récit en bande dessinée (R. Baroni, 31 janvier 2018, cours de formation continue pour la HEP)
Fondé sur des catégories narratologiques (voix, point de vue, temps, intrigue), ce cours permettra d’envisager quelques spécificités du récit en BD relatives au style, à la mise en page et à la projection de l’histoire dans un espace visuel. Ce détour permettra la mise à jour certains concepts narratologiques centraux : on verra que la focalisation et le point de vue, le flashback et l’analepse, l’intrigue et la trame de l’histoire, ne sont pas synonymes, même pour les récits littéraires. Ce cours sera utile pour les enseignants soucieux de construire des ponts entre culture littéraire et culture médiatique et de montrer comment des compétences d’analyse textuelle peuvent être transférées à d’autres médias.
Récit et style dans la bande dessinée (Automne 2017, BA, EPFL, R. Baroni et R. Oesterlé)
Ce cours a pour objectif de livrer des outils d’analyse de la bande dessinée, envisagée sous diverses formes (comic strips, BD franco-belge, graphic novel, mangas) à travers son histoire. L’étude d’un grand nombre d’œuvres et de planches permettra de discuter les apports de la narratologie, et de concevoir sur un plan théorique et critique le rôle que jouent, dans l’élaboration d’un récit en bande dessinée, le découpage de l’action en vignettes, la composition de la planche ou la gestion du point de vue. Un accent sera en outre mis sur la question de l’appartenance à des genres, décisive dans le cas d’un tel médium populaire dont les productions sont le plus souvent sérielles. On s’intéressera en particulier aux composantes matérielles (case, strip, planche, page, périodiques ou albums) et aux divers contextes de la culture de masse dans lesquels s’inscrivent les exemples abordés ; on soulignera en particulier l’importance du contexte éditorial sur le développement et l’exploitation de diverses formes de narration. Un accent sera également mis sur les nouveaux enjeux de l’ère numérique au niveau de l’étude et de la consommation de la BD, et sur une approche intermédiale (photographie, séries TV, cinéma, etc.). L’enseignement reposera pour partie sur une exploitation des fonds d’archives du Centre BD de la Ville de Lausanne.
Introduction à l’analyse du récit en bande dessinée (Automne 2017, BA, R. Baroni)
Cours-séminaire de narratologie appliquée à l’analyse de la bande dessinée franco-belge. Le cours vise à introduire à la culture de la bande dessinée franco-belge et à développer des outils conceptuels adaptés à l’analyse des planches, notamment à travers l’acquisition de compétences narratologiques et la compréhension des spécificités formelles du média. Le cours vise également à développer des compétences transverses dans le domaine de la théorie du récit et une sensibilité critique aux enjeux liés à son application à différents genres et médias, notamment graphiques.
2016-2017
Introduction à l’analyse du récit en bande dessinée (Automne 2016, BA, R. Baroni)
Cours-séminaire de narratologie appliquée à l’analyse de la bande dessinée franco-belge. Le cours vise à introduire à la culture de la bande dessinée franco-belge et à développer des outils conceptuels adaptés à l’analyse des planches, notamment à travers l’acquisition de compétences narratologiques et la compréhension des spécificités formelles du média. Le cours vise également à développer des compétences transverses dans le domaine de la théorie du récit et une sensibilité critique aux enjeux liés à son application à différents genres et médias, notamment graphiques.
Récit et style dans la bande dessinée – (Automne 2016, BA, EPFL, A. Boillat et R. Oesterlé)
Ce cours a pour objectif de livrer des outils d’analyse de la bande dessinée, envisagée sous diverses formes (comic strips, BD franco-belge, graphic novel, mangas) à travers son histoire. L’étude d’un grand nombre d’œuvres et de planches permettra de discuter les apports de la narratologie, et de concevoir sur un plan théorique et critique le rôle que jouent, dans l’élaboration d’un récit en bande dessinée, le découpage de l’action en vignettes, la composition de la planche ou la gestion du point de vue. Un accent sera en outre mis sur la question de l’appartenance à des genres, décisive dans le cas d’un tel médium populaire dont les productions sont le plus souvent sérielles. On s’intéressera en particulier aux composantes matérielles (case, strip, planche, page, périodiques ou albums) et aux divers contextes de la culture de masse dans lesquels s’inscrivent les exemples abordés ; on soulignera en particulier l’importance du contexte éditorial sur le développement et l’exploitation de diverses formes de narration. Un accent sera également mis sur les nouveaux enjeux de l’ère numérique au niveau de l’étude et de la consommation de la BD, et sur une approche intermédiale (photographie, séries TV, cinéma, etc.). L’enseignement reposera pour partie sur une exploitation des fonds d’archives du Centre BD de la Ville de Lausanne.
Invités: Prof. Danielle Chaperon et Prof. Raphaël Baroni
2015-2016
Introduction à l’analyse du récit en bande dessinée (Automne 2015, BA, R. Baroni)
Cours-séminaire de narratologie appliquée à l’analyse de la bande dessinée franco-belge. Le cours vise à introduire à la culture de la bande dessinée franco-belge et à développer des outils conceptuels adaptés à l’analyse des planches, notamment à travers l’acquisition de compétences narratologiques et la compréhension des spécificités formelles du média. Le cours vise également à développer des compétences transverses dans le domaine de la théorie du récit et une sensibilité critique aux enjeux liés à son application à différents genres et médias, notamment graphiques.
Se représenter dans la bande dessinée : autoportrait, autobiographie, autofiction (Printemps 2016, MA, A. Boillat, R. Baroni, D. Chaperon, P. Kaenel, A. Corbellari)
Les auteurs de récits graphiques puis de bandes dessinées ont introduit dans leurs oeuvres des données autobiographiques dès les débuts du genre, qu’il s’agisse des albums de Rodolphe Töpffer, de Gustave Doré ou de Nadar. Toutefois, c’est seulement depuis une quarantaine d’années que l’autobiographie ou l’autofiction est devenue un thème en soi, d’abord aux USA dans les publications d’Art Spiegelman (Maus en 1972), Robert Crumb ou Harvey Pekar. Il faut toutefois attendre les années 1990 pour le genre prenne son essor dans le domaine francophone, avec des personnalités comme Fabrice Neaud (Journal), Jean-Christophe Menu et Lewis Trondheim (L’Association), Manu Larcenet (L’artiste de la famille), Frederik Peeters, (Pilules bleues, Lupus, Aâma) ou encore Majane Satrapi (Persepolis). Que nous dit ce phénomène sur l’histoire et la réception de la BD ? Quels sont ses rapports avec le roman graphiques ? Quels sont les modèles mis en jeu ou détournés, autobiographie littéraire ou autoportraits en histoire de l’art ? Y a-t-il une spécificité du genre autobiographique quand il s’incarne dans le média de la bande dessinée ? Voici quelques questions traitées dans le cadre du séminaire qui sera enrichi par les contributions et les points de vue disciplinaires des profs. Alain Boillat, Danielle Chaperon et Alain Corbellari, tous actifs dans le nouveau Groupe d’étude sur la bande dessinée (GrEBD).
2014-2015
Récit et image (Automne 2014, BA, R. Baroni)
L’objectif du cours est de développer des compétences transverses dans les domaines de l’analyse des récits en images, de l’histoire des formes narratives sous forme iconique et de la théorie du récit. Ces compétences peuvent servir aussi bien à des étudiants de BA, 2ème partie, en FLE, en histoire, en histoire et esthétique du cinéma, en histoire de l’art ou en littérature (française ou étrangère). Le sujet principal du cours sera l’étude de la narrativité de l’image fixe, à travers sa mise en relation avec un récit implicite (narrativisation par le spectateur) ou explicite (séquence d’autres images, texte illustré, etc.).
L’interdisciplinarité sera au coeur de ce projet réunissant des conférenciers travaillant dans des domaines disciplinaires variés (histoire culturelle, histoire de l’art, histoire et esthétique du cinéma, narratologie).
Programme des conférences
8.10 — Klaus Speidel: Lessing face à la peinture narrative
15.10 — Philippe Kaenel: Comment illustrer les Fables de La Fontaine ? De J.-B Oudry à J.-J. Grandville et G. Doré
22.10 — Marc Marti: Goya, l’art de la gravure, l’art de la narration. Pour une narrativité socio-historique
29.10 — Jan Baetens: La photographie narrative
12.11 — Alain Boillat: Usages de l’image fixe au cinéma
19.11 — Philippe Marion: La planche en BD, entre tableau et séquence
2013-2014
La science-fiction francophone à la page et à l’écran: étude historique, culturelle et narratologique (bande dessinée, cinéma) (Printemps 2014, MA, R. Baroni, A. Boillat)
Ce cours a pour objectif de discuter, dans une perspective historique, les différents enjeux culturels et narratologiques liés au genre de la science-fiction, en particulier dans la bande dessinée franco-belge, de Saint-Ogan ou Jacobs à Bilal et Mézière, en passant par Gillon, Greg, Forest, Moebius, Druillet, Weinberg ou Leloup. Ce corpus sera envisagé avec une ouverture à l’influence des productions états-uniennes et à des genres connexes comme le fantastique, le surnaturel, l’heroic fantasy ou le steam punk. Les œuvres de bande dessinée seront analysées dans leurs spécificités médiatiques et dans les relations qu’elles entretiennent avec les imaginaires popularisés par le cinéma (Metropolis, 2001, Star Wars, Avatar), ou dans des cas d’adaptations et d’emprunts (Barbarella, Flash Gordon, Le Cinquième élément, Immortel). Ce cours comprend le suivi des conférences du colloque « BD–US / La bande dessinée américaine vue par l’Europe. Réception et réappropriations » (27-28 mars 2013) ainsi que le montage d’une exposition dans les murs de l’UNIL, en partenariat avec la Maison d’Ailleurs.
Analyse et production de récit (Automne 2013, BA, R. Baroni)
L’objectif de ce cours est d’acquérir des connaissances dans le domaine de la narratologie de manière à enrichir l’analyse des récits en bande dessinée. Les étudiants se familiarisent avec les différents outils conceptuels de la théorie du récit (narrativité, voix, point de vue, ordre, durée, fréquence, intrigue, etc.). L’étude de récits en bande dessinée appartenant à la culture franco-belge permet de mieux saisir à la fois la spécificité des récits verbaux et iconiques et la diversité de leurs manifestations.
Littérature médiévale et bande dessinée : résurgences arthuriennes (Automne 2013, MA, A. Corbellari)
L’éventail des bandes dessinées inspirées par la culture et la civilisation du Moyen Age est d’une richesse exceptionnelle. A partir d’un questionnement large, on se focalisera cependant essentiellement sur les bande dessinée inspirées de la matière de Bretagne, corpus littéraire médiéval qui a de loin le plus inspirés les auteurs de BD, qui l’on décliné sur les modes comique, historique, héroïque, parodique, fantastique, légendaire ou simplement littéraire, car tout est possible en BD même la fidélité aux sources.
2012-2013
Le gratte-ciel au cinéma: les facettes d’un imaginaire architectural et technologique (Automne 2012, MA, A. Boillat)
Ce cours porte sur les façons dans les gratte-ciels des métropoles états-uniennes ont été figurés à l’écran. En corrélant des discours issus des champs de l’architecture, des beaux-arts et de l’urbanistique et certaines réflexions sur la construction de l’espace diégétique au cinéma, il s’agira d’examiner d’une part les différentes implications, en termes d’analyse des représentations, du regard posé par le cinéma (et incidemment par les comic books, en particulier en tout début du XXe siècle chez un auteur comme Winsor McCay) sur ce type d’édifice, d’autre part les modalités d’exploitation narrative de tels lieux qui déterminent en grande partie les actions et caractéristiques des personnages qui l’habitent. S’il sera question de façon périphérique des films d’avant-garde documentaires dus à des photographes comme Paul Strand, l’accent sera mis sur la fiction : du projet Glass House d’Eisenstein à Piège de Cristal (Die Hard) de John McTiernan ou à Matrix, de The Big Clock (1948) à The Hudsucker Proxy (1994), nous envisagerons quelles connotations sont associées à certaines caractéristiques du gratte-ciel. L’immeuble sera par ailleurs abordé en lien avec d’autres composantes technologiques définies par l’usage de l’électricité (ascenseurs, éclairage,…), en particulier les moyens de télésurveillance et de télécommunication. Le cours s’articulera autour de l’analyse de films-clés (King Kong, The Apartment,…) et en fonction de deux périodes : le début des années 1970 et l’affaire du Watergate, et l’attentat terroriste du 11 septembre 2001, frontalement abordé dans World Trade Center d’Oliver Stone (2006) ou dans A l’ombre des tours mortes du dessinateur de bande dessinées Art Spiegelman (2002-2003), et « diffracté » dans de nombreux films et œuvres dessinées. Une attention particulière sera portée à l’interaction entre les modes de représentation des gratte-ciels et les détermination génériques, notamment en ce qui concerne le paradigme technophobe qui sera envisagé à travers les genres du film catastrophe (The Towering Inferno, 1974, The Day after Tomorrow, 2004), du film fantastique (Ghostbusters, 1984, Devil, 2010) et de la science-fiction (Blade Runner, 1982). A l’époque contemporaine, les comic books (et leurs adaptations cinématographiques) seront spécifiquement examinés dans les rapports proposés entre les super-héros (Superman, Batman et Spiderman) et leur environnement urbain.
2011-2012
Etude de la bande dessinée : Master-class avec Pierre Christin et André Juillard (Printemps 2012, MA, R. Baroni, A. Boillat, D. Chaperon, P. Kaenel)
Ce cours semestriel pluridisciplinaire, dispensé par plusieurs professeurs de différentes sections de la Faculté des lettres, est organisé en lien avec l’invitation, le 27 avril 2012, du dessinateur André Juillard pour une Master-class centrée sur l’étude de deux albums qu’ils ont réalisés conjointement, Le Long Voyage de Léna (2006) et Léna et les trois femmes (2009). Les enseignements sont consacrés à l’étude de ces deux albums, envisagés par rapport aux autres œuvres des auteurs, mais aussi à l’histoire sociale des pratiques de la bande dessinée et dans sa dimension tant narrative (mise en intrigue, construction des personnages, point de vue) que graphique (analyse de la composition des cases et des planches, relations à d’autres cultures visuelles, etc.). Cette étude de cas est l’occasion de discuter l’apport de la narratologie, de la théorie du cinéma, de l’histoire des arts visuels, de l’histoire culturelle, etc. pour aborder le médium de la BD. La contextualisation historique et théorique associée à l’analyse systématique des albums débouchent sur un versant pratique à travers la mise sur pied, par les étudiants, d’une exposition qui se tiendra à la Bibliothèque municipale de la ville de Lausanne.
Aux origines de la bande dessinée (Printemps 2012, MA, Ph. Kaenel)
Études récits graphiques aux origines du genre et des auteurs qui sont considérés comme les pères de la bande dessinées : Rodolphe Töpffer, Gustave Doré, Cham, Nadar, Petit, Steinlen, Caran d’Ache… Autour de thèmes (le voyage, vision de la ville et de la campagne, parodie de l’histoire, mouvement etc)
Le cinéma des premiers temps et les images dessinées séquentialisées (imagerie d’Epinal, presse illustrée, etc..) : suggestion et restitution du mouvement au croisement de diverses séries culturelles (Printemps 2011, A. Boillat)
Cours séminaire proposant sur le plan de la théorie (principalement d’obédience narratologique) et de la méthodologie historique une approche destinée à examiner l’émergence conjointe du « cinéma » et de la « bande dessinée » avant l’institutionnalisation de ces deux moyens d’expression en tant que médias autonomes (des années 1890 à 1910 environ). Divers types d’images dessinées sont prises en compte et comparées au cinéma (ou à des films singuliers dans le cas d’adaptations), tant au niveau des motifs représentés que des modes de représentation. L’accent sera mis sur la question de la suggestion du mouvement dans les séries d’images fixes : on discutera l’influence du modèle chronophotographique de la décomposition du mouvement (en quelque sorte concurrent de l’élection d’instants prégnants), celui de sa restitution par le cinématographe ainsi que les modalités d’inscription du mouvement au sein d’une unité narrative – la « saynète » – qu’il s’agira également d’appréhender en termes d’espace et de point de vue. Le cinéma dit « des premiers temps » sera ainsi réinscrit au sein de l’écheveau de séries culturelles qui a caractérisé cette période, et qu’il nous semble intéressant d’envisager aujourd’hui dans le contexte plus général d’une réflexion sur l’intermédialité.