Avec le depart de Dominique Arlettaz, l’Universite de lausanne voit partir un defenseur du service public

L’Université de Lausanne change de direction le 1er août. Après dix ans, Dominique Arlettaz quitte le poste de Recteur pour laisser la place à Nouria Hernandez et à une nouvelle équipe de direction. Avant de souhaiter la bienvenue à cette dernière, l’heure est au bilan.

Élu Recteur au moment où l’UNIL venait de faire cadeau des sciences fondamentales à sa voisine l’EPFL, paradoxal représentant de ces mêmes sciences fondamentales au sein de l’université, Dominique Arlettaz a surtout eu comme tâche d’adapter l’institution à la nouvelle Loi sur l’Université de Lausanne (LUL), entrée en vigueur en 2005.

Cette loi consacrait d’une part l’autonomie de l’université face au pouvoir politique, et d’autre part la concentration des pouvoirs dans les organes exécutifs. Le nouveau Recteur n’a pas eu trop de difficultés à s’adapter à cette nouvelle répartition des pouvoirs, qui lui en donnait beaucoup, et s’est très tôt préoccupé d’assurer l’hégémonie de la direction de l’université sur les facultés et sur les organes participatifs, à commencer par le Conseil de l’Université, dessaisi de tout pouvoir décisionnel substantiel. La différence entre le nombre de directives exécutives publiées par la Direction (57) et de règlements votés par le Conseil de l’Université (2) est en cela révélatrice1. L’ouverture des organes participatifs de l’université introduite par la nouvelle loi, qu’ACIDUL avait saluée au moment du débat parlementaire, a ainsi été en partie vidée de sa substance par cette concentration des pouvoirs.

Du point de vue du Corps intermédiaire, le bilan est globalement positif. L’action de la direction a incontestablement permis d’améliorer les conditions de travail des assistant-e-s, tout particulièrement en augmentant leur taux d’activité (la moyenne a désormais dépassé les 80%) et leurs salaires (avec une augmentation substantielle l’année passée).

Durant ses dix années passées à la direction de l’UNIL, Dominique Arlettaz a également témoigné de son soutien pour les associations représentatives des différents corps de l’université, à commencer par ACIDUL et la FAE, qui ont régulièrement vu leur budget augmenter. Nous avons la plupart du temps trouvé une direction ouverte à la discussion, sinon toujours au compromis, y compris lorsque nos positions divergeaient franchement. Si les différends sont traités le plus souvent dans les salles de réunion de l’Unicentre, ils l’ont parfois été après un passage dans les auditoires (occupés en 2009 par des étudiant-e-s et des chercheur-euse-s) ou dans les couloirs des bâtiments (mobilisation pour le retour de l’affichage libre en 2014).

Dans un environnement de l’enseignement supérieur et de la recherche très largement dégradé par la concurrence féroce que se livrent les universités et les universitaires, l’UNIL, sous la férule de Dominique Arlettaz, a su maintenir une politique favorisant le service public, la diversité des approches et la réflexion à long terme. Si l’on compare cette politique à celle d’autres universités suisses, ou plus encore à celle de l’EPFL, il est évident que le contraste est très favorable pour l’UNIL.

Il faut également souligner le soutien régulier et important de l’État de Vaud à son université, qui contraste là aussi très clairement avec ce qui se passe dans d’autres cantons, ou avec les économies annoncées par la Confédération pour ces prochaines années. Le Conseil d’État et le Grand Conseil ont donc témoigné de la confiance qu’ils accordaient à l’UNIL en augmentant régulièrement la subvention cantonale, qui dépasse désormais les 300 millions de francs par année.

Il reste maintenant à espérer que la nouvelle équipe, dirigée par la Rectrice Nouria Hernandez, saura poursuivre cette politique tout en étant à l’écoute des différentes composantes de la communauté universitaire. Avec Dominique Arlettaz l’UNIL perd un défenseur du service public, l’un de ces chercheurs qui acceptent, pour le bon fonctionnement de l’institution, de se mettre à son service et qui évitent de ce fait que les universités soient dirigées par des managers, uniquement soucieux de classements internationaux et de visibilité médiatique.

1 https://www.unil.ch/interne/home/menuinst/documents—formulaires/textes-legaux.html – table_479

Appel à expert-e-s

La COVER (Commission de la Valorisation de l’Enseignement et de la Recherche de l’Unil) est à la recherche de doctorant-e-s et/ou membres du corps intermédiaire pour rejoindre son pool d’expert-e-s internes. Si l’évaluation des cursus à l’UNIL vous intéresse, et que vous êtes prêt-e à évaluer au moins 2 cursus d’études (externes à votre faculté), écrivez-nous rapidement!
En tant qu’expert-e d’un cursus, vous prenez connaissance du Concept d’évaluation des cursus de l’UNIL, participez à un atelier de réflexion (0.5 jour en octobre 2016), analysez les documents fournis par la faculté responsable du cursus, participez à la visite avec les expert-e-s externes (1.5 jours en novembre/décembre 2016) et rédigez un bref rapport (2-3 pages).

Une activité intéressante pour connaître le fonctionnement de l’institution, une implication dans la démarche Qualité de l’UNIL, et une façon valorisable de faire entendre la voix du corps intermédiaire et des doctorant-e-s. Contactez-nous: acidul@unil.ch

Une Note de la Direction à propos des Chercheur·e·s FNS

Le Service des ressources humaines de l’Unil a publié une Note de la Direction qui concerne les Chercheur·e·s FNS, révisée le 25 janvier 2016. Nous vous invitons à en prendre connaissance ici. Si cette note règle certains problèmes (c’est le seul document concernant ce statut), elle en cause d’autres, notamment en raison d’une phrase scandaleuse.

La phrase incriminée : «Ce poste ne s’inscrit pas dans une carrière académique». 

Cette phrase est scandaleuse! Elle dévalorise cette étape dans les trajectoires de carrière des personnes qui occupent la fonction de Chercheur·e·s FNS senior et qui n’avaient jamais été informé·e·s auparavant du fait qu’ils et elles ne faisaient plus partie de la relève. La définition de la relève sous-entendue par cette Note est à mille lieux de la nôtre, ainsi que de celle cultivée depuis quelques années dans la Commission de la relève de la Direction (CRELEV) pour laquelle les personnes occupant la fonction de chercheur·e·s FNS senior bénéficient clairement des mesures destinées à la relève.

ACIDUL demande la suppression immédiate de cette phrase dans ladite Note.

Un problème réglé, dans un monde imparfait.

ACIDUL a toujours considéré que la multiplicité des fonctions universitaires est problématique, car elle rend inintelligible la situation des enseignant·e·s-chercheur·e·s les plus précaires. Ainsi, le FNS finance des postes, qui viennent s’ajouter en parallèle aux des fonctions déjà existantes à l’Unil : aux assistant·e·s diplômé·e·s sont venus s’ajouter des doctorant·e·s financé·e·s par le FNS (ou par d’autres sources de financement externes) qui peuvent bénéficier d’une ou deux indemnités. Aux premier·e·s assistant·e·s correspondent certains postes de Chercheur·e·s FNS senior, aux professeur·e·s assistant·e·s les professeur·e·s boursier·e·s et plus récemment, les maîtres assistant·e·s Ambizione se sont ajoutés aux maîtres assistant·e·s. Que ce soient avec des cahiers des charges identiques ou différents, les personnes qui occupent ces postes sont engagées à des conditions différentes, et pas toujours égales (même si tous s’inscrivent potentiellement dans une carrière académique !). ACIDUL milite donc depuis sa création pour une simplification de la structure des postes à l’Unil, quelle que soit leur source de financement. Quittons désormais le rêve atteignable et revenons à la réalité.

Dans les conditions actuelles, il faut souligner que l’existence d’une Note pour définir la fonction, les conditions d’engagement, etc. des chercheur·e·s FNS est une bonne chose même si depuis sa première rédaction en 2008, elle est restée secrète, et que nous n’avons pas pu y avoir accès. Il s’agit clairement d’un progrès puisque les personnes engagées sont en droit de connaître la base légale sur laquelle se fonde leur engagement.

Deux autres problèmes…

La Note contient une phrase « Leurs cahiers des charges sont entièrement dédiés au projet de la professeure ou du professeur qui les engagent. » qui laisse penser que seul·e·s les professeur·e·s déposent et obtiennent des projets FNS. Ce serait oublier qu’une partie des fonds externes sont apportés à l’Université de Lausanne par des maîtres d’enseignement et de recherche, par des maîtres assistant·e·s, etc. Il faut également rappeler que, par leur travail, les Chercheur·e·s FNS senior contribuent au rayonnement plus large de l’institution, et pas seulement au cahier des charges de leur projet.

Un autre problème concerne la limitation d’occupation de la fonction de Chercheur·e FNS senior à 5 ans. Si nous reconnaissons qu’en termes de précarité, cette limite fait sens, elle devrait avoir pour conséquence qu’une fois ce délai passé, les personnes qui poursuivent leur carrière à l’Unil soient engagées à des postes de chargés/responsables de recherche PAT, tenant ainsi compte de l’expérience accumulée.

ACIDUL demande donc à la Direction de retirer cette phrase scandaleuse et de modifier sa Note en tenant compte des problèmes identifiés ici.

Retour sur « Des changements au FNS »

Suite à l’article intitulé  » Des changements au FNS » paru dans notre Newsletter éditée le 14 décembre dernier, nous avons reçu les précisions qui suivent de la part de Madame Lorraine Davis du Dicastère Recherche et Relations Internationales. Dans un second temps, Madame Davis a eu la gentillesse de se renseigner auprès du Fonds national suisse (FNS) afin de répondre le plus précisément possible à deux questions soulevées par ACIDUL lui ayant relayé les inquiétudes des membres des différents corps intermédiaires générées par les nouvelles dispositions du FNS en matière de mobilité. 

Nous vous transmettons ces retours:

Dicastère :

1. la décision de financement des bourses doctorales (Doc.Mobility) FNS par les universités n’est pas encore effective; il s’agit d’une proposition du FNS qui est, jusqu’à nouvel avis en discussion;

2. votre article laisserait entendre que l’impossibilité d’obtenir une deuxième bourse postdoctorale après l’obtention d’une bourse « Postdoc.Mobility » – nouvelle dénomination proposée par le FNS pour les futures bourses « Early et Advanced Post. Mobility » réunies – serait une nouvelle mesure, alors que ce n’est pas le cas.

Actuellement, un-e postdoc peut demander et obtenir une bourse « Early Postdoc.Mobility » d’une durée maximale de 18 mois et ensuite solliciter une bourse « Advanced Postdoc.Mobility » d’une durée maximale de 18 mois. La durée maximale entre les deux bourses est donc de 36 mois, sans possibilité de demander une nouvelle bourse de mobilité. Il est important de rappeler cependant, que depuis 2013, les bénéficiaires d’une bourse « Advanced Postdoc.Mobility » peuvent solliciter un subside pour une période de recherche après le retour en Suisse d’une durée de 3 à 12 mois et que le programme Carrières du FNS propose d’autres instruments qui peuvent être sollicités après avoir bénéficié d’une bourse de mobilité, comme « Ambizione » ou « Professeurs boursiers FNS ».

Dans son « Programme pluriannuel 2017-2020 », le FNS propose de réunir les bourses « Early Postdoc. Mobility » et « Advanced Postdoc.Mobility » (durée 36 mois au total) en un seul instrument intitulé « Postdoc.Mobility », d’une durée de 36 mois. Ceci constitue, à nos yeux, un avantage pour les bénéficiaires de ces bourses de mobilité qui ne devront plus demander une bourse « Advanced Postdoc.Mobility » à peine avoir obtenu la bourse « Early Postdoc.Mobility ». Ce changement ne devrait être introduit qu’en 2018, au plus tôt.

3. à notre connaissance, il n’a jamais été question qu’un ancien bénéficiaire de bourse Doc.Mobility ne puisse ensuite solliciter une bourse Postdoc.Mobility. Cela est déjà bien sûr possible actuellement. Comme indiqué sous 1), il est possible que le FNS supprime les bourses « Doc.Mobility », mais dans l’éventualité où les universités financeraient à l’avenir des bourses de mobilité destinées à des doctorant-e-s, il sera toujours possible pour les bénéficiaires d’une telle bourse de solliciter, une fois le doctorat obtenu, une bourse Postdoc.Mobility du FNS ».

ACIDUL: Jusqu’à présent, le FNS a promu le concept de mobilité en en faisant l’un des critères principaux de l’encouragement à la recherche. Cette proposition soudaine d’abandonner les formations doctorales est peu compréhensible et, surtout, inquiétante pour celles et ceux qui projettent aujourd’hui de faire un séjour à l’étranger. Sait-on ce qui motive ce retournement de situation ?

Dicastère : Comme évoqué lors de la séance plénière de la Commission de la recherche, le FNS et les Universités sont encore dans un processus de discussion et d’approfondissement de différentes questions. Par conséquent, à ce stade, il n’est pas possible (idem pour le FNS que j’ai consulté à ce propos) de donner des informations plus précises que celles qui sont dans le Programme pluriannuel 2017-2020 du FNS, notamment à la page 15 où l’on indique que parmi ses objectifs, le FNS souhaite « établir une répartition claire des compétences et une meilleure division du travail d’entente avec swissuniversities et les hautes écoles ». C’est dans cette perspective que le FNS part de l’idée que les hautes écoles introduiront des mesures pour encourager la mobilité des doctorant-e-s qui ne sont pas soutenus financièrement dans le cadre de projets du FNS.

Mais attention, ce Programme Pluriannuel 2017-2020 est, au demeurant, un document où, pour les années futures, le FNS expose les lignes directrices et les priorités qu’il souhaite atteindre. Le degré de réalisation dudit programme dépendra notamment de décisions qui seront prises plus tard par les autorités fédérales, dans le contexte plus large du soutien au domaine FRI, et des moyens financiers finalement disponibles reps. alloués au FNS.

ACIDUL: La nouvelle formule « Postdoc.Mobility » obligent les bénéficiaires à partir 36 mois à l’étranger, c’est-à-dire durant 3 années consécutives. Après avoir fait montre d’une grande capacité d’adaptation, ils/elles n’ont qu’une année pour se réinsérer professionnellement et poursuivre leur vie personnelle. Actuellement, il est possible de répartir dans le temps ces séjours à l’étranger, et ce, aux moments les plus opportuns tant pour la carrière que pour la vie privée. Cette nouvelle formule risque d’en rebuter plus d’un.e. N’est-ce pas également une manière de se désengager auprès de la relève postdoctorale?

Dicastère : Par rapport au deuxième point soulevé dans votre e-mail, le FNS me fait remarquer, avec raison, que le PP 17-20 ne mentionne pas la durée des bourses Postdoc.Mobility et que vraisemblablement ce ne sera pas un modèle « 3 ans ». Par conséquent, je vous prie également d’apporter ce correctif à votre Newsletter s’il-vous-plaît et vous en remercie. Pour toute information concernant le Programme pluriannuel 2017-2020 du FNS, vous pouvez, bien entendu, vous adresser au secrétariat du FNS: http://www.snf.ch/fr/leFNS/organisation/secretariat/Pages/default.aspx.

ACIDUL regrette l’instabilité du soutien à la recherche. Bien que la possibilité de prolongement de séjour à l’étranger soit réjouissante pour les postdoc, la gestion des bourses mobilité par le FNS est tendancieuse. En rationalisant les bourses postdoctorales, le FNS supprime du même coup l’un de ses soutiens à la recherche tout en ayant pour perspective de réduire drastiquement son soutien aux doctorant.e.s. Cette tendance reste inquiétante. A suivre, donc… 

ACIDUL tient à remercier chaleureusement Lorraine Davis de son engagement sur ces questions, et de son souci d’informer le Corps Intermédiaire des avancées des discussions.

Et, nous profitons de ce message pour vous souhaitez un bon début d’année!

Non-reconductions arbitraires des contrats d’assistant.e.s: étape suivante

Au printemps dernier, deux doctorantes de la Faculté de Sciences sociales et politiques (SSP) ont fait face à une non-reconduction de leur contrat après leur première année de thèse, selon des décisions qui se sont avérées arbitraires et qui ne respectaient pas les rares formalités existantes. Après plusieurs semaines de suivi et de négociation, et une mobilisation qui a réuni 70 personnes devant le bâtiment Geopolis le 29 juin, ACIDUL a rencontré la Direction de l’UNIL. Tout en maintenant son attachement au modèle du 1+2+2 pour les contrats d’assistant.e.s, et en particulier à la possibilité de ne pas renouveler un contrat en première année, celle-ci a semblé ouverte à discuter de la mise en place de procédures plus claires pour encadrer ces non-reconductions. Nous avons particulièrement insisté sur le fait que le travail de thèse devrait être jugé par plusieurs personnes, et pas seulement par le ou la directrice de thèse, par exemple par un comité de thèse. D’autre part, les conditions de travail et de supervision dans lesquelles le ou la doctorant.e a évolué devraient être évaluées en cas de non-reconduction, pour s’assurer qu’elles étaient bonnes et qu’il n’y avait pas d’abus.

Au sujet des doctorantes que nous avons suivies, la première a reçu sa lettre officielle de non-reconduction avant l’été. Un nouveau professeur était cependant prêt à reprendre la direction de sa thèse, et, sous cette condition, il aurait été envisageable qu’elle retrouve son poste d’assistante. Après réflexion, cette doctorante à finalement décidé de ne pas poursuivre sa carrière à l’UNIL. La deuxième doctorante dont nous avons suivi le cas ne désire pas quant à elle entreprendre de démarches visant à reconduire son contrat à l’UNIL. Nous l’accompagnons toutefois dans l’obtention du meilleur certificat de travail possible.

Pour ACIDUL, la rentrée sera l’occasion de faire progresser ce dossier, non seulement auprès de la Commission de la relève au sein de laquelle nous avons des représentant.e.s, mais aussi auprès de tous les autres organes participatifs où cela sera nécessaire. C’est un travail à mener à l’intérieur de l’UNIL, qui, s’il est souvent long et difficile, peut néanmoins déboucher sur de vrais changements structurels. Nous envisageons également de poursuivre ce travail en dehors des murs du campus, auprès des autorités politiques, puisque les contrats 1+2+2 dépendent de la Loi cantonale sur l’Université de Lausanne (LUL).

Nous pouvons nous réjouir que notre mobilisation ait sensibilisé les autorités de l’UNIL à cette question des non-reconductions, et d’avoir porté à leur attention la situation de deux de nos collègues. C’est un bon début. Nous sommes confiant·e·s de pouvoir à à l’avenir connaître des non-reconductions mieux encadrées, tant qu’elles restent possibles.

Un Vade-mecum de l’assistanat d’enseignement à l’Institut des sciences sociales

Depuis la dernière Assemblée Générale de l’Institut des Sciences Sociales (ISS) de la Faculté des Sciences Sociales et Politiques (SSP), fin octobre 2014, les assistant·e·s de l’ISS ont pris connaissance du nouvel outil mis à leur disposition leur permettant de mieux connaître leurs conditions de travail au sein de l’institution.

En effet, après de longues années de « coction » et grâce à l’initiative des assistant·e·s organisé·e·s au sein du CASSIS (Corps des Assistant·e·s de l’ISS) depuis septembre 2011, ce Vade-Mecum compte 24 points concernant 1) les conditions de recrutement ; 2) le cahier des charges ; 3) les conditions de travail ; 4) la diffusion de celui-ci.

Ce document clarifie nos conditions de travail au moment même où il y a eu des changements importants au sein de l’ISS. Du fait de la mutualisation des enseignements, les assistant·e·s ne sont plus « rattaché·e·s » à leurs directeurs ou directrices de thèse mais bien à la direction de l’institut.

Voté et approuvé par le Conseil de l’ISS en février 2014, le Vade-Mecum a longuement été discuté et négocié au sein du Bureau de l’ISS, et nous avons aujourd’hui ce document de compromis entre toutes les instances de l’institut, un pas en avant très important dans la clarification des conditions de travail des assistant·e·s. On y trouve, entre autres, la possibilité d’un semestre allégé en tâches administratives et d’enseignement durant les 5 ans (1+2+2) de contrat d’assistanat et la mention sur les entretiens « comment ça va ? », initiative également ancienne du Cassis. Ces entretiens se déroulent au début de la 2e année et de la 4e année de contrat avec des membres de l’ISS, pour vérifier la conformité des activités réelles avec le cahier des charges et pouvoir identifier et résoudre les éventuelles difficultés rencontrées. La question du certificat de travail et de la progressivité des charges d’enseignement durant les 5 ans d’engagement y figurent aussi.

Ce document sera donné systématiquement lors de chaque nouvel engagement par la direction de l’ISS, et le Cassis s‘est également engagé à en faire la diffusion. ACIDUL célèbre sa mise en place après ces longues années de préparation. Nous considérons que des outils tel ce Vade-Mecum peuvent être très utiles pour tous les membres de la communauté universitaire, et spécialement face à des situations d’abus de pouvoir tout particulièrement comme, par exemple, le harcèlement psychologique qui se développe notamment dans des environnements où les normes ne sont pas claires.

Nous pensons que ce projet constitue un exemple de bonne pratique qui pourrait être répété dans d’autres instituts afin de stimuler la réflexion collective sur les conditions de travail des assistant·e·s.

L’affichage restera libre

Nous nous faisions l’écho avant les vacances de l’entrée en vigueur d’une Directive de la Direction limitant le droit à l’affichage et la communication sur le campus.

Nous avons le plaisir aujourd’hui d’annoncer que suite à une opposition marquée des acteurs associatifs et syndicaux présents à l’UNIL, dont ACIDUL, la Direction a fait machine arrière et retiré ladite Directive.

Pour rappel, cette Directive demandait à recevoir un aval préalable de l’administration universitaire avant de pouvoir afficher sur les murs de l’Université, mais également de distribuer des tracs et journaux, ou encore de faire signer une pétition ou une initiative. Les contenus ne concernant pas directement la communauté universitaire auraient ainsi été refusés.

ACIDUL se réjouit de la décision de la Direction de renoncer à ces limitations du droit d’expression et remercie toutes les personnes qui se sont mobilisées.

> > > Lien vers la prise de position d’ACIDUL sur le sujet

Prise de position sur la Directive 5.4 de la Direction de l’Université « Affichage et activités promotionnelles sur le campus universitaire »

En date du 1er septembre 2014, la Direction de l’Université de Lausanne adoptait une directive relative à l’affichage et aux activités promotionnelles sur le campus. Celle-ci interdit l’affichage en dehors des espaces prévus à cet effet et soumet dorénavant à une autorisation préalable des services de l’UNIL toute récolte de signature ou de fonds, ainsi que la distribution de documents liés à des idées politiques ou religieuses, de produits éditoriaux ou publications journalistiques. Elle stipule enfin que tout-e contrevenant-e s’expose à des sanctions et à des dédommagements. Sur cette base, la Direction retirait dès le 8 octobre la quasi-totalité des affiches des murs du bâtiment Anthropole.

La FAE et ACIDUL s’opposent à cette directive dont elles jugent les effets disproportionnés et contraires à la liberté d’expression. De plus, aucun abus, ni changement de pratiques quant aux activités de communication sur le campus n’ont été observés ou rapportés qui pourraient légitimer l’introduction de telles dispositions réglementaires.

Ainsi, une pétition devra désormais recevoir, au même titre que les autres activités de « promotion », l’aval des services de l’UNIL ou de la Direction avant d’être proposée à signature. Une condition préoccupante si l’on considère qu’une pétition sur le site de l’UNIL a de bonnes chances d’être destinée à ces mêmes services ou à la Direction, y compris pour manifester une opposition.

Dans ce contexte, il est également raisonnable de se demander quelle sera la position de la Direction au sujet des initiatives ou référendums populaires. La Directive 5.4 est floue à ce sujet, considérant sans distinction les enjeux démocratiques, la promotion des activités qui ont lieu sur le campus et la publicité commerciale, laissant surtout aux autorités de l’Université le soin de décider au cas par cas.

Au motif de « l’efficience de ses infrastructures » et du statut de « domaine privé du campus universitaire »1, la Direction de l’Université s’arroge donc des droits qui ne sont pas les siens et met en péril les missions que l’UNIL s’est fixées, notamment dans sa Charte2. En effet, comment pourra-t-elle continuer à « […] servir la communauté pour contribuer à son rayonnement scientifique, culturel, économique et politique; [et agir] en interaction avec son environnement social », alors qu’elle va limiter ces interactions, et empêcher les débats qui animent la société de pénétrer l’enceinte de Dorigny ? Comment l’Université compte-t-elle continuer à contribuer à « la formation de citoyennes et de citoyens humanistes, critiques et responsables, autonomes et solidaires, désireux de développer constamment leurs compétences et animés par la volonté du dépassement des acquis, tout au long de la vie », si elle ne permet pas à ces mêmes citoyens et citoyennes d’utiliser tous les moyens à leur disposition pour former leur pensée, et qu’elle limite l’expression de cette citoyenneté sur le site de l’UNIL?

L’Université se doit d’être au cœur de la société et de ses enjeux. De plus, les membres de la communauté universitaire sont parfaitement à même de juger quelles informations et opinions sont utiles à leur recherche ou à leur formation.

Les deux associations déplorent également la manière dont cette directive a été adoptée par la Direction sans consultation des associations de l’UNIL ou des représentant-e-s des différents corps (étudiant, intermédiaire, professoral) et du personnel. Ceci n’est pas acceptable au sein d’une université qui prétend faire de la participation une valeur autant qu’une réalité.

Au vu de ce qui précède, la FAE et ACIDUL considèrent que la Directive de la Direction de l’UNIL 5.4:

  • restreint de manière inacceptable la liberté des associations, acteurs et actrices de la communauté universitaire à communiquer, à promouvoir leurs activités, et à solliciter leurs pairs sur les sujets qui les concernent.
  • entrave l’application des droits démocratiques les plus fondamentaux, comme le droit de pétition, d’initiative et de référendum.
  • met en péril le lien fondamental que l’UNIL doit entretenir avec la société, et son devoir de formation à la citoyenneté et à la critique.

Dès lors, ACIDUL et la FAE demandent :

  • le retrait immédiat de la présente directive.
  • à la Direction – s’il est avéré que l’affichage et les actions de communication sur le site de l’UNIL constituent bel et bien un problème – d’ouvrir une discussion avec les représentant-e-s des étudiant-e-s, des membres du corps intermédiaire, du corps enseignant et du personnel pour réfléchir ensemble à la situation et proposer un projet qui prenne en compte les intérêts de chacun et chacune.
  • à la Direction de désormais soumettre préalablement les questions de cet ordre aux principaux intéressés, à savoir les membres de la communauté universitaire. Depuis 2004, l’Université de Lausanne s’est dotée d’organes de consultation et de décision, tel que le Conseil de l’Université, précisément dans le but de débattre et de prendre des décisions sur des questions de cette importance.

1 Directive de la Direction 5.4. https://www.unil.ch/interne/files/live/sites/interne/files/textes_leg/5_bat/dir5_4_affichage_et activites_promotionnelles.pdf

2 La Charte de l’Université de Lausanne. https://www.unil.ch/central/fr/home/menuinst/organisation/les-documents-officiels/charte-unil.html

Communiqué – Augmentation de salaires à l’UNIL, n’oublions pas les doctorant.e.s sur fonds externes

La Direction de l’Université de Lausanne a annoncé cette semaine une augmentation tout à fait substantielle des salaires de ses enseignant·e·s et chercheuses et chercheurs les moins payé.e.s, à savoir les assistant·e·s-étudiant·e·s, les assistant·e·s diplômé·e·s et les premiers·ères assistant·e·s. ACIDUL se réjouit bien évidemment de cette amélioration, qu’elle demandait depuis de nombreuses années, et salue les efforts de la Direction de l’Université dans sa négociation avec le Conseil d’État. Que cette augmentation concerne aussi les professeur·e·s ordinaires, à savoir les salarié·e·s les mieux payé.e.s de l’Université, n’entame pas notre satisfaction.

Il est cependant une catégorie de salarié·e·s de l’Université, pourtant précaire, qui ne bénéficiera pas de cette amélioration : les doctorant·e·s financé·e·s par des fonds externes, et notamment par le FNS (Fonds national de la recherche scientifique). Malgré une revalorisation salariale de la part du FNS en ce début d’année 2014, le salaire en première année se hisse tout juste à CHF 47’040.- brut annuels (soit un salaire net de CHF 3’400.- par mois environ). L’inégalité salariale risque donc de se créer entre les assistant·e·s financé·e·s par l’Université et les doctorant·e·s financé·e·s par des fonds externes.

Pour répondre à cette préoccupation, ACIDUL a proposé une résolution au Conseil de l’Université lors de sa séance d’hier soir. Acceptée à une large majorité, cette résolution adressée à la Direction de l’UNIL atteste le principe d’égalité de salaires entre assistant.e.s financé.e.s par l’Université et doctorant.e.s sur fonds externes, et demande une revalorisation des salaires de ces dernier.ère.s. La Direction opère déjà une forme de revalorisation sous la forme d’une indemnité de CHF 750.- mensuels. La résolution adoptée hier lui demande d’augmenter cette indemnité de CHF 500.-, afin de combler l’écart de salaire qui apparaîtra dès l’année prochaine, ceci dans l’objectif d’éviter de créer deux catégories de doctorant.e.s, l’une privilégiée et l’autre précaire. 

 

Augmentation salariale pour les assistant.e.s et premier.ère.s assistant.e.s de l’UNIL

La Direction a annoncée aujourd’hui (20 mai 2014) une augmentation de salaire pour les assistant.e.s, les premier.e.s assistant.e.s, ainsi que les assistant.e.s-étudiant.e.s et les professeur.e.s ordinaires.

Cette augmentation fait suite à une demande de la Direction de l’UNIL au Conseil d’État d’analyser le barème salarial de toutes les fonctions d’enseignement de l’UNIL suite à la refonte du système de rémunérations de la fonction publique vaudoise (DEFCO) dont le personnel enseignant de l’UNIL était exclu. Le Conseil d’État a donc procédé à une comparaison avec les autres universités de Suisse, et il s’est avéré que les salaires de ces quatre fonctions étaient résolument trop bas.

Il s’agit d’une augmentation substantielle prévue dès 2015. Les assistant.e.s verront ainsi leur salaire augmenter de 11%, soit un salaire annuel de 65’000.- en première année (contre 58’445.- actuellement),  et de 75’800.- en 5ème année (contre 73’072.- actuellement). Les salaires des premier.e.s assistant.e.s augmenteront quant à eux de 5%, passant à 80’000.- par année en première année (contre 75’800.- aujourd’hui) et à 89’600.- par année en 5ème année (contre 88’379 .- aujourd’hui).

Cette annonce ravit ACIDUL, elle va dans le sens des actions menées ces derniers temps (voir posts ci-dessous) pour une augmentation salariale des jeunes chercheurs.  

>>> lien vers le barème actuel des salaires

>>> lien vers le nouveau barème des salaires en vigueur dès 2015

>>> lien vers l’annonce de la Direction