Pétition nationale Pour la recherche !

En 2012 et en 2015, les premiers États généraux de la recherche suisse ont rassemblé à Lausanne les chercheurs et les chercheuses des Hautes Écoles suisses qui considèrent que derrière les apparences, certaines transformations de la recherche sont préoccupantes.

Ces discussions ont abouti au lancement de cette pétition nationale !

>>> Signez la pétition en ligne ici !

affiche_a3_francais

 

Une Note de la Direction à propos des Chercheur·e·s FNS

Le Service des ressources humaines de l’Unil a publié une Note de la Direction qui concerne les Chercheur·e·s FNS, révisée le 25 janvier 2016. Nous vous invitons à en prendre connaissance ici. Si cette note règle certains problèmes (c’est le seul document concernant ce statut), elle en cause d’autres, notamment en raison d’une phrase scandaleuse.

La phrase incriminée : «Ce poste ne s’inscrit pas dans une carrière académique».

Cette phrase est scandaleuse! Elle dévalorise cette étape dans les trajectoires de carrière des personnes qui occupent la fonction de Chercheur·e·s FNS senior et qui n’avaient jamais été informé·e·s auparavant du fait qu’ils et elles ne faisaient plus partie de la relève. La définition de la relève sous-entendue par cette Note est à mille lieux de la nôtre, ainsi que de celle cultivée depuis quelques années dans la Commission de la relève de la Direction (CRELEV) pour laquelle les personnes occupant la fonction de chercheur·e·s FNS senior bénéficient clairement des mesures destinées à la relève.

ACIDUL demande la suppression immédiate de cette phrase dans ladite Note.

Un problème réglé, dans un monde imparfait.

ACIDUL a toujours considéré que la multiplicité des fonctions universitaires est problématique, car elle rend inintelligible la situation des enseignant·e·s-chercheur·e·s les plus précaires. Ainsi, le FNS finance des postes, qui viennent s’ajouter en parallèle aux des fonctions déjà existantes à l’Unil : aux assistant·e·s diplômé·e·s sont venus s’ajouter des doctorant·e·s financé·e·s par le FNS (ou par d’autres sources de financement externes) qui peuvent bénéficier d’une ou deux indemnités. Aux premier·e·s assistant·e·s correspondent certains postes de Chercheur·e·s FNS senior, aux professeur·e·s assistant·e·s les professeur·e·s boursier·e·s et plus récemment, les maîtres assistant·e·s Ambizione se sont ajoutés aux maîtres assistant·e·s. Que ce soient avec des cahiers des charges identiques ou différents, les personnes qui occupent ces postes sont engagées à des conditions différentes, et pas toujours égales (même si tous s’inscrivent potentiellement dans une carrière académique !). ACIDUL milite donc depuis sa création pour une simplification de la structure des postes à l’Unil, quelle que soit leur source de financement. Quittons désormais le rêve atteignable et revenons à la réalité.

Dans les conditions actuelles, il faut souligner que l’existence d’une Note pour définir la fonction, les conditions d’engagement, etc. des chercheur·e·s FNS est une bonne chose même si depuis sa première rédaction en 2008, elle est restée secrète, et que nous n’avons pas pu y avoir accès. Il s’agit clairement d’un progrès puisque les personnes engagées sont en droit de connaître la base légale sur laquelle se fonde leur engagement.

Deux autres problèmes…

La Note contient une phrase « Leurs cahiers des charges sont entièrement dédiés au projet de la professeure ou du professeur qui les engagent. » qui laisse penser que seul·e·s les professeur·e·s déposent et obtiennent des projets FNS. Ce serait oublier qu’une partie des fonds externes sont apportés à l’Université de Lausanne par des maîtres d’enseignement et de recherche, par des maîtres assistant·e·s, etc. Il faut également rappeler que, par leur travail, les Chercheur·e·s FNS senior contribuent au rayonnement plus large de l’institution, et pas seulement au cahier des charges de leur projet.

Un autre problème concerne la limitation d’occupation de la fonction de Chercheur·e FNS senior à 5 ans. Si nous reconnaissons qu’en termes de précarité, cette limite fait sens, elle devrait avoir pour conséquence qu’une fois ce délai passé, les personnes qui poursuivent leur carrière à l’Unil soient engagées à des postes de chargés/responsables de recherche PAT, tenant ainsi compte de l’expérience accumulée.

ACIDUL demande donc à la Direction de retirer cette phrase scandaleuse et de modifier sa Note en tenant compte des problèmes identifiés ici.

Retour sur « Des changements au FNS »

Suite à l’article intitulé » Des changements au FNS » paru dans notre Newsletter éditée le 14 décembre dernier, nous avons reçu les précisions qui suivent de la part de Madame Lorraine Davis du Dicastère Recherche et Relations Internationales. Dans un second temps, Madame Davis a eu la gentillesse de se renseigner auprès du Fonds national suisse (FNS) afin de répondre le plus précisément possible à deux questions soulevées par ACIDUL lui ayant relayé les inquiétudes des membres des différents corps intermédiaires générées par les nouvelles dispositions du FNS en matière de mobilité.

Nous vous transmettons ces retours:

Dicastère :

1. la décision de financement des bourses doctorales (Doc.Mobility) FNS par les universités n’est pas encore effective; il s’agit d’une proposition du FNS qui est, jusqu’à nouvel avis en discussion;

2. votre article laisserait entendre que l’impossibilité d’obtenir une deuxième bourse postdoctorale après l’obtention d’une bourse « Postdoc.Mobility » – nouvelle dénomination proposée par le FNS pour les futures bourses « Early et Advanced Post. Mobility » réunies – serait une nouvelle mesure, alors que ce n’est pas le cas.

Actuellement, un-e postdoc peut demander et obtenir une bourse « Early Postdoc.Mobility » d’une durée maximale de 18 mois et ensuite solliciter une bourse « Advanced Postdoc.Mobility » d’une durée maximale de 18 mois. La durée maximale entre les deux bourses est donc de 36 mois, sans possibilité de demander une nouvelle bourse de mobilité. Il est important de rappeler cependant, que depuis 2013, les bénéficiaires d’une bourse « Advanced Postdoc.Mobility » peuvent solliciter un subside pour une période de recherche après le retour en Suisse d’une durée de 3 à 12 mois et que le programme Carrières du FNS propose d’autres instruments qui peuvent être sollicités après avoir bénéficié d’une bourse de mobilité, comme « Ambizione » ou « Professeurs boursiers FNS ».

Dans son « Programme pluriannuel 2017-2020 », le FNS propose de réunir les bourses « Early Postdoc. Mobility » et « Advanced Postdoc.Mobility » (durée 36 mois au total) en un seul instrument intitulé « Postdoc.Mobility », d’une durée de 36 mois. Ceci constitue, à nos yeux, un avantage pour les bénéficiaires de ces bourses de mobilité qui ne devront plus demander une bourse « Advanced Postdoc.Mobility » à peine avoir obtenu la bourse « Early Postdoc.Mobility ». Ce changement ne devrait être introduit qu’en 2018, au plus tôt.

3. à notre connaissance, il n’a jamais été question qu’un ancien bénéficiaire de bourse Doc.Mobility ne puisse ensuite solliciter une bourse Postdoc.Mobility. Cela est déjà bien sûr possible actuellement. Comme indiqué sous 1), il est possible que le FNS supprime les bourses « Doc.Mobility », mais dans l’éventualité où les universités financeraient à l’avenir des bourses de mobilité destinées à des doctorant-e-s, il sera toujours possible pour les bénéficiaires d’une telle bourse de solliciter, une fois le doctorat obtenu, une bourse Postdoc.Mobility du FNS ».

ACIDUL: Jusqu’à présent, le FNS a promu le concept de mobilité en en faisant l’un des critères principaux de l’encouragement à la recherche. Cette proposition soudaine d’abandonner les formations doctorales est peu compréhensible et, surtout, inquiétante pour celles et ceux qui projettent aujourd’hui de faire un séjour à l’étranger. Sait-on ce qui motive ce retournement de situation ?

Dicastère : Comme évoqué lors de la séance plénière de la Commission de la recherche, le FNS et les Universités sont encore dans un processus de discussion et d’approfondissement de différentes questions. Par conséquent, à ce stade, il n’est pas possible (idem pour le FNS que j’ai consulté à ce propos) de donner des informations plus précises que celles qui sont dans le Programme pluriannuel 2017-2020 du FNS, notamment à la page 15 où l’on indique que parmi ses objectifs, le FNS souhaite « établir une répartition claire des compétences et une meilleure division du travail d’entente avec swissuniversities et les hautes écoles ». C’est dans cette perspective que le FNS part de l’idée que les hautes écoles introduiront des mesures pour encourager la mobilité des doctorant-e-s qui ne sont pas soutenus financièrement dans le cadre de projets du FNS.

Mais attention, ce Programme Pluriannuel 2017-2020 est, au demeurant, un document où, pour les années futures, le FNS expose les lignes directrices et les priorités qu’il souhaite atteindre. Le degré de réalisation dudit programme dépendra notamment de décisions qui seront prises plus tard par les autorités fédérales, dans le contexte plus large du soutien au domaine FRI, et des moyens financiers finalement disponibles reps. alloués au FNS.

ACIDUL: La nouvelle formule « Postdoc.Mobility » obligent les bénéficiaires à partir 36 mois à l’étranger, c’est-à-dire durant 3 années consécutives. Après avoir fait montre d’une grande capacité d’adaptation, ils/elles n’ont qu’une année pour se réinsérer professionnellement et poursuivre leur vie personnelle. Actuellement, il est possible de répartir dans le temps ces séjours à l’étranger, et ce, aux moments les plus opportuns tant pour la carrière que pour la vie privée. Cette nouvelle formule risque d’en rebuter plus d’un.e. N’est-ce pas également une manière de se désengager auprès de la relève postdoctorale?

Dicastère : Par rapport au deuxième point soulevé dans votre e-mail, le FNS me fait remarquer, avec raison, que le PP 17-20 ne mentionne pas la durée des bourses Postdoc.Mobility et que vraisemblablement ce ne sera pas un modèle « 3 ans ». Par conséquent, je vous prie également d’apporter ce correctif à votre Newsletter s’il-vous-plaît et vous en remercie. Pour toute information concernant le Programme pluriannuel 2017-2020 du FNS, vous pouvez, bien entendu, vous adresser au secrétariat du FNS: http://www.snf.ch/fr/leFNS/organisation/secretariat/Pages/default.aspx.

ACIDUL regrette l’instabilité du soutien à la recherche. Bien que la possibilité de prolongement de séjour à l’étranger soit réjouissante pour les postdoc, la gestion des bourses mobilité par le FNS est tendancieuse. En rationalisant les bourses postdoctorales, le FNS supprime du même coup l’un de ses soutiens à la recherche tout en ayant pour perspective de réduire drastiquement son soutien aux doctorant.e.s. Cette tendance reste inquiétante. A suivre, donc…

ACIDUL tient à remercier chaleureusement Lorraine Davis de son engagement sur ces questions, et de son souci d’informer le Corps Intermédiaire des avancées des discussions.

Et, nous profitons de ce message pour vous souhaitez un bon début d’année!

Des changements au FNS

Récemment, le FNS a annoncé une réforme de l’encouragement de projets, et de carrière via les bourses mobilités.

Concernant le financement des projets:

  • la durée maximale de financement des projets passe de 3 à 4 ans;
  • il n’y aura plus la possibilité de soumettre plusieurs projets à la fois; sauf exception, en cas de financement d’un 1er projet, un second projet n’est envisageable au sein de l’encouragement de projets que s’il se distingue nettement du premier en matière de contenu; de plus, en règle générale, un-e seul-e requérant-e par projet est autorisé-e.

Concernant les bourses mobilité:

  • les bourses doctorales ne seront plus financées par le FNS, mais par les universités. De plus, les bourses postdoctorales ne seront plus distinguées en early et advanced postdoc, et on ne pourra demander qu’une seule bourse.

De nombreuses questions restent sans réponse, par exemple, est-ce qu’un ancien bénéficiaire de doc.mobility pourra encore concourir à un subside postdoc.mobility?

ACIDUL s’est rendue à la journée du FNS le 12 novembre. Cependant, les représentants du FNS se sont contentés de présenter les subsides de l’ancien système et avaient pour consigne de ne pas répondre aux questions relatives aux réformes.

Modifications dans l’encouragement de projets financés par le FNS

Le FNS a récemment communiqué des changements dans son règlement relatif à l’encouragement de projets. Trois modifications majeures sont à relever, qui entrerons en vigueur en octobre prochain: l’allongement (que nous demandions depuis plusieurs années) de la durée des projets à quatre ans, l’interdiction de déposer plusieurs projets de recherche à la même date, et l’obligation pour les requérant-e-s de participer activement et substantiellement au projet demandé.

Nous signalons également que la dernière livraison de la revue du FNS, Horizons, a consacré un dossier sur les dérives des pratiques de publication dans les revues, dérives qu’ACIDUL dénonce depuis longtemps. Les alertes de plus en plus nombreuses provenant du monde de la recherche commencent donc à être entendues à Berne, ce qui est réjouissant.

>>> lien vers le nouveau règlement du FNS.

Etats généraux de la recherche – 2ème édition – 24 avril 2015

En novembre 2012, ACIDUL organisait les premiers États généraux de la recherche en Suisse. Nous avions lancé un appel qui énumérait les problèmes rencontrés dans le monde de la recherche, dénonçant la compétition effrénée, la course à la publication, la relégation de l’enseignement, la précarité des postes, etc., et demandé que l’on nous envoie des cahiers de doléances, dont la lecture fut importante. Ce fut l’occasion de se retrouver pour poser un diagnostic sur les problèmes de la recherche et des chercheurs et chercheuses en Suisse.Deux ans et demi plus tard, le diagnostic n’a pas changé, les tendances à l’œuvre se sont aggravées, et il est plus que jamais nécessaire d’imaginer des stratégies de résistance et une riposte plus globale. Pour ce faire, ACIDUL a extrait des très riches discussions qui avaient eu lieu lors des premiers États généraux de la recherche une liste de revendications. Celle-ci n’est bien sûr pas exhaustive et n’attend que votre participation pour être complétée.

Afin de poursuivre la discussion et de réfléchir ensemble aux moyens de résister, à l’intérieur et à l’extérieur de nos institutions, à la dégradation des conditions de réalisation de la recherche, nous vous invitons à la deuxième édition des États généraux de la recherche en Suisse. Celle-ci aura lieu le vendredi 24 avril, de 10h00 à 18h00. La matinée sera consacrée à une série de présentations, alors que l’après-midi sera spcéifiquement dévolu à la discussion des revendications. Nous vous invitons à consulter le programme.

Ces États généraux sont ouverts à toutes les personnes concernées de près ou de loin par la recherche, travaillant ou étudiant dans les universités, les EPF, les HES ou hors des structures universitaires habituelles, au bénéfice d’une expérience dans d’autres systèmes universitaires, ou simplement intéressées par ces questions. Nous vous remercions donc de transmettre cette invitation autour de vous, et en particulier aux chercheurs et chercheuses qui ne disposent pas – ou plus – d’un poste. Dans l’attente de vous voir le 24 avril, ACIDUL vous envoie ses meilleures salutations.

Le Comité d’ACIDUL

>>> télécharger le programme de la journée en PDF

Affiche_DEF

Flyer_4pages_DEF2

Flyer_4pages_DEF3

EG_15_Programme_DEF

>>> télécharger le programme de la journée en PDF

États généraux de la recherche – édition 2015

Chers ami-e-s, chers collègues,

Nous vous annonçons la réunion des deuxièmes États généraux de la recherche le vendredi 24 avril, à partir de 10h00 à l’auditoire 2064 (bâtiment Anthropole, Université de Lausanne). La discussion se poursuivra l’après-midi en salle 3077.

Avec plusieurs invité-e-s, nous discuterons de la liste de revendications qui a été établie à partir des discussions conduites lors des premiers États généraux (à voir: ici). Cette discussion se veut aussi ouverte que possible, à la fois à d’autres revendications et à des préoccupations venant d’autres institutions que les seules universités (notamment les EPF et les HES).

Ces discussions ont eu lieu il y a maintenant deux ans et demi, mais, et ce sera l’un des éléments à discuter, leurs constats ont malheureusement pour la plupart été confirmés depuis lors. Nous vous rappelons que ces premiers États généraux avaient fait l’objet d’un compte rendu détaillé, et que certaines des interventions avaient été enregistrées (vous les trouverez: ici)

Merci de diffuser aussi largement que possible cette invitation. Nous vous enverrons un programme détaillé dès que celui-ci sera finalisé.

> > > lien vers la page des derniers Etats généraux – édition 2012 – sur le site d’ACIDUL

> > > lien vers vers les revendications – édition 2015 – qui ont fait suite aux derniers Etats généraux

Lutter contre la fraude scientifique (1).

Nos délégué.e.s à la Commission de la recherche nous ont rapporté une astuce intéressante pour lutter contre l’attribution illégitime d’un travail de recherche par un tiers. Selon le vice-recteur à la recherche M. Moreillon, il est possible d’utiliser le serveur académique de l’UNIL (dit SERVAL), et les dates de sauvegardes successives, pour prouver être le.la premier.ère auteur.e d’un travail scientifique. Utile dans l’éventualité d’une réappropriation par un.e professeur.e par exemple.

>>> www.unil.ch/serval

Article: « L’argent d’UBS pèse sur l’indépendance universitaire »

Article de Simon Bradley paru sur swissinfo.ch le 18 décembre 2013.

« Un contrat de sponsoring entre l’Université de Zurich et la grande banque UBS a attiré les projecteurs sur le financement privé des universités publiques, que d’aucuns estiment crucial pour rivaliser avec la concurrence mondiale. Mais des voix critiques craignent pour l’indépendance académique.

«C’est un pacte faustien. Après avoir vu sa réputation gravement ternie pendant des années, UBS use d’un marketing sophistiqué pour redorer son image», s’emporte Ursula Jauch, professeure de philosophie à l’Université de Zurich (UZH) (…) » –> lire la suite sur swissinfo.ch

 

Plan FNS 2013-2016: commentaire

Le FNS a publié son plan d’action pour la période 2013-2016. La Confédération lui impose de décrire plus ou moins dans le détail de quelle manière il compte atteindre les objectifs qu’il s’est fixé.

Le Plan FNS est disponible en ligne ici : Plan action FNS 2013-2016

On relève, dans le projet ci-dessous, différents éléments importants. Tout d’abord, les trois « axes prioritaires » autour duquel il s’articule, à savoir:

1. Assurer la relève scientifique grâce à des instruments d’encouragements adaptés aux carrières.

2. Soutenir avec flexibilité la recherche et les scientifiques dans leur quête d’excellence.

3. Valoriser la recherche et ses résultats.

Le premier axe doit être développé grâce à des bourses de mobilité remodelées, des mesures de soutien aux collaborateurs et d’autres programmes doctoraux. Il semble que le FNS prenne conscience du fait que les carrières académiques sont « semées d’incertitudes et surtout ne séduisent pas toujours suffisamment notre propre relève par rapport à d’autres choix. » ACIDUL se réjouit de pouvoir – enfin – lire de tels propos qu’elle clame depuis des années. Le FNS a pour ambition « une hausse du salaire des doctorants de 7% à partir de 2014, avec une disponibilité d’au moins 60% pour le perfectionnement des connaissances scientifiques en vue de la thèse. » C’est bien. Reste à voir comment cette hausse et surtout cette disponibilité de 60% pourront être garantis dans les universités suisses sans organe de contrôle aucun.

En ce qui concerne la mobilité, le FNS élargit son offre. « Depuis 2012, le FNS soutient les séjours à l’étranger pour doctorants aussi dans le cadre des projets qu’il encourage (projets individuels, Sinergia, PRN, PNR, …). »

Enfin, une nouvelle mesure intéressante survient, la possibilité pour les postdoctorant.e.s avec enfants engagés à au moins 80% de réduire leur taux d’activité jusqu’à 60%, et de combler le taux vacant par une « aide appropriée » jusqu’à un taux cumulé de maximum 120%. C’est une bonne chose. Nous resterons attentifs à la question de cette « aide appropriée », étant entendu qu’à présent déjà il existe de sérieux problèmes de précarité pour ces remplaçants de poste.

Le deuxième est déjà plus inquiétant. D’une part, le FNS considère que « l’acquisition de nouvelles connaissances repose sur les prestations individuelles des chercheuses et chercheurs », notamment dans « la recherche fondamentale orientée vers l’application ». Autant dire que la recherche collective peut continuer à serrer les dents. Chacun pour soi, chers collègues, nous sommes en concurrence car, selon le FNS, c’est de manière individuelle que l’excellence se promeut. Et tant pis pour tous. On croit pleurer lorsqu’on lit: « Malgré le caractère interdisciplinaire ou multidisciplinaire, international et complexe de la recherche, l’excellence des prestations individuelles des scientifiques demeure la clé du succès poru les grands projets de recherche. » Merci de prévenir, on aurait pu croire l’inverse, à force de vivre dedans.

Une nouvelle catégorie de recherche apparait également, la « recherche fondamentale orientée vers l’application », qui est en fait de la recherche appliquée, comme le FNS le dit si bien: « la frontière entre les différentes catégories reste floue. » C’est est fini de la prépondérance de la recherche fondamentale.

Le troisième, enfin, se veut réponse à des questions du politique quant à l’utilisation qui est faite des deniers publics. Ce n’est pas nouveau, la recherche académique est remise en questions par certains courants politiques, et il convient de leur répondre. Le FNS fait le choix, justifié, de s’y atteler en augmentant le retour de la recherche à la cité. Cependant, l’optique du FNS de privilégier la « recherche fondamentale orientée vers l’application », soit la recherche appliquée, ne peut que laisser sceptique. Surtout lorsqu’on lit que « Le transfert par le biais de têtes bien faites joue à cet égard un rôle primordial: en effet, la majorité des fonds que le FNS investit dans des projets et des bourses est allouée à la formation de jeunes chercheuses et chercheurs. Le secteur privé intègre avec gratitude cette main-d’oeuvre familiarisée avec les dernières connaissances et méthodes. » Il fut sans doute un temps où le FNS préférait les têtes bien pleines au bien faites. En l’occurrence, le secteur privé demande autre chose.

Enfin, le FNS liste les réductions qui iront de pair avec son plan d’action, parmi lesquelles la volonté de ne pas étendre les assurances sociales aux jeunes chercheuses et chercheurs qui partent à l’étranger avec une bourse. Nous en profitons d’ailleurs pour conseiller à tous ceux et toutes celles qui comptent faire un tel voyage de se renseigner avant sur leurs assurances et droits au chômage s’ils/si elles sont concerné.e.s.