Narratologie italienne

Par Filippo Pennacchio

Traduit de l’italien par Raphaël Baroni

En Italie, la narratologie n’a jamais eu la vie facile. Elle a souvent été considérée avec méfiance et, dans une certaine mesure, c’est encore le cas aujourd’hui. Au-delà d’un petit cercle de spécialistes, les noms d’érudits et de chercheurs tels que Franz Karl Stanzel, Dorrit Cohn ou Mieke Bal sont encore peu connus. Leurs textes n’ont jamais été traduits, et leur pensée, dans le meilleur des cas, a été résumée. En fait, le seul texte de narratologie connu non seulement des spécialistes est Figure III de Gérard Genette, dont tout le monde maîtrise plus ou moins la taxonomie et dont les principaux concepts sont également enseignés dans les écoles secondaires.

Il est difficile d’expliquer les raisons de cette méfiance. C’est probablement la structure fortement historiciste des études littéraires italiennes qui a pesé le plus lourd, et c’est peut-être encore le cas aujourd’hui. L’importance accordée à l’inscription des textes dans l’histoire et à la succession des mouvements et des œuvres, mais aussi la tendance à étudier celles-ci essentiellement en relation avec la poétique et la biographie des auteurs, ont toujours représenté une sorte d’obstacle pour le développement d’une réflexion théorique sur le récit.

Cela dit, on ne peut nier qu’il y a eu une période pendant laquelle la recherche narratologique a malgré tout joui d’une popularité considérable en Italie. Durant cette période, les principales nouveautés internationales ont été traduites et plusieurs chercheurs italiens ont eux-mêmes contribué à l’émergence de ce courant de recherche par des contributions importantes et originales. Pour cette raison il n’est pas totalement absurde de parler, bien que de manière circonscrite dans le temps, d’une narratologie italienne, qui valorise paradoxalement cet ancrage historique que je viens d’indiquer comme un obstacle possible pour une théorisation du récit.

Les prémisses

Comme dans d’autres pays, l’âge d’or de la narratologie en Italie se situe entre les années 1970 et 1980, mais ce qui s’est passé au cours de cette période ne peut être expliqué en dehors du contexte des années 1960, dans lequel la pensée structuraliste a commencé à se répandre en Italie. Il s’agissait d’une sorte de boom (cf. Scarpa-Giglioli 2012 et Mirabile 2006) qui a ouvert le champ à une nouvelle manière de considérer les faits littéraires.

La période entre 1965-1966 a probablement constitué un tournant décisif. En 1965, parmi d’autres articles et volumes importants, a été publiée un ouvrage auquel ont participé quelques-uns des plus importants critiques de l’époque, italiens et étrangers, appelés à raisonner sur la critique et le structuralisme (Segre 1965). En 1966, le texte le plus connu de l’un des “ancêtres” des chercheurs structuralistes, La Morphologie du conte de Vladimir J. Propp, est traduit en italien, et l’on assiste surtout à la publication du premier numéro de la revue Strumenti critici. Il ne s’agit pas d’une revue de narratologie au sens strict, cependant, cette publication accueille (et continue d’accueillir, la revue étant toujours active) des contributions qui s’inscrivent dans ce domaine de recherche, ou du moins qui réfléchissent sur les textes littéraires en appliquant les principes de l’analyse structuraliste. Au-delà des contributions individuelles, deux aspects sont à souligner. Tout d’abord, comme on peut le lire dans l’éditorial qui ouvre son premier numéro, la revue se déclare “étrangère à toute méthodologie abstraite”, ce qui signifie que “ce qui compte, c’est l’expérimentation des ‘instruments’” (Anonyme 1966: 1-2). En d’autres termes, un lien nécessaire est suggéré entre la théorie et la critique, entre les abstractions méthodologiques et les analyses concrètes. Ce sera l’un des aspects essentiels de la narratologie italienne, comme le rappellera plus tard Cesare Segre (2008), l’un des fondateurs de la revue.

En second lieu, il faut rappeler que les autres fondateurs de Strumenti critici sont D’Arco Silvio Avalle, Maria Corti et Dante Isella: une chercheuse et deux chercheurs basés à l’Université de Pavie, qui adoptent, comme Segre, une approche philologique et historico-linguistique très rigoureuse. C’est important de le mentionner, car cette approche les conduira, ainsi que de nombreux contributeurs de Strumenti critici, à ne jamais perdre de vue la dimension historique des textes étudiés. Ainsi, l’histoire et la narratologie, la philologie et la narratologie vont souvent de pair en Italie, de même qu’il n’est pas rare que les objets étudiés proviennent de périodes historiques loin de la modernité et de la contemporanéité. Lorsque nous parlons aujourd’hui de la nécessité de “diachroniciser” les études narratologiques (Fludernik 2003) ou d’établir une “narratologie médiévale“ (Von Contzen 2014), il faut tenir compte du fait que les narratologues italiens ont été engagés d’emblée dans cette direction.

Avec les universitaires de Pavie, l’autre nom à retenir est celui d’Umberto Eco. Parmi ses contributions dans les années 1960, on peut citer notamment La struttura assente (1968). Il s’agit d’une évaluation de l’entreprise structuraliste à un moment où les hypothèses poststructuralistes commençaient à apparaître; en même temps, cet ouvrage offre une illustration de ce que pourrait être une nouvelle méthode d’investigation. Mais il est peut-être encore plus significatif de rappeler un court essai du même auteur intitulé Le strutture narrative in Fleming (1965). Son importance réside, d’une part, dans le type d’enquête menée par Eco, qui analyse les romans de James Bond comme des “machines fonctionnant sur la base d’unités assez simples soutenues par des règles rigoureuses de combinaison” (1966: 78). D’autre part, il faut souligner le geste qui consiste à juger digne d’attention un tel objet. Eco montre par ce geste qu’il est possible d’étudier sérieusement un texte appartenant à la culture populaire et de le faire avec une rigueur qui n’est pas sans rappeler celle employée pour étudier les textes appartenant à la littérature canonisée.

Pour montrer comment mûrit dans les années 1960 un intérêt pour l’étude “scientifique” du récit, nous pouvons rappeler quelques autres faits. À partir de 1967, l’université d’Urbino organise un séminaire annuel consacré à l’analyse du récit, qui sera dirigé, lors de la première année, par Tzvetan Todorov, puis par Algirdas J. Greimas. La même année, Italo Calvino publie un essai intitulé Cibernetica e fantasmi, qui reprend certaines des notions clés du structuralisme, ainsi que les principaux arguments que l’on retrouve dans “La mort de l’auteur” de Roland Barthes (1968).

En 1968, l’anthologie Les Formalistes russes est traduite, tandis qu’en 1969 paraissent deux autres textes fondamentaux. Le premier est I segni e la critica (Les signes et la critique) de Segre, qui comprend une première partie proposant un modèle théorico-méthodologique et une seconde partie dans laquelle une série d’analyses textuelles sont proposées (la dernière analyse, consacrée à Cent ans de solitude de Gabriel García Márquez, est particulièrement remarquable). Le deuxième texte clé, publié en 1969, est également une traduction: celle du célèbre numéro 8 de la revue Communications, publié en Italie sous la forme d’un volume intitulé L’analisi del racconto (L’analyse du récit). Pour la première fois, le public italien a entre les mains une sorte de “manifeste” de la critique la plus méthodologiquement avancée de l’époque, et il n’est peut-être pas exagéré d’affirmer que les textes contenus dans ce volume serviront de modèle à de nombreuses études réalisées dans les décennies suivantes.

L’âge d’or

Les années 1970 et 1980 peuvent être considérées comme l’âge d’or des études narratologiques en Italie, ce qui se manifeste en particulier par la traduction de nombreux textes destinés à devenir des “classiques”. Outre Figure III, sont publiés, entre autres, Story and Discourse de Seymour Chatman, Narratology de Gerald Prince, Struktura hudožestvennogo teksta de Juri M. Lotman, Der Akt des Lesens de Wolfgang Iser et Temps et récit de Paul Ricoeur.

De l’école de Pavie proviennent d’importantes contributions qui mobilise désormais de vrais outils narratologiques. On peut mentionner notamment Le strutture e il tempo (Les structures et le temps) de Segre, qui s’intéresse en particulier à la dimension temporelle de la narration, avec un essai initial extrêmement dense qui sert de panorama pour les principales théories sur l’intrigue et une série d’analyses qui alternent entre la littérature médiévale et contemporaine. Le discours de Segre se poursuivra dans un recueil publié dix ans plus tard, Teatro e romanzo (Théâtre et roman), qui contient, entre autres, un essai sur une approche narratologique du théâtre et une analyse de Si une nuit d’hiver un voyageur de Calvino, dans lequel est abordée une question sur laquelle beaucoup se pencheront par la suite, à savoir la nature énonciative particulière de ce roman écrit entièrement à la deuxième personne.

Entre 1976 et 1978, Maria Corti publie également deux textes importants. Il viaggio testuale (Le voyage textuel) propose, d’une part, une exploration couvrant une trentaine d’années de littérature italienne “expérimentale” (1945-1975) et, d’autre part, une enquête sur les récits médiévaux. Quant à Principi della comunicazione letteraria (Principes de la communication littéraire), il s’agit d’un texte de nature plus théorique et systématique: cet ouvrage part de l’idée que la littérature est un fait communicatif et il développe une réflexion qui tient compte, entre autres, du débat sur l’auteur implicite et sur le rôle du lecteur.

Umberto Eco s’intéresse également à ces questions, notamment dans Lector in fabula (1979). Parmi les idées exposées dans ce livre et destinées à s’imposer, il y a celle du lecteur modèle, par laquelle Eco désigne le lecteur “capable de coopérer à l’actualisation textuelle de la façon dont lui, l’auteur, le pensait” (Eco 1985: 71). On trouve aussi la notion de l’auteur modèle, c’est-à-dire de l’auteur comme “hypothèse interprétative” (1985: 83), comme image que le lecteur déduit des données de la stratégie textuelle.

À côté de ces ouvrages influents, de nombreuses autres contributions à la théorie du récit pourraient être mentionnés. Parmi les plus importantes, on peut citer les travaux de Guido Baldi (1980), à commencer par L’artificio della regressione (L’artifice de la régression), où la technique narrative de Giovanni Verga est analysée à l’aide d’instruments narratologiques “classiques”. Baldi mobilisera plus tard les mêmes outils d’analyse pour l’étude d’autres textes canoniques de la littérature italienne du XIXe et du XXe siècle (Baldi 2003). Dans une approche strictement linguistique, La parola d’altri (La parole des autres) de Bice Mortara Garavelli (1985) traite du “discours rapporté”, tandis que Lo sguardo nel racconto (Le regard dans le récit) de Paola Pugliatti (1985) est une reprise actualisée du débat sur la notion de point de vue. Enunciazione e racconto (L’énonciation et le récit) de Stefano Agosti (1989) se concentre sur la “voix narrative”, tandis que Narciso e lo specchio (Narcisse et le miroir) d’Ursula Musarra Schrøder (1989) traite du roman à la première personne. Enfin, pour illustrer l’extension historique de la recherche italienne sur le récit, on peut rappeler Le strutture narrative dell Orlando furioso”« (Les structures narratives d’ »Orlando Furioso ») de Giuseppe Dalla Palma (1984), auquel s’ajoutera, dans la décennie suivante, le travail de Marco Praloran (1999).

Il faut surtout rappeler que trois manuels importants sont publiés dans les années 1980. Il s’agit de Avviamento all’analisi del testo letterario (Introduction à l’analyse du texte littéraire) de Segre (1985), Officina del racconto (L’atelier du récit) d’Angelo Marchese (1983) et Narrativa (Narration) de Hermann Grosser (1985), auxquels on peut ajouter la quatrième section de Elementi di teoria letteraria (Éléments de théorie littéraire) de Franco Brioschi et Costanzo Di Girolamo (1984). En dépit de leurs différences, ces ouvrages abordent les mêmes questions et, pris ensemble, ils suggèrent qu’au milieu des années 1980, la narratologie était une discipline suffisamment reconnue pour que ses notions centrales puissent être diffusées auprès d’un public de non-spécialistes, tels que les étudiants.

Comme on peut le deviner d’après le titre de leur ouvrage, Brioschi et Di Girolamo ne s’intéressent pas seulement à la narrativité. Dans Elementi di teoria letteraria, ils abordent des questions relatives à la stylistique, à la rhétorique, à la versification, à l’institution littéraire et au concept d’art. Tous deux poursuivront leurs recherches individuellement, notamment dans deux ouvrages, Critica della letterarietà (Critique de la littérarité) de Di Girolamo (1978) et La mappa dell’impero (La carte de l’empire) de Brioschi (1983), qui remettent en cause certaines des hypothèses de base du structuralisme, en premier lieu l’idée que la littérarité, c’est-à-dire ce qui rend un texte littéraire, est une propriété intrinsèque des textes eux-mêmes. Aucun des deux ouvrages n’est de nature strictement narratologique, mais il est important de les mentionner dans la mesure où, à bien des égards, ils anticipent des questions qui, à partir des années 1990, seront le centre d’intérêt de nombreux chercheurs, notamment de Genette dans Fiction et diction et dans L’œuvre d’art.

Des années 1990 à aujourd’hui

Jusqu’à un certain point, les années 1990 constituent l’aboutissement des années 1980, dans le sens où elles poursuivent le discours entamé à cette époque, mais aussi parce que l’intérêt pour la narratologie développé au cours de la décennie précédente commence à s’estomper. Un symptôme de cette situation est le déclin des traductions de textes étrangers. En 1996 on assiste encore à la publication de la traduction italienne de The Rhetoric of Fiction de Wayne C. Booth, plus de trente ans après sa publication en anglais. En 1999, c’est au tour d’Heterocosmica de Lubomír Doležel. Plus récemment, on peut encore mentionner I meccanismi dell’intreccio (2020) de Raphaël Baroni, mais à part cette exception, il est très difficile de trouver d’autres traductions récentes d’ouvrages narratologiques.

Parallèlement, d’importantes études continuent de voir le jour, notamment Il punto di vista (Le point de vue) de Gianni Turchetta (1999), qui passe en revue les principales théories sur le point de vue et Il testo a quattro mani (Le texte à quatre mains) de Federico Bertoni (1996), portant sur l’expérience de la lecture. Eco a également publié deux ouvrages qui méritent d’être mentionnés: I limiti dell’interpretazione (1990) se situe à la jonction entre les théories de la réception, la pragmatique et la sémantique des mondes possibles, alors que Sei passeggiate nei boschi narrativi (1994) est un recueil formé d’essais articulés chacun autour d’une analyse textuelle. Parmi les ouvrages d’Eco énumérés jusqu’ici, c’est probablement l’ouvrage à partir duquel un lecteur n’ayant aucune connaissance de la narratologie pourrait commencer à se familiariser avec ce domaine de recherche.

Dans l’ensemble, on a cependant l’impression qu’il s’agit des derniers soubresauts après lesquels l’intérêt pour l’étude théorique du récit s’est estompé de manière évidente. Pour que cet intérêt soit ravivé, il faudra attendre le nouveau millénaire, et en particulier les années 2010, lorsque divers chercheurs italiens s’ouvriront à ce qui se passe à l’étranger, depuis au moins dix ans, dans le cadre de la narratologie dite “postclassique“ (cf. Herman 1997).

Ce sont surtout les études menées dans le domaine de la narratologie cognitive qui gagnent du terrain. Neuronarratologia (Neuronarratologie), édité par Stefano Calabrese (2009), présente ainsi certaines des principales perspectives de la poétique cognitive en Italie, tandis que dans Letteratura e scienze cognitive (Littérature et sciences cognitives), Marco Bernini et Marco Caracciolo (2013) expliquent comment les concepts de base de l’analyse narratologique sont redéfinis dans une perspective cognitive. Les recherches menées individuellement par ces deux chercheurs sont toutefois plus spécialisées et Caracciolo est notamment l’auteur de The Experientiality of Narrative (2014), un ouvrage qui a contribué à l’émergence de ce qu’on appelle désormais la narratologie cognitive de deuxième génération (cf. Kukkonen-Caracciolo 2014). Mais les recherches de Caracciolo, comme celles de Bernini, sont désormais totalement internationalisées ; le contexte dans lequel s’inscrivent leurs travaux, écrits pour la plupart en anglais, n’est donc pas celui de la recherche italienne. Il n’y a plus de liens directs avec les références mentionnées jusqu’ici : leurs principaux interlocuteurs ne sont ni les lecteurs ni les universitaires italiens, mais le public international de la recherche sur le récit.

Pour ce qui est de l’Italie, il convient de mentionner encore quelques ouvrages très importants parus ces dernières années. Le premier est Il racconto (Le récit) de Paolo Giovannetti, qui actualise la leçon des classiques de la narratologie aux acquisitions postclassiques les plus récentes et qui raisonne sur la façon dont les concepts de base de l’analyse littéraire sont redéfinis quand on les confronte au cinéma et à la télévision. Giovannetti est également l’auteur de deux textes qui portent sur le rôle du lecteur (2015) et sur la question de l’écoute dans les textes littéraires (2021). On peut aussi signaler Sul conto dell’autore (Sur le compte de l’auteur) de Stefano Ballerio (2013), qui remet en cause l’un des axiomes fondateurs de la narratologie structuraliste, à savoir que dans tout récit, il serait nécessaire d’identifier un narrateur distinct de l’auteur, tandis que Riccardo Castellana (2019) utilise des outils narratologiques pour étudier des textes qui hybrident les formes du récit fictionnel et de la biographie.

Si l’état la narratologie italophone peut apparaître aujourd’hui assez éloigné de ce qui fut son âge d’or, il convient cependant de conclure en mentionnant deux initiatives qui, ces dernières années, ont cherché à revitaliser les études narratives en Italie. La première est relative à la création en 2009 de la revue Enthymema, qui accueille périodiquement des articles narratologiques en anglais et en italien et des traductions d’essais de certains théoriciens étrangers importants. La comparaison est peut-être imparfaite, mais on peut dire que cette revue a en partie hérité de la fonction qui fut celle de Strumenti critici dans les années 1960.

La deuxième initiative est le Seminario permanente di narratologia (Séminaire permanent de narratologie), une initiative promue par des chercheurs de l’Université IULM de Milan et de l’Université Federico II de Naples (notamment, par Paolo Giovannetti et Giovanni Maffei), qui se décline en une série de rencontres semestrielles et annuelles. L’objectif de cette entité, qui est également poursuivi par la publication d’une série d’études (cf. Pagliuca & Pennacchio 2021), est avant tout de favoriser la rencontre entre des chercheurs qui, à partir de différents horizons, sont intéressés à étudier le récit d’un point de vue théorique. En même temps, le but est de s’ouvrir à de nouvelles perspectives de recherche en essayant de combler le fossé qui s’est creusé au fil du temps (et qui continue en partie à se creuser) entre les chercheurs italiens et les recherches les plus avancées au niveau international.

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Pour citer cet article

Filippo Pennacchio (traduit de l’italien par Raphaël Baroni), “Narratologie italienne”, Glossaire du RéNaF, mis en ligne le 13 janvier 2023, URL : https://wp.unil.ch/narratologie/2023/01/narratologie-italienne/