Narration à la quatrième personne

Par Arthur Brügger

La narration à la quatrième personne concerne toute œuvre de fiction mettant en scène une voix collective irréductible à un narrateur singulier et identifié. Cette voix se caractérise par l’emploi du pronom nous ou on dans son usage embrayé, à valeur de nous, se rapportant à un sujet collectif dont l’étendue varie généralement au cours du récit. Ce narrateur pluriel transcende ainsi les identités individuelles de ses membres: il est en mesure d’agir et de penser comme une seule entité ainsi que d’entrer dans les consciences des individus qui le constituent.

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Complexité / Complexity

Par John Pier

Que peuvent apporter les sciences de la complexité à l’étude du récit ? Pour répondre à cette question, il faut commencer par comprendre la nature de ces sciences. Commençons par un exemple d’un système complexe. Ainsi que l’explique Melanie Mitchell (2009 : 3), un demi-million de fourmis légionnaires, presque aveugles et d’intelligence limitée, avancent dans un champ, sans commandant, en forme d’éventail, consommant toute proie qu’ils rencontrent sur leur chemin. À la tombée de la nuit, les fourmis s’organisent, toujours sans contrôle central, en une boule en forme de cotte de maille, protégeant leurs petits et mettant la reine à l’abri. À l’aube, la boule se dissout, fourmi par fourmi, et la marche se poursuit.

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Narratologie hispanophone

Par José R. Valles Calatrava

Traduction par l’auteur, révisée par Raphaël Baroni

Historicisme et positivisme

Après les contributions à la réflexion sur le récit issues de la seconde moitié du XIXe siècle par d’importants romanciers espagnols comme Valera, Clarín, Galdós et Pardo Bazán, des traités comme celui de Sánchez Barbero, des études comme celle de Marchena ou des manuels universitaires comme celui de Gómez Hermosilla, ce sont les approches basées sur l’historicisme ou le positivisme qui ont véritablement posé les bases d’une étude académique des modalités narratives au début du XXe siècle.

Dans le cas de l’historicisme, rejoignant l’intérêt porté aux formes narratives médiévales par son maître Milá y Fontanals – qui avait publié De la poesía heroico-popular castellana (1874) –, Orígenes de la novela (1905-1910) de Menéndez Pelayo a été à l’origine de la première tentative en espagnol d’une étude systématique de l’évolution du genre (depuis les Grecs et les Romains jusqu’au XVIe siècle). Par ailleurs, du côté du positivisme, il faut mentionner les travaux bien connus de Menéndez Pidal sur quelques modalités narratives de la littérature espagnole du Moyen Âge, comme le Poema de Mío Cid ou les Romances, qui ont ouvert des perspectives nouvelles et importantes pour la connaissance de la narration médiévale, lesquelles ont été poursuivies par certains membres du Centro de Estudios Históricos.

Parmi les réflexions des philosophes et des écrivains, on retiendra Ideas sobre la novela (1925) d’Ortega y Gasset, un diagnostic pessimiste de l’état du roman en raison de l’épuisement supposé des thèmes et de la nouvelle déshumanisation de l’art, dans lequel il associe son avenir au développement de la psychologie scientifique. Pour Ortega y Gasset, le roman – à l’exception de la lenteur descriptive et narrative de Proust – était devenu à cette époque un genre descriptif et indirect de moindre valeur que le genre primitif, car les personnages y étaient définis alors que leur caractère devrait se construire progressivement. Par ailleurs, à ses yeux, ces personnages du roman moderne isoleraient le lecteur dans une sphère hermétique et imaginaire. Pour sauver le roman, ce dernier devrait se renouveler en déplaçant l’intérêt du prétexte de l’aventure et de l’intrigue pour remettre au premier plan les personnages. Pío Baroja également, dans son article « Prólogo casi doctrinal sobre la novela », qui a précédé son ouvrage La nave de los locos (1925), a abordé le statut du roman avec un critère large, le définissant comme « un genre multiforme, protéiforme, en formation, en fermentation, [qui] embrasse tout » (Baroja 1925 : 74). Unamuno a renouvelé certaines techniques narratives avec Niebla (1907) et il a établi une distinction entre personnages rectilignes et personnages agoniques, qui est assez semblable aux flat characters vs round characters de Forster. Il a défendu son concept et sa pratique de la nivola dans Tres novelas ejemplares y un prólogo (1920), soutenant que l’important n’est pas l’intrigue, mais le caractère des personnages, dans lequel se reflète une partie des conceptions de l’auteur, et a critiqué le réalisme romanesque pour proclamer que « dans une création, la réalité est une réalité intime, créative et voulue » (Unamuno 1920 : 99). Cette défense selon laquelle toute œuvre littéraire est autobiographique et que ses entités fictionnelles font également partie de l’auteur est confirmée dans Cómo se hace una novela (1927).

Stylistique

L’une des contributions hispaniques les plus importantes à l’étude de la narration au cours du siècle dernier a été le domaine de la stylistique, sur la base d’auteurs tels que Vossler et Spitzer. Dans le domaine des études narratives hispaniques qui s’inscrivent dans cette veine, il convient de souligner les travaux de Dámaso Alonso sur le roman moderne Tirant-lo-Blanc ou sur le récit réaliste moralisateur de l’Archiprêtre de Talavera et les travaux d’Amado Alonso sur Sonatas de Valle-Inclán ou sur le roman historique. Dans son Ensayo sobre la novela histórica (1942), Alonso considère, après avoir passé en revue l’évolution du roman historique, que cette modalité narrative vise à reconstruire un mode de vie et à l’offrir comme un fait passé, de sorte que l’écrivain adopte une attitude informative et intellectuelle qui entrave l’action poétique purement créative. Et le mexicain Alfonso Reyes, dans El deslinde: Prolegómenos a la teoría literaria (1944), construit une théorie originale des genres, différenciant deux valeurs (formelle et psychologique) liées à deux usages littéraires (usage stylistique et usage fictionnel), se manifestant dans des caractères généraux (forme et matière) et particuliers (sujets, genres, thèmes et éléments) et aussi dans des fonctions formelles (drame, roman, poésie), ce qui l’amène à définir le genre épique-narratif comme « une référence à une action absente de l’espace et révolue dans le temps » (Reyes 1944 : 472).

Structuralisme

L’enseignement de Dámaso Alonso, ainsi que la stylistique et le structuralisme, ont marqué les travaux ultérieurs de nombreux universitaires, parmi lesquels il convient de citer, en raison de leur intérêt pour le récit, Díaz Plaja (Modernismo frente a Noventa y Ocho, 1951), Eugenio de Nora (La novela española contemporánea, 1958), Gonzalo Sobejano (“Forma literaria y sensibilidad social en La incógnita y Realidad de Galdós”, 1964), Martínez Cachero (Las novelas de Azorín, 1960), Feliciano Delgado (Técnicas del relato y modos de novelar, 1973) et, surtout, Ricardo Gullón et Mariano Baquero. Il faut également mentionner les contributions d’exilés comme Max Aub (Discurso de la novela española contemporánea, 1945), Juan Marichal et Serrano Poncela, déjà plus proches de la pensée d’Américo Castro et du Centre d’Études Historiques, et le travail fondamental du romancier Francisco Ayala avec Reflexiones sobre la estructura narrativa (1970), une œuvre structuraliste, mais qui est très originale sur des aspects tels que la reconnaissance précoce de l’auteur implicite de Booth ou du lecteur implicite d’Iser, lorsqu’Ayala évoque ces instances textualisées dans le texte narratif.

Gullón a écrit sur des romanciers tels que Pereda, Gil y Carrasco, Galdós et Ayala et, dans Espacio y novela (1980), il a passé en revue les principales théories en la matière, analysé la configuration et le fonctionnement de l’espace dans plusieurs romans contemporains et proposé quelques clés pour aborder le fonctionnement discursif de l’espace dans sa relation avec d’autres éléments narratifs : la valeur symbolique de certains lieux et positions, la transcendance du mouvement (voyage, chemin), la relation métaphorique de certains espaces privés avec le caractère ou la profession de leur occupant, leur lien avec le point de vue, le narrateur, le dialogue ou le monologue, etc. Baquero Goyanes est encore plus influencé par le structuralisme. Il est l’auteur de nombreuses études sur les romanciers (Clarín, Miró, Azorín) et le récit, à commencer par ses travaux sur la nouvelle et le roman (El cuento español en el siglo XIX, 1949; Problemas de la novela contemporánea, 1951; ¿Qué es la novela?, 1961). Il convient de noter en particulier, dans Perspectivismo y contraste (1963), ses contributions sur le point de vue et les procédés narratifs mobilisés par les écrivains costumbristas espagnols et son analyse des formes géométriques et spatiales du roman dans des chapitres du livre Estructuras de la novela actual (1970), où il a également traité de la structure dialogique, des personnes et temps des verbes et du perspectivisme romanesque. Construcción y sentido del “Lazarillo de Tormes” (1969) de Lázaro Carreter et « Análisis estructural del relato. Intento de un estudio semiológico » (1969) de Vidal Lamíquiz sont deux autres contributions notables.

À la fin des années 1960, le structuralisme saussurien étant déjà bien connu, divers universitaires, revues et maisons d’édition (à commencer par l’équipe de l’éditeur Comunicación) entreprennent de publier et de diffuser des textes formalistes, fonctionnalistes et structuralistes. À partir de 1973, on peut mentionner Significado actual del formalismo ruso de García Berrio et plus tard, à partir de 1988, Del formalismo a la neorretórica de José María Pozuelo. Dans les années 1970, il y aura une compréhension plus large et plus profonde de la théorie structuraliste française, c’est-à-dire de la narratologie selon le terme inventé par Todorov, et en même temps, plusieurs jeunes critiques marxistes (Conte, Vázquez Montalbán, etc.) commenceront à réviser la version mécaniste et lukacsienne des approches sociologiques de la décennie précédente, en critiquant La hora del lector (1957) de Castellet et Problemas de la novela (1959) de Juan Goytisolo. Ainsi, malgré le blocage culturel, la censure et la persécution par Franco de quelques critiques et des travaux théoriques fondamentaux dans l’étude du récit, en particulier ceux d’orientation sociologique et psychanalytique, ces deux perspectives extrinsèques ont trouvé une incidence considérable en Espagne.

Sociologie

La sociologie de la littérature a donné naissance à un grand nombre de travaux. Certains d’entre eux s’inscrivent dans une vision sociologique générale, intégrant parfois les apports d’Escarpit et de l’École de Bordeaux: il faut mentionner, pour leur caractère précoce, Sociología de una novela rosa (1968) et Subliteraturas (1974) d’Andrés Amorós, Literatura y cultura de masas. Estudio de la novela subliteraria (1972) de José María Díez Borque, Literatura y pequeña burguesía en España (1972) de José Carlos Mainer, et, dans l’espace hispano-américain, la défense socio-identitaire continentale de Fernández Retamar dans Calibán (1971), Literatura y sociedad en el Perú: la novela indigenista (1980) d’Antonio Cornejo Polar ainsi que Literatura y sociedad en América latina: el modernismo (1976) et Historia y crítica literaria. El realismo social y la crisis de la dominación oligárquica (1981) de Françoise Perus. Une influence plus marxiste est visible dans les œuvres de Rodríguez Puértolas Galdós: burguesía y revolución (1975), La literatura fascista española (1986) et surtout Historia social de la literatura española (1978), écrite avec Blanco Aguinaga et Iris Zavala; le premier est aussi l’auteur d’El Unamuno contemplativo (1975), la seconde d’Ideología y política en la novela española del siglo XIX (1971) et des différents volumes thématiques de Breve historia feminista de la literatura española (1992-1998). Les idées de l’École de Francfort sont particulièrement évidentes dans l’ouvrage d’Ángel Rama intitulé Transculturación narrativa en América Latina (1982). Le structuralisme génétique de Goldmann est à la base de Morfonovelística (Hacia una sociología del hecho novelístico) de Pérez Gallego (1973) et, surtout, des études de Juan Ignacio Ferreras, telles que La novela por entregas, La novela de ciencia-ficción ou Introducción a una sociología de la novela del siglo XIX, toutes datant du début des années 1970. Mentionnons enfon des travaux tels que Teoría e historia de la producción ideológica (1974), « Estructura y superestructura en Pío Baroja » (1984) (qui examine la production de l’auteur basque par rapport aux pôles de l’aspiration à al nouveauté de l’esthétique irrationaliste et psychologiste et du retour aux sources d’origine romantique) et Literatura del pobre (1995), sur le roman picaresque, Ces études s’inscrivent dans le courant du marxisme althussérien, qui a été introduit en Espagne par Juan Carlos Rodríguez, le créateur et le noyau de l’école de Grenade, qui a adopté cette vision de la littérature comme une production de nature essentiellement idéologique.

Psychanalyse

L’analyse des récits d’inspiration psychanalytique fut moins productif. Le représentant le plus éminent de ce courant était Castilla del Pino, tant par le « Prólogo » (1973) au roman de Sacher-Masoch La Venus de las pieles, mettant en évidence son fantasme masochiste et son fétichisme, que par son étude « La psychanalyse et l’univers littéraire » (1984), qui admet la nécessité de la psychocritique et propose une méthodologie systématique (composée de onze opérations) pour l’interprétation des textes narratifs, qu’il exemplifie en termes littéraires avec l’analyse de la nouvelle de Kafka El buitre. Plus proche de la mythocritique de Jung et de Frye, l’étude de Juan Villegas La estructura mítica del héroe (1978) analyse Camino de perfección, Nada et Tiempo de silencio, en observant le même schéma de l’aventure mythologique du héros dans sa relation avec les rites d’initiation et les trois étapes fondamentales (séparation de la communauté, initiation à travers diverses épreuves et retour) qui guident son itinéraire. Unamuno en su espejo (1976) de Fernández González applique quant à lui la psychocritique de Charles Mauron avec la recherche des métaphores obsédantes de l’écrivain. La poétique de l’imaginaire, dérivée de G. Durand et J. Burgos, a été représentée principalement par García Berrio. Et dans le courant lacanien se trouvent d’autres études, parmi lesquelles il est nécessaire de souligner l’analyse d’Elena Gascón de L’agneau carnivore de Gómez Arcos, « El narcisismo redimido » (1992), où elle observe comment le domaine de l’imaginaire se trouve inconsciemment derrière le symbolique, alors que l’inceste, la présence de la mère phallique et le désir homosexuel et œdipien émergent en même temps chez les personnages.

Phénoménologie

Dans le domaine de la phénoménologie, les répercussions des théories de Gadamer, Ingarden, Iser, Jauss et l’École de Constance ont conduit aux travaux Literatura y público (1987) de Ricardo Senabre et notamment El lector y la obra. Teoría de la recepción literaria (1989) de L. Acosta, études prolongées dans les travaux divers de nombreux chercheurs tels que Romero Tobar, Soria Olmedo ou Navas Ocaña. Quant à l’approche l’herméneutique, on la trouve dans les livres Saber literario y hermenéutica (1991) de Sultana Wahnón et Hermenéutica (1997) de José Domínguez Caparrós. La concrétisation la plus récente de ce courant est probablement El secreto de los Buendía. Sobre “Cien años de soledad” (2021) de Wahnón.

Linguistique

Les théories linguistiques dérivées du structuralisme ont fourni quelques travaux notables. Le fonctionnalisme glosématique est à l’origine de « Sobre sustancia y formas del contenido en la narrativa » (1979) de Gregorio Salvador, qui applique à la théorie du récit le modèle de Hjelmslev de la double opposition substance/forme dans les plans expression/contenu. La stylistique générative est au fondement de l’étude de Crespo Matellán intitulée « Lingüística generativa y poética » (1984). Plus productive a été la linguistique textuelle de Petöfi et Van Dijk qui, introduite par García Berrio (Lingüística del texto y crítica literaria, 1978, avec Janos Petöfi), a engendré les travaux de Tomás Albaladejo Teoría de los mundos posibles y macroestructura narrativa. Análisis de las novelas cortas de Clarín (1986) et Semántica de la narración: la ficción realista (1991). Ces études se fondent sur la théorie des modèles de monde et la loi des maxima sémantiques pour distinguer trois modèles de monde possibles (celui du vrai, du plausible fictionnel et de l’invraisemblable fictionnel) selon que le texte est construit respectivement sur la base d’instructions relatives à une réalité effective, similaire ou différente de celui-ci. Géneros literarios y mundos posibles (2008) de Javier Rodríguez Pequeño poursuit dans la même veine que le précédent.

Sémiotique

Quoi qu’il en soit, c’est sans aucun doute la sémiotique,dans ses liens avec des modèles théoriques d’orientation sociologique, culturelle ou linguistique, qui a été matrice quantitativement et qualitativement la plus importante pour les études sur le récit dans toute la sphère hispanique a été sans aucun doute, ainsi que le montrent les répertoires bibliographiques successifs de Romera Castillo sur Semiótica literaria y teatral en España (1988, 1990, 1991) ou la compilation de Garrido Gallardo Estudios de semiótica literaria (1982), La première étude sur le récit s’inscrivant dans ce paradige est probablement « Teoría y técnica del análisis narrativo » (1978) de Romera Castillo, suivi de El comentario semiótico de textos (1980). Vinrent ensuite Semiología y narración: el discurso literario de F. Ayala (1981) de Alberto Álvarez Sanagustín, Psicosemiótica (1981) de Pérez Gallego et Teoría general de la novela. Semiología de « La Regenta » (1985) de María del Carmen Bobes Naves, une étude complète du roman de Clarín à partir du modèle triadique de Morris, qui distingue méthodologiquement les niveaux syntaxique, sémantique et pragmatique. Il faut ajouter Teoría del lenguaje literario (1988) de Pozuelo Yvancos et différentes études sémiotiques empiriques : La Vida del escudero Marcos de Obregón, de Vicente Espinel, y su relación con el género novela picaresca (estudio semiótico) (1987) de Linares Alés, « Sobre Barcelona Connection: un análisis semiótico » (1991) de Valles Calatrava et Semiótica del Quijote. Teoría y práctica de la ficción narrativa (1995) de Paz Gago.

De nombreux volumes collectifs ont compliés les actes des congrès organisés en Espagne par les associations régionales de sémiotique, qui se sont progressivement éteintes: l’Association Espagnole, avec sa revue Signa, a été fondée en 1983 et subsiste encore aujourd’hui. Un phénomène similaire s’est produit en Amérique Latine, avec l’existence d’une Fédération Latino-Américaine de Sémiotique (FELS), créée en 1987, qui relie les associations nationales les plus importantes du continent et dont les principalles publications périodiques sont les revues DeSignis et El Signo inVisible. Bien entendu, les réunions scientifiques des associations internationales d’hispanistes, de comparatistes et autres ont également fourni de nombreuses contributions narratologiques remarquables.

Dans cette perspective, différents domaines d’étude et de perspectives narratologiques ont été abordés. La question de la fictionnalité a été traitée par de nombreux auteurs : par Martínez Bonati dans La estructura de la obra literaria (1972) et La ficción narrativa (su lógica y ontología) (1992), Reisz de Rivarola dans « La historia como ficción y la ficción como historia: Vargas Llosa y Mayta » (1987), Pozuelo Yvancos dans Poética de la ficción (1993) et dans Ventanas de la ficción (2004), Rodríguez Pequeño dans Ficción y géneros literarios (1995) et enfin Antonio Garrido Domínguez dans Teorías de la ficción literaria (1997) et Narración y ficción (2011). L’intertextualité, avec des volumes de compilation sur les études françaises et allemandes, a été traitée par le théoricien cubain Desiderio Navarro, un célèbre traducteur des contributions des pays de l’Europe de l’Est, œuvrant pour la revue Criterios. La pragmatique narrative a été développée en considérant son lien avec le temps dans Tiempo y expresión literaria de Castagnino (1967) ou avec l’espace dans El relato de viajes (2011) de Luis Alburquerque. Dans le même type d’approche, on peut aussi mentionner Lenguaje, texto, comunicación de Manuel Cáceres (1992) et « La pragmatique de l’absence du discours narratif » de Forastieri-Braschi (1980), qui porte sur l’illusion référentielle et la communication narrative littéraire, qui a lieu habituellement in absentia.

Après les volumes de compilation El personaje novelesco (1990) et Teoría del personaje (1989), respectivement édités par Marina Mayoral et par Castilla del Pino, le personnage du récit a été analysé par Bobes Naves en différenciant ses signes (être/action/relation) dans La novela (1993) et en traçant une étude historique et systématique complète dans El personaje literario en el relato (2018). On trouve une approche du même type dans « Hacia una teoría del funcionamiento semiótico del personaje en el texto narrativo » (2021) par Valles Calatrava. Quant au temps, il convient de mentionner la thèse de l’ancien directeur du RAE, Darío Villanueva, Estructura y tiempo reducido en la novela (1977), dans laquelle il différencie trois types de réductions temporelles narratives: linéaire, mémorielle, simultanéiste. Parmi les travaux sur l’espace narratif, El espacio en la novela (1999) et “Estrategias narrativas de diseño del espacio como medio de representación y crítica social” (2021) de Valles et El espacio en la ficción (2001) de Luz Aurora Pimentel devraient au moins être cités.

Le concept de point de vue, introduit dans le monde hispanophone par Raúl H. Castagnino, a été traité par différents auteurs. Anderson Imbert distingue le narrateur omniscient, l’observateur, le témoin et le protagoniste dans « Formas en la novela contemporánea » (1961). Andrés Amorós différencie l’auteur omniscient, la narration à la première personne, le monologue intérieur, la narration à la deuxième personne et l’objectivisme dans « Perspectiva y novela » (1971). Sanz Villanueva considère les positions de Lubbock, Forster, Booth et Stanton dans Tendencias de la novela española actual (1972). Varela Jácome propose dans « Análisis estructural de novela, poesía y teatro » (1985) cinq aspects du narrateur: connaissance du protagoniste, position par rapport à la fable, manière dont il intervient dans l’histoire, activité et nom. Darío Villanueva, qui adapte et actualise la typologie de Friedman dans El comentario de textos narrativos: la novela (1989), la complète avec les contributions de Genette, Booth, Iser et Prince, entre autres.

Le narrateur et l’auteur font l’objet d’une étude de Francisco Ynduráin dans « La novela desde la segunda persona. Análisis estructural » (1974). Óscar Tacca, dans Las voces de la novela (1973), propose quant à lui de distinguer entre auteur-relateur et auteur-transcripteur. Quant aux typologies du discours narratif systématisées par Luis Beltrán dans Palabras transparentes (1992), il convient de souligner la contribution de Susana Reisz de Rivarola dans « Voces y conciencias en el relato literario-ficcional » (1983) et celle de Mario Rojas dans « Tipología del discurso del personaje en el texto narrativo » (1980) où, en partant de la proposition de Doležel, il résume dans un tableau la présence ou l’absence de différentes caractéristiques dans les modalités narratives du discours (direct, direct libre, indirect et indirect libre).

Conclusion

Depuis les dernières perspectives des études littéraires (féminisme, cognitivisme, déconstruction, études culturelles, néo-rhétorique), les travaux sur le texte narratif dans la sphère hispanique ont proliféré et se sont multipliées, mais il n’y a pas encore de distance historique ni suffisamment d’espace dans cette synthèse pour évaluer la nouveauté, la répercussion et la permanence de leurs apports. Pour conclure, nous pouvons toutefois mentionner certaines revues spécialisées dans la théorie narrative comme Epos et Narrativas (2006-2018), des recueils lexicographiques comme le Diccionario de teoría de la narrativa (2004) édité par Valles Calatrava et le Diccionario de teorías narrativas (1 y 2) (2021) édité par Lorenzo Vilches, des anthologies comme Teoría de la novela. Antología de textos del siglo XX (1996) de Enric Sullà ainsi que Teorías del cuento (I, II y III) de Lauro Zavala (1997). Mentionnons enfin quelques études panoramiques récentes: Poètica de la narració (1985) de Sullà, La novela (1993) de Bobes, El texto narrativo (1993) de Garrido, El relato en perspectiva. Estudio de teoría narrativa (1998) de Pimentel, Hacia una teoría general de la novela (1998) de García Peinado, Análisis e interpretación de la novela (1999) de Prado Biezma et Teoría de la narrativa. Una perspectiva sistemática (2008) de Valles.

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Pour citer cet article

José R. Valles Calatrava, « Narratologie hispanophone », Glossaire du RéNaF, mis en ligne le 2 février 2022, URL: https://wp.unil.ch/narratologie/2022/02/narratologie-hispanophone/

Narratologie naturelle / Natural Narratology

Par Monika Fludernik

Traduit de l’anglais par Raphaël Baroni

Dans Towards a « Natural » Narratology, Monika Fludernik (1996) propose une approche des récits basée sur des paramètres cognitifs, et donc « naturels », afin d’élargir les modèles narratologiques classiques (structuralistes) – Genette (1972), Stanzel (1984), Chatman (1978), Bal (1985), Rimmon-Kenan (1983) – pour aborder la fiction postmoderniste, laquelle n’a pas été considérée en détail par la théorie du récit traditionnelle. En même temps, l’approche des récits décrite dans Towards a « Natural » Narratology vise à montrer l’existence d’une continuité entre la fiction et les récits conversationnels – également appelés « naturels » par Pratt (1977) sur la base des travaux de Labov (1972) – ce qui permet d’analyser le développement diachronique des récits du Moyen Âge à nos jours, en se concentrant particulièrement sur la façon dont les textes anglais vernaculaires de la fin du Moyen Âge et du début de la période moderne ont adopté des structures narratives conversationnelles et les ont progressivement modifiées.

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Narratologie dans l’antiquité grecque

Par Raphaël Baroni

Mimesis et diegesis

Platon et Aristote se sont penchés l’un comme l’autre l’existence de différents modes de représentation d’une histoire, dessinant les contours d’un débat qui demeure encore, dans ses grandes lignes, celui de la narratologie transmédiale. Le premier déploie sa condamnation de la mimèsis dans un ouvrage visant à définir les contours d’une république idéale, tandis que le second s’attache à élaborer une poétique plaçant les genres dramatiques au cœur de sa réflexion. Cette différence de cadrage, à la fois poétique et politique, apparaît fondamentale pour comprendre la théorisation des formes narratives dans l’antiquité grecque, dans la mesure où les questions formelles sont indissociables de leur portée éducative, éthique ou esthétique.

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Narratologie médiévale

Par Alain Corbellari

Ce qui, dans la culture du Moyen Âge occidental, ressortit à ce que l’on peut appeler des réflexions d’ordre narratologique s’articule selon trois axes :

  1. il y a d’abord les considérations explicites que l’on peut tirer des arts poétiques latins des XIIe et XIIIe siècles ;
  2. il y a ensuite les idées, essentiellement implicites, que l’on peut déduire de la lecture des œuvres vernaculaires, en particulier françaises, de la même époque ;
  3. il y a enfin tous les commentaires (des razos de troubadours au De vulgari eloquentia de Dante) consacrés à la poésie des troubadours. Bien que centrés sur la poésie lyrique, ces commentaires, qui se développent en genre autonome à partir du XIIIe siècle, n’en développent pas moins, incidemment, d’intéressantes considérations sur le rapport de la vie à l’œuvre en développant le potentiel narratif de la poésie troubadouresque.

Le troisième axe étant cependant quelque peu périphérique par rapport à notre objet (on renverra à ce propos au livre de Michel Zink, Les troubadours une historie poétique), c’est sur les deux premiers que l’on se concentrera ici.

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Narratologie vidéoludique / Narratology of Videogames

Par Marc Marti

La narratologie vidéoludique se situe au carrefour de deux champs d’études, d’une part les game studies et de l’autre la narratologie. L’état de la question doit donc prendre en compte ces deux champs et les approches qui s’y développent concernant la narrativité, qui reste une question étroitement liée aux évolutions techniques et aux pratiques des joueurs. Pour les narratologues, le récit est un élément inhérent aux univers et aux pratiques vidéoludiques telles que les étudie la ludologie dans le cadre des game studies. Cette position de principe n’est pas nouvelle et elle s’intègre à des réflexions déjà avancées dans les deux domaines (Ryan 2007 ; Rueff 2008 ; Marti 2012 ; 2014 ; Zabban 2012 ; Barnabé 2014). Selon cette perspective, quelle que soit sa forme, le jeu vidéo reste fondamentalement une expérience temporelle, à la fois simulacre et simulation, et peut, à ce titre, s’articuler sur un « mode narratif » (Ricœur 1983 : 85).

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Théorie du déplacement déictique / Deictic Shift Theory

Par Mary Galbraith

À la mémoire de Janyce M. Wiebe, traduit de l’anglais par Sylvie Patron

Deixis (dont l’adjectif correspondant est déictique) est le terme sémiotique utilisé pour renvoyer à un ensemble d’indices personnels, temporels et spatiaux spécifiques (voir Bühler 2009 [1934, 1999], 262-347). Le centre déictique, appelé « origo » chez Karl Bühler, coïncide a priori avec notre propre vécu corporel, inséré dans le temps et l’espace réels. Cependant, à travers des processus psychologiques comme l’identification et la mimèsis, nous avons également la possibilité d’entrer dans la réalité d’êtres imaginaires, dans des espaces et des temps imaginaires, en nous appuyant sur les indices apportés par le texte fictionnel. L’étude de la façon dont les lecteurs déplacent leur centre déictique de la situation spatio-temporelle et personnelle dans laquelle ils se trouvent vers la situation spatio-temporelle et personnelle imaginaire du texte fictionnel constitue la tâche d’investigation prioritaire de la théorie du déplacement déictique.

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Rythme / Rhythm

Par Jan Baetens

L’analyse temporelle du récit aborde généralement trois domaines: ordre, fréquence et durée (Genette 1972). Souvent pensée en termes de vitesse, l’analyse de la durée se donne pour but de décrire le rythme du récit. Elle regroupe un certain nombre de questions, tantôt formelles et tantôt thématiques, que Kathryn Hume énumère ainsi : a) descriptions en prose de vitesse physique, b) retardement narratif, c) le calcul du temps diégétique par page, d) les réflexions fictionnelles sur la vitesse comme donnée culturelle (Hume 2005 : 105).

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Métalepse / Metalepsis

Par Frank Wagner

À l’origine, la métalepse constitue une notion rhétorique (Genette 1972, Roussin 2005), définie comme « une proposition […] [qui] consiste à substituer l’expression indirecte à l’expression directe » (Fontanier (1830) 1977 : 127). Toutefois, plus qu’à cette définition générale, la plupart des théoriciens du récit se sont montrés sensibles à certains de ses sens rapportés, comme « le tour par lequel un poète, un écrivain, est représenté ou se représente comme produisant lui-même ce qu’il ne fait au fond que décrire » (Fontanier (1830) 1977 : 128) ; ou encore celui « par lequel […] au lieu de raconter simplement une chose qui se fait ou qui est faite, on commande, on ordonne qu’elle se fasse » (Fontanier (1830) 1977 : 129). Telles sont du moins les acceptions dérivées du procédé rhétorique sur lesquelles Genette met l’accent au moment de forger la notion de métalepse narrative, qui, dans Figures III, fait système avec analepse, prolepse, syllepse, ou paralepse. Voici en quels termes le narratologue définit ce procédé :

« Le passage d’un niveau narratif à l’autre ne peut en principe être assuré que par la narration […]. Toute autre forme de transit est, sinon toujours impossible, du moins toujours transgressive […]. [Par exemple] toute intrusion du narrateur ou du narrataire extradiégétique dans un univers diégétique (ou de personnages diégétiques dans un univers métadiégétique, etc.), ou inversement […]. Nous étendrons à toutes ces transgressions le terme de métalepse narrative. » (Genette 1972 : 244).

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