Groupe 1 – Analyse des parlementaires suisses

Elisa Verga, Alias Poma et Léo Mégroz

Répartition des catégories professionnelles au sein du Parlement suisse 2019-2023 en fonction de l’affiliation politique

En se basant sur les données fournies par la Confédération suisse sur les parlementaires de la législature 2019-2023, qui donnent des indications biographiques multiples dont leur(s) profession(s), ce graphique tend à montrer la distribution des catégories professionnelles des élus selon leur affiliation politique. Nous avons distingué neuf catégories professionnelles dans lesquelles classer leurs occupations rémunérées (en dehors de leur activité de politicien.ne) : (1) les agriculteur.rices, (2) les cadres du privé, (3) les cadres du public, (4) les chef.fes d’entreprise, (5) les employé.es subalternes du public, (6) du privé, (7) les indépendant.es/commerçant.es, (8) les professionnels de la politique et (9) les professions libérales. Le code couleur se réfère aux couleurs officielles des six partis suisses représentés au Parlement.

Ce graphique rend compte d’une certaine tendance des élu.es situé.es à droite de l’échiquier politique à être sur-représenté.es dans les catégories chef.fes d’entreprise, professions libérales et cadres du privé. 58% des élu.es du PLR font ainsi partie de l’une de ces trois catégories. On note également Le Centre et ses près de 30% représentés dans des professions libéral.es Les Vert.e.s sont quant à eux.elles composé.es de 35% d’élu.es travaillant dans le domaine public, presque autant que les Verts libéraux dans le même domaine. Le Parti socialiste se retrouve en revanche distribué relativement équitablement au sein des différents types de profession. Enfin, le parti ayant le plus grand pourcentage de représentant.es du milieu agricole est l’UDC.

Comment les parlementaires de la législative 2019 sont-ils et elles liés aux différents lobbys de l’énergie et du climat ?

Les graphiques de réseau présentés ci-dessus ont été élaborés à partir des données fournies par Lobbywatch, une organisation à but non lucratif dédiée à la collecte d’informations sur les liens d’intérêts entre les parlementaires et diverses entités telles que entreprises, associations et institutions. Cette base de données précieuse offre un aperçu détaillé des relations complexes entre le monde politique et les acteurs extérieurs.

Comment les parlementaires lient les lobbys de l’énergie ?

Comment les parlementaires lient les lobbys du climat ?

Les graphiques se concentrent sur deux aspects cruciaux : les lobbys liés au climat et ceux liés à l’énergie. Chacun de ces réseaux est représenté par des nœuds interconnectés, symbolisant les différents lobbys impliqués. Les liens entre ces nœuds, représentés par des arêtes, indiquent la présence de parlementaires au sein des entreprises associées à ces lobbys spécifiques. Les boucles ont été effacées des graphiques pour des raisons de lisibilité car elles étaient très sporadiques.

Les Lobbys liés au Climat

Le graphique révèle une implication marquée des membres des partis de gauche, notamment les Vert·e·s et le Parti socialiste, dans les entreprises liées au climat. Leur présence est notable dans tous les lobbys climatiques identifiés. En revanche, les partis de droite montrent une moindre présence et sont majoritairement impliqués dans des lobbys aux thématiques plus généralistes.

Cette cartographie met en évidence une dynamique politique spécifique où les partis de gauche jouent un rôle proactif dans le secteur climatique, tandis que les partis de droite sont plus dispersés et présents principalement dans des lobbys aux domaines d’action moins spécifiques. Ces constatations soulignent l’importance de comprendre les affiliations politiques dans le contexte des enjeux climatiques et de leurs implications au sein des lobbys concernés.

Les Lobbys liés à l’Énergie

La seconde exploration se penche sur les lobbys actifs dans le domaine de l’énergie. Pour faciliter la compréhension, les nœuds ont été regroupés en trois catégories distinctes à l’aide de symboles : l’énergie nucléaire, l’industrie du gaz et du pétrole, ainsi que les fournisseurs d’énergie ont été amalgamés sous le logo « Non-durable ». Les énergies alternatives, l’anti-nucléaire et l’énergie hydraulique sont étiquetés avec le logo « Durable », tandis que l’énergie en général est symbolisée par un logo neutre.

Une analyse plus approfondie révèle des dynamiques spécifiques au sein des principaux partis politiques. L’UDC, bien que présente dans deux catégories « Non-durables », montre une connectivité limitée. Le PLR, quant à lui, démontre une présence relativement importante tant dans les lobbys « Non-durables » (Fournisseur d’énergie, Énergie nucléaire, Industrie du gaz et du pétrole) que dans les lobbys « Durables » (Énergies alternatives et Énergie hydraulique).

Le parti du centre affiche une présence notable, aussi bien dans les lobbys « Durables » (Fournisseur d’énergie, Énergie nucléaire) que dans les lobbys « Durables » (Énergies alternatives et Énergie hydraulique). En revanche, les Verts libéraux et les Verts se montrent peu présents, concentrés exclusivement dans les lobbys liés aux énergies alternatives, à l’anti-nucléaire, aux fournisseurs d’énergie, et à l’énergie en général. Enfin, le Parti socialiste apparaît très sporadiquement, établissant seulement quelques liens dans les domaines de l’anti-nucléaire, des énergies alternatives et des fournisseurs d’énergie.

Conclusion

L’analyse des réseaux, basée sur les données de Lobbywatch, offre une perspective fascinante sur les interconnexions complexes entre les parlementaires et les lobbys. Ces graphiques ne sont pas seulement des représentations visuelles, mais des outils essentiels pour éclairer le débat public et promouvoir une prise de décision éclairée et transparente.

Éclairage sur l’Engagement Parlementaire Suisse : Les Thématiques Environnementales « Clés de 2019-2023 »

Comment est-ce que les parlementaires suisses s’expriment sur des différentes thématiques en lien avec la protection de l’environnement et des animaux? Les graphiques suivants présentent la fréquence d’exploitation de diverses thématiques au cours de trois débats parlementaires ayant un lien avec l’environnement qui ont eu lieu pendant la législature 2019-2023. Ces débats ont porté spécifiquement sur les initiatives « Pour les glaciers/pour un climat sain », « Non à l’élevage intensif en Suisse » et « Pour une eau potable propre et une alimentation saine ».

Les débats parlementaires se distinguent par l’expression des parlementaires dans les quatre langues nationales. Afin de pouvoir regrouper et analyser les thématiques plus aisément, une traduction intégrale des débats en anglais a été réalisée à l’aide de logiciels de traduction. Ensuite, les thématiques ont été extraites et lemmatisées grâce au logiciel R, aboutissant à l’identification de 15 thématiques regroupées en trois catégories générales, chacune illustrée dans un graphique distinct. Sur l’axe des abscisses, les fréquences d’utilisation de chaque thématique par chaque parti sont présentées, avec les partis eux-mêmes sur l’axe des ordonnées.

Ces graphiques permettent de comprendre quelles thématiques sont davantage mobilisées par chaque parti. Cependant, il est crucial de souligner que l’interprétation de ces données nécessite une approche nuancée. Les débats parlementaires présentent une tendance à reprendre des arguments entre les partis, que ce soit pour exprimer un accord ou une divergence. Ainsi, une fréquence élevée de mobilisation d’une thématique ne signifie pas nécessairement que le parti est particulièrement favorable ou opposé à celle-ci, mais plutôt une propension à la mobiliser et à la réutiliser pendant les débats.

Commentaire sur les graphiques

En ce qui concerne les graphiques relatifs à l’énergie et au chauffage, il est intéressant de noter que le parti des Verts libéraux affiche une proximité plus marquée avec les partis de droite. À l’inverse, du côté de la gauche, la question des antibiotiques et des produits phytosanitaires occupe une place plus importante par rapport aux autres partis.

Passons maintenant au graphique « Agriculture et élevage ». L’élément le plus frappant réside dans l’uniformité presque totale de la mobilisation des différentes thématiques par l’UDC. En d’autres termes, toutes les questions liées à l’agriculture et à l’élevage semblent avoir une importance équivalente pour ce parti, qui entretient des liens historiques étroits avec les milieux agricoles. Un autre élément intéressant à relever est la similarité entre les Vert·e·s et le PS quant à la fréquence à laquelle les thématiques sont mobilisées.

Enfin, pour ce qui est du graphique « Droits et respect des animaux », il est intéressant de noter que la thématique de la législation est davantage mobilisée par les partis du centre et de droite, peut-être en raison de leur position affirmant que la législation en vigueur est déjà assez contraignante. La gauche, quant à elle, mobilise davantage la thématique de la violation des droits des animaux.

Conclusion

En conclusion, l’analyse des discours parlementaires révèle des différences intéressantes quant à la fréquence à laquelle les partis mobilisent différentes thématiques. Cependant, cette approche présente des limites, notamment en raison de la nature des débats politiques dans le système politique suisse : la reprise des arguments des opposants ne permet pas de discerner la position d’un parti sur une thématique donnée sans une lecture approfondie de chaque échange. De plus, la traduction en anglais des débats pourrait entraîner une perte de signification et de nuances quant à la manière dont les parlementaires se sont exprimés, représentant ainsi une autre limite de ce travail.