Prise de position sur la Directive 5.4 de la Direction de l’Université « Affichage et activités promotionnelles sur le campus universitaire »

En date du 1er septembre 2014, la Direction de l’Université de Lausanne adoptait une directive relative à l’affichage et aux activités promotionnelles sur le campus. Celle-ci interdit l’affichage en dehors des espaces prévus à cet effet et soumet dorénavant à une autorisation préalable des services de l’UNIL toute récolte de signature ou de fonds, ainsi que la distribution de documents liés à des idées politiques ou religieuses, de produits éditoriaux ou publications journalistiques. Elle stipule enfin que tout-e contrevenant-e s’expose à des sanctions et à des dédommagements. Sur cette base, la Direction retirait dès le 8 octobre la quasi-totalité des affiches des murs du bâtiment Anthropole.

La FAE et ACIDUL s’opposent à cette directive dont elles jugent les effets disproportionnés et contraires à la liberté d’expression. De plus, aucun abus, ni changement de pratiques quant aux activités de communication sur le campus n’ont été observés ou rapportés qui pourraient légitimer l’introduction de telles dispositions réglementaires.

Ainsi, une pétition devra désormais recevoir, au même titre que les autres activités de « promotion », l’aval des services de l’UNIL ou de la Direction avant d’être proposée à signature. Une condition préoccupante si l’on considère qu’une pétition sur le site de l’UNIL a de bonnes chances d’être destinée à ces mêmes services ou à la Direction, y compris pour manifester une opposition.

Dans ce contexte, il est également raisonnable de se demander quelle sera la position de la Direction au sujet des initiatives ou référendums populaires. La Directive 5.4 est floue à ce sujet, considérant sans distinction les enjeux démocratiques, la promotion des activités qui ont lieu sur le campus et la publicité commerciale, laissant surtout aux autorités de l’Université le soin de décider au cas par cas.

Au motif de « l’efficience de ses infrastructures » et du statut de « domaine privé du campus universitaire »1, la Direction de l’Université s’arroge donc des droits qui ne sont pas les siens et met en péril les missions que l’UNIL s’est fixées, notamment dans sa Charte2. En effet, comment pourra-t-elle continuer à « […] servir la communauté pour contribuer à son rayonnement scientifique, culturel, économique et politique; [et agir] en interaction avec son environnement social », alors qu’elle va limiter ces interactions, et empêcher les débats qui animent la société de pénétrer l’enceinte de Dorigny ? Comment l’Université compte-t-elle continuer à contribuer à « la formation de citoyennes et de citoyens humanistes, critiques et responsables, autonomes et solidaires, désireux de développer constamment leurs compétences et animés par la volonté du dépassement des acquis, tout au long de la vie », si elle ne permet pas à ces mêmes citoyens et citoyennes d’utiliser tous les moyens à leur disposition pour former leur pensée, et qu’elle limite l’expression de cette citoyenneté sur le site de l’UNIL?

L’Université se doit d’être au cœur de la société et de ses enjeux. De plus, les membres de la communauté universitaire sont parfaitement à même de juger quelles informations et opinions sont utiles à leur recherche ou à leur formation.

Les deux associations déplorent également la manière dont cette directive a été adoptée par la Direction sans consultation des associations de l’UNIL ou des représentant-e-s des différents corps (étudiant, intermédiaire, professoral) et du personnel. Ceci n’est pas acceptable au sein d’une université qui prétend faire de la participation une valeur autant qu’une réalité.

Au vu de ce qui précède, la FAE et ACIDUL considèrent que la Directive de la Direction de l’UNIL 5.4:

  • restreint de manière inacceptable la liberté des associations, acteurs et actrices de la communauté universitaire à communiquer, à promouvoir leurs activités, et à solliciter leurs pairs sur les sujets qui les concernent.
  • entrave l’application des droits démocratiques les plus fondamentaux, comme le droit de pétition, d’initiative et de référendum.
  • met en péril le lien fondamental que l’UNIL doit entretenir avec la société, et son devoir de formation à la citoyenneté et à la critique.

Dès lors, ACIDUL et la FAE demandent :

  • le retrait immédiat de la présente directive.
  • à la Direction – s’il est avéré que l’affichage et les actions de communication sur le site de l’UNIL constituent bel et bien un problème – d’ouvrir une discussion avec les représentant-e-s des étudiant-e-s, des membres du corps intermédiaire, du corps enseignant et du personnel pour réfléchir ensemble à la situation et proposer un projet qui prenne en compte les intérêts de chacun et chacune.
  • à la Direction de désormais soumettre préalablement les questions de cet ordre aux principaux intéressés, à savoir les membres de la communauté universitaire. Depuis 2004, l’Université de Lausanne s’est dotée d’organes de consultation et de décision, tel que le Conseil de l’Université, précisément dans le but de débattre et de prendre des décisions sur des questions de cette importance.

1 Directive de la Direction 5.4. https://www.unil.ch/interne/files/live/sites/interne/files/textes_leg/5_bat/dir5_4_affichage_et activites_promotionnelles.pdf

2 La Charte de l’Université de Lausanne. https://www.unil.ch/central/fr/home/menuinst/organisation/les-documents-officiels/charte-unil.html

Communiqué – Augmentation de salaires à l’UNIL, n’oublions pas les doctorant.e.s sur fonds externes

La Direction de l’Université de Lausanne a annoncé cette semaine une augmentation tout à fait substantielle des salaires de ses enseignant·e·s et chercheuses et chercheurs les moins payé.e.s, à savoir les assistant·e·s-étudiant·e·s, les assistant·e·s diplômé·e·s et les premiers·ères assistant·e·s. ACIDUL se réjouit bien évidemment de cette amélioration, qu’elle demandait depuis de nombreuses années, et salue les efforts de la Direction de l’Université dans sa négociation avec le Conseil d’État. Que cette augmentation concerne aussi les professeur·e·s ordinaires, à savoir les salarié·e·s les mieux payé.e.s de l’Université, n’entame pas notre satisfaction.

Il est cependant une catégorie de salarié·e·s de l’Université, pourtant précaire, qui ne bénéficiera pas de cette amélioration : les doctorant·e·s financé·e·s par des fonds externes, et notamment par le FNS (Fonds national de la recherche scientifique). Malgré une revalorisation salariale de la part du FNS en ce début d’année 2014, le salaire en première année se hisse tout juste à CHF 47’040.- brut annuels (soit un salaire net de CHF 3’400.- par mois environ). L’inégalité salariale risque donc de se créer entre les assistant·e·s financé·e·s par l’Université et les doctorant·e·s financé·e·s par des fonds externes.

Pour répondre à cette préoccupation, ACIDUL a proposé une résolution au Conseil de l’Université lors de sa séance d’hier soir. Acceptée à une large majorité, cette résolution adressée à la Direction de l’UNIL atteste le principe d’égalité de salaires entre assistant.e.s financé.e.s par l’Université et doctorant.e.s sur fonds externes, et demande une revalorisation des salaires de ces dernier.ère.s. La Direction opère déjà une forme de revalorisation sous la forme d’une indemnité de CHF 750.- mensuels. La résolution adoptée hier lui demande d’augmenter cette indemnité de CHF 500.-, afin de combler l’écart de salaire qui apparaîtra dès l’année prochaine, ceci dans l’objectif d’éviter de créer deux catégories de doctorant.e.s, l’une privilégiée et l’autre précaire.

Augmentation salariale pour les assistant.e.s et permie.ère.s assistant.e.s de l’UNIL

La Direction a annoncée aujourd’hui (20 mai 2014) une augmentation de salaire pour les assistant.e.s, les premier.e.s assistant.e.s, ainsi que les assistant.e.s-étudiant.e.s et les professeur.e.s ordinaires.

Cette augmentation fait suite à une demande de la Direction de l’UNIL au Conseil d’État d’analyser le barème salarial de toutes les fonctions d’enseignement de l’UNIL suite à la refonte du système de rémunérations de la fonction publique vaudoise (DEFCO) dont le personnel enseignant de l’UNIL était exclu. Le Conseil d’État a donc procédé à une comparaison avec les autres universités de Suisse, et il s’est avéré que les salaires de ces quatre fonctions étaient résolument trop bas.

Il s’agit d’une augmentation substantielle prévue dès 2015. Les assistant.e.s verront ainsi leur salaire augmenter de 11%, soit un salaire annuel de 65’000.- en première année (contre 58’445.- actuellement), et de 75’800.- en 5ème année (contre 73’072.- actuellement). Les salaires des premier.e.s assistant.e.s augmenteront quant à eux de 5%, passant à 80’000.- par année en première année (contre 75’800.- aujourd’hui) et à 89’600.- par année en 5ème année (contre 88’379 .- aujourd’hui).

Cette annonce ravit ACIDUL, elle va dans le sens des actions menées ces derniers temps (voir posts ci-dessous) pour une augmentation salariale des jeunes chercheurs.

>>> lien vers le barème actuel des salaires

>>> lien vers le nouveau barème des salaires en vigueur dès 2015

>>> lien vers l’annonce de la Direction

Pétition pour une prise en compte des frais d’assurance-maladie par l’Université de Lausanne

Depuis quelques semaines, un groupe de chercheur.euse.s de l’UNIL s’organise pour faire reconnaître le coût trop élevé de l’assurance-maladie. Jusqu’au 1er janvier 2014, les chercheur.euse.s étranger.ère.s bénéficiaient en effet d’un tarif préférentiel en matière d’assurance-maladie, parfois jusqu’à 5 fois moins élevé que les Suisses. Bien évidemment, ACIDUL souscrit au principe de solidarité de l’assurance-maladie et reconnaît qu’à salaire égal, les frais d’assurance doivent être les mêmes pour tou.te.s, peu importe la nationalité. Cependant, la fin de cette situation d’exception remet sur la table le problème général des frais d’entretien, beaucoup trop élevés pour certaines catégories de chercheur.euse.s.

Leur exception n’étant dorénavant plus possible (voir notre article sur le sujet), nos collègues étranger-ère-s se sont en effet rendu compte de la part démesurée de l’assurance-maladie dans le budget des ménages et ont décidé de réagir. En collaboration avec ACIDUL, ils.elles ont mis en ligne une pétition demandant à l’Université de Lausanne une participation financière aux frais d’assurance-maladie, ou une augmentation de salaire pour contribuer à couvrir ces frais, et ce pour tou.te.s les chercheur.euse.s de l’Université.

Les arguments pour soutenir cette pétition ne manquent pas. Depuis plusieurs années, les salaires à l’université n’ont pas augmenté alors qu’une partie des coûts de la vie, comme le logement (notamment à Lausanne) et les primes d’assurance-maladie celle-là même qui est exclue de la base de calcul pour établir le coût de la vie, a explosé. Comme pour toute augmentation de coûts, ce sont les personnes avec les moins bons salaires qui en souffrent le plus. À l’Université, les doctorant.e.s FNS et les assistant.e.s diplômé.e.s font parties de ces personnes pour qui les salaires peinent à couvrir les frais quotidiens. Contraint.e.s de vivre avec le même salaire dans un environnement qui devient de plus en plus cher, la paupérisation commence à grignoter les premiers échelons de l’Université.

Pour contrer cette tendance, deux solutions s’imposent : l’augmentation des salaires, simple et efficace, ou une participation de l’employeur.euse à certains frais, comme ceux de l’assurance-maladie. Rappelons que cette participation est une pratique courante dans certaines professions. Ainsi, certaines conventions collectives suisses prévoient une participation de l’employeur.euse aux frais d’assurance des employé.e.s et de leurs enfants (notamment la convention collective de l’horlogerie de 2007). Si les professeur.e.s et autres titulaires à postes pérennes ne sont pas à plaindre d’un point de vue salarial, ces quelques centaines de francs par mois seraient plus que bienvenues pour les employé.e.s les moins bien payé.e.s de l’UNIL, PAT ou CI confondus.

L’année en cours sera jalonnée d’objets politiques liés à la thématique du pouvoir d’achat. ACIDUL estime donc le moment opportun pour ouvrir le débat sur la question des salaires et sur celle des frais d’entretien des chercheur.euse.s. Les Suisses seront ainsi appelé.e.s à se prononcer sur l’introduction d’un salaire minimum de 4’000 CHF le 18 mai prochain (lien), et prochainement sur la mise en place d’une caisse maladie publique (lien). Quant aux Vaudois.e.s, ils.elles sont sollicité.e.s en ce moment même pour signer deux initiatives populaires, l’une pour un remboursement des frais dentaires (lien), l’autre pour alléger les primes d’assurance-maladie (lien). Autant d’approches révélatrices d’un même problème : les frais quotidiens sont trop importants par rapport au montant des salaires !

Pour ces raisons, ACIDUL estime qu’il est temps de revendiquer une augmentation salariale pour les chercheur.euse.s de l’Unil, et considère que le mouvement initié par nos collègues et le lancement de leur pétition est une occasion à saisir. C’est pourquoi nous soutenons cette pétition et vous encourageons à la signer.

Signalons encore qu’il en va de la qualité de la recherche à l’université de favoriser les conditions de travail de ses chercheur.euse.s débutant.e.s. Le monde de la recherche se doit d’offrir des conditions de travail permettant de garantir une recherche de qualité et des individus motivés. C’est pourquoi nous espérons que l’Université et le Conseil d’Etat entreront en matière sur cette démarche.

>>> cliquez ici pour signer la pétition en ligne

Foreign researchers caught unexpectedly by steep increase in the cost of Swiss health insurance

ACIDUL would like to disperse the news about a legal change concerning the insurance requirements for foreign researchers and doctoral students in Switzerland. Until now, these researchers covered by foreign health insurance could obtain an exemption to the Swiss insurance requirement because, according to the provenances of LAMal (law concerning National health insurance), these foreign insurances were approved as equivalent. This situation changed as of January 1, 2014. In effect, even though the canton did not revoke the equivalency of these foreign insurances, it discontinued the exemption for those whose brut salary exceeds 3,500 CHF/month or an employment (activité) over 50%. However, it seems that certain expatriates in government and diplomatic sectors can continue to benefit from these exemptions.

This was a motion put forth through national conseiller Christophe Darbellay, elected in 2012 to the federal parliament, which will interfere with the daily lives our foreign colleagues. It was in the name of “the principle of unity,” underlying the law concerning obligatory health insurance, through which Darbellay asked for the repeal of an amendment to OAMAL. Until now, this amendment offered the possibility for foreign teachers, students, and researchers to have an exception to the obligation to be affiliated with a Swiss insurance. Now it no longer exists.

Henceforth, foreign researchers have no other choice than to subscribe to a Swiss insurance. Now, these few hundred extra francs that are required each month to ensure medical coverage are a problem for young researchers, who are already find themselves financially precarious in their current employ.

In order to attempt to find a solution to this situation, certain researchers at UNIL have organized themselves. They have formed a Facebook page (here) attempting to share information on the issue, and they have decided to fight to improve not only their situation, but that of all researchers at UNIL, foreign and Swiss. Solutions exist. In certain private companies, employers contribute to the cost of the insurance for their employees. In another example, the researcher organization at EPFL has negotiated more financially advantageous conditions for a collective insurance, from which they can all benefit.

These solutions, if they are possible, require that a maximum number of people mobilize themselves on this topic. This signifies equally that they must be informed about the situation, which is actually not the case. In fact, ACIDUL finds it deplorable that the persons concerned themselves haven’t been directly informed of the legislative change, and thus find themselves caught in this situation unexpectedly. We regret above all that the “principle of unity” an important and fundamental ideal, has been applied with a focus on non-permanent employment at the lower earning scale, and we think that it’s time to apply this idea equally in a vertical manner; that is to say, aiding in the cost of health for those people who carry the most weight at UNIL.

ACIDUL relays the information of this movement and supports the efforts of this group of researchers. Don’t hesitate to turn to one another for more detailed information.

For more info:

–> Facebook page of the researchers group

–> Site for the Canton of Vaud

–> changes to the health insurance laws

–> Motion of Darbellay

Mobilisation pour la défense des bourses d’étudiants

Vous avez sans doute pu voir les banderoles appelant à la manifestation dans différentes cafétérias du campus. Demain (18 décembre) dès 17 h 30, au départ de la place Saint-François, aura lieu une manifestation contre la modification de la Loi cantonale sur les bourses d’études, modification annoncée par le Conseil d’Etat en novembre dernier. L’appel à manifester émane du Syndicat étudiant «SUD étudiants et précaires» et est suivi par plusieurs organisations syndicales et partis politiques de gauche (le programme détaillé est disponible: ici). Cette révision de la loi fait suite à l’acceptation par le Canton en 2012 d’un accord intercantonal fixant de nouveaux critères d’octroi au sein de plusieurs cantons suisse.

Pour bien comprendre les enjeux, il faut distinguer deux éléments distincts : l’accord intercantonal et la modification de la loi vaudoise qui en découle. Même si les critères de l’accord intercantonal ne modifient pas radicalement les conditions d’accès aux bourses pour les étudiant.e.s vaudois.e.s, et si le Canton de Vaud reste bon élève en comparaison intercantonal, ACIDUL voit dans cette manifestation une occasion de rappeler la nécessité pour la Suisse de se doter d’un système de bourses permettant à tou.te.s les citoyen.ne.s qui le désirent de suivre une formation supérieure. À ce titre, s’il est en effet primordial d’harmoniser les systèmes dans tous les cantons et de gommer les immenses disparités qui résident entre eux aujourd’hui – comme le propose l’accord intercantonal – il est essentiel de le faire sur des bases véritablement égalitaires. De ce point de vue, l’accord intercantonal ne fixe pas des bases suffisantes pour garantir une réelle égalité de l’accès à la formation. En ce sens, nous soutenons la manifestation de ce mercredi parce qu’elle met en lumière l’importance d’un tel enjeu et le manque de volonté politique en Suisse en matière de soutien à la formation. La Suisse est en effet le pays de l’OCDE le moins généreux dans le montant qu’elle attribue pour les bourses d’études.

À notre sens, seule l’initiative fédérale proposée par de l’Union des étudiant.e.s de Suisse (UNES), et sur laquelle la population sera appelée à se prononcer, permettra à la Suisse de réaliser un premier pas dans la direction d’un système de formation plus accessible et où la population formée ne sera plus divisée en fonction du montant financier qu’elle a à sa disposition.

Nous sommes à votre disposition si vous avez des questions ou souhaitez des éclaircissements concernant cette thématique. Nous y répondrons volontiers.

Accord intercantonal sur l’harmonisation des re?gimes de bourses d’e?tudes (2009)

Projet de loi sur l’aide aux e?tudes et a? la formation professionnelle (LAEF) (2013)

ACIDUL réponse à l’accord intercantonal sur l’harmonisation des re?gimes de bourses d’e?tudes (2009)

ACIDUL réponse à la consultation sur la LAEF (2013)

Une vie associative foisonnante

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Article paru sur le site de l’Uniscope, le 22 octobre 2013. Propos recueillit par Sophie Badoux / Unicom. Nicolas Turtschi (à gauche), président d’ACIDUL, et Etienne Kocher (à droite), coprésident de la FAE.

Avec près de 60 associations universitaires actives, la vie associative sur le campus de l’UNIL est particulièrement riche. Interview croisée des deux présidents des faîtières ACIDUL et FAE.

L’association qui fédère et défend les intérêts du corps intermédiaire et des doctorants de l’UNIL, ACIDUL, fête cet automne ses dix ans d’existence. Outre sa traditionnelle assemblée générale, qui se déroulera le 22 octobre prochain, l’association célébrera aussi son anniversaire ce jour-là avec une réception où sont invités le public et tous les anciens membres du comité d’ACIDUL. L’assemblée générale de la FAE se tient quant à elle ce mercredi 9 octobre dès 17h.
Un événement qui donne l’occasion de revenir sur la participation associative exceptionnelle qui règne au sein du campus. Nicolas Turtschi, président d’ACIDUL et doctorant FNS à l’IDHEAP, ainsi qu’Etienne Kocher, co-président de la FAE, son aînée faîtière des étudiants, qui a, elle, fêté ses 30 ans en 2012, croisent leur regard sur l’engagement associatif.

Selon vous, qu’est-ce qui fait que le nombre d’associations est si important à l’UNIL et en quoi la participation associative peut-elle être qualifiée d’exemplaire?

Nicolas Turtschi (ACIDUL): Ce n’est pas tellement le nombre d’associations qui est exemplaire, mais plutôt le poids de la participation qui fait la différence à mon sens. A l’UNIL, nos deux associations sont bien intégrées dans les commissions consultatives et les conseils de facultés. Ce qui ne va pas de soi dans d’autres universités. L’avis des assistants et des étudiants, qui forment une majorité en terme de nombre, est pris en compte. C’est très important. Et cela surtout depuis que la LUL (loi sur l’Université de Lausanne, 2004) est entrée en vigueur. Dans les conseils de facultés, qui ne sont pas uniquement consultatifs comme le sont les commissions, le rapport de force est par contre plus important.

Etienne Kocher (FAE): Si elle est exemplaire, il faut en tout cas constamment travailler à conserver cette participation. Pour un étudiant, cela prend beaucoup de temps de participer à ces commissions, il faut préparer et suivre les dossiers. Et le poids attribués aux commissions reste variable, car au final tout dépend de ce que la direction fait de ces consultations.

Et à l’interne de vos associations, l’engagement a-t-il évolué au cours des 10 dernières années?

FAE: Ça a toujours été difficile de mobiliser les gens pour qu’ils s’investissent et ça le restera. Chaque année il faut recommencer le travail de recrutement des étudiants. Aujourd’hui, nous sommes assez satisfaits de la représentativité de chaque faculté au sein de la FAE, ce qui n’a pas toujours été le cas.

ACIDUL : Nous avons des problèmes similaires en terme de recrutement. Les assistants n’ont pas assez de temps pour s’engager et revendiquent peu leur statut, qui reste transitoire au même titre que celui des étudiants. C’est seulement lorsque des conflits très visibles émergent qu’il y a une mobilisation. Souvent, les gens nous disent qu’ils ne se sentent pas capables de s’investir parce qu’ils ne savent pas ce que ça représente. Nous essayons de faire un travail de communication pour montrer que nous sommes ouverts et démystifier le statut de l’association. Participer reste une très bonne formation civique. De notre côté, nous cherchons toujours des représentants des facultés de droit et sciences criminelles, HEC, biologie et médecine, ainsi que géosciences.

Le grand nombre d’associations présentes disperse-t-il finalement les forces?

FAE: Je dirais plutôt que plus il y en a, mieux c’est. Les associations ont toutes des buts assez différents, que ce soit des objectifs politiques ou plutôt culturels comme partager des passions, faire vivre le campus, etc. Mais c’est vrai que pour les nouveaux étudiants qui arrivent, c’est parfois difficile de savoir où ils ont envie de s’investir et de comprendre exactement qui fait quoi.

Est-ce que la politique du rectorat, très impliquée par exemple sur la question des taxes d’études, est si proactive que vous n’avez plus grand chose à revendiquer?

FAE: Par rapport aux taxes d’études, c’est clair que nous sommes dans une université où nous avons certainement le plus de garanties. Ça ne facilite effectivement pas toujours la mobilisation, mais il reste toujours de choses à améliorer.

ACIDUL: Même si nous avons de bons rapports avec la direction, nous n’avons de loin pas plus rien à revendiquer! Notre boulot reste de soulever les problèmes. En ce qui concerne le corps intermédiaire par exemple, la question du 2e pilier est un sujet où il n’y a eu aucune avancée depuis longtemps.

Quelles sont vos revendications actuelles?

ACIDUL: Les cahiers des charges des assistants, qui révèlent de grandes disparités suivant les facultés, sont notre préoccupation principale. Des cas particuliers de conflits entre professeurs et assistants nous inquiètent également et dévoilent la complexité que recouvre cette relation entre les deux positions. De manière générale, nous travaillons aussi à proposer une vision de la recherche positive et différente de la politique du FNS, une vision qui va à l’encontre du courant «mainstream» actuel où seuls le nombre de publications compte.

FAE: Nous travaillons sur des demandes très pratiques, comme le manque d’imprimantes ou de micro-ondes, autant que sur des questions plus complexes comme la question de la protection des données des étudiants sur certains supports informatiques. Nous avons récemment élaboré une charte avec la commission de l’enseignement en lien avec la plateforme Moodle. En effet, les enseignants peuvent avoir accès à certaines données qui ne devraient en aucun cas être utilisées pour l’évaluation selon nous : à savoir, à quelle heure un étudiant s’est connecté, s’il a téléchargé les documents et combien de fois, etc. Plus généralement, nous nous battons aussi toujours par rapport à la construction des cursus d’études et à leur système d’évaluations.

Y’a-t-il des sujets sur lesquels vous vous rejoignez et que vous défendez d’une même voix?

FAE: Nous avons collaboré de près sur la question des statuts des assistants-étudiants. Il s’agissait de définir clairement quel travail ils doivent et peuvent faire, ainsi que leur rémunération. Le problème est qu’il existe une forme de sous-traitance bon marché de certaines tâches auprès des assistants-étudiants, qui coûtent moins chers que de véritables assistants.

ACIDUL: Il y a de grandes différences de traitement suivant les facultés à ce propos. Cela reste complexe pour nos deux associations d’établir des prises de position communes et globales, surtout au vu des cas spécifiques qui existent dans chaque faculté. Nos moyens sont également très différents, ACIDUL reste toute petite à côté de la FAE qui bénéficie de subventions plus importantes ainsi que de son expérience et son ancrage plus ancien. De nombreuses thématiques nous rapprochent toutefois. Nous partageons aussi les mêmes valeurs. Et des questions comme la détérioration du cahier des charges des assistants influence aussi la qualité des corrections et de l’enseignement, ce qui a donc des conséquences directes pour les étudiants. Nous souhaitons avancer aux côtés de la FAE sur ce genre de thématiques.

Séance d’information sur les bourses/financements pour chercheurs/euses et doctorant.e.s

Le 28 mai 2013, à la salle 315 de l’Amphipôle, vous aurez l’occasion de suivre une série de présentations (de 20 minutes) et de poser vos questions sur les bourses et les financements pour les doctorant.e.s et les chercheurs. La première partie, de 16h à 17h est dévolue aux questions que peuvent se poser les jeunes chercheurs et chercheuses et les doctorants.e.s, la deuxième partie de 17h à 18h aux chercheurs et chercheuses expérimentées.

C’est l’opportunité d’enfin comprendre comment fonctionne la commission de la recherche, quels sont les budgets alloués par le FNS, quelles autres fondations subventionnent la recherche, etc.

Voici le programme de la séance:

16h00 Introduction par ACIDUL
16h05 Doctorant-e-s/ jeunes chercheurs et chercheuses – Focus sur les bourses de mobilité du FNS (L. Davis, 20 min)
16h25 Doctorant-e-s/jeunes chercheurs et chercheuses – Bourses de fondations pour les doctorant-e-s (C. Arnold, 20 min)
16h45 Questions
17h05 Pause
17h15 Chercheurs et chercheuses expérimentés – Aspects pratiques du financement de projets de recherche par les fondations (C. Arnold, 20 min)
17h35 Chercheurs et chercheuses expérimentés -Focus sur les subsides de recherche libre du FNS (L. Davis, 20 min)
17h55 Questions
18h15 Apéritif

Réseau romand de mentoring pour femmes

Les femmes qui souhaitent poursuivre une carrière académique sont de plus en plus nombreuses. Or les obstacles qu’elles rencontrent restent importants, notamment l’absence de réseaux de contacts informels.

A travers son offre de mentoring, le Réseau romand a pour but d’encourager les femmes à poursuivre leur carrière académique et de faciliter leur intégration dans le milieu scientifique.

Le Réseau romand de mentoring pour femmes lance un appel à candidatures pour son septième programme (juillet 2012-janvier 2014). Délai de candidature : 31 mai 2012.

Vous trouverez plus d’informations sur cette opportunité sur le site du Réseau romand de mentoring pour femmes.

Le Réseau romand de mentoring pour femmes est organisé en coopération entre les bureaux de l’égalité des universités de Fribourg, Genève, Lausanne, Neuchâtel, de Suisse italienne et avec l’EPFL. Il s’adresse aux femmes de la relève académique des institutions partenaires.

Consultation MEDUNIL

Les Départements de la formation et de la santé ont mis en consultation l’avant-projet MEDUNIL le 4 juillet dernier. ACIDUL est invitée à prendre position sur ce dossier.

Pour rappel, MEDUNIL consiste en un regroupement de la Faculté de biologie et de médecine et du CHUV sous l’appellation d’Hôpital et Faculté de biologie et de médecine de l’Université de Lausanne.

Un chantier de cette ampleur apporte évidemment son lot de question qu’ACIDUL examinera attentivement afin de défendre les intérêts du Corps intermédiaire des deux entités concernées.

Le comité d’ACIDUL organisera une consultation élargie pour rédiger sa prise de position. Vous pouvez dors et déjà contacter le comité d’ACIDUL : donnez-nous votre avis sur le projet MEDUNIL !

Le projet MEDUNIL

Les documents mis en consultation