Toute vie, à l’instar de toute œuvre, est faite de chutes et de rebonds, comme le montre Une main. Dans ce texte autobiographique, Ramuz se dévoile, laissant le lecteur pénétrer dans son intimité, dans sa maison, son bureau, se mettant en scène torse nu et soumis à ses médecins autant qu’aux impératifs du corps. Car un jour d’hiver de 1931, à la mi-janvier, Ramuz glisse sur du verglas et se brise l’humérus gauche. Impossible d’écrire désormais. L’auteur réfléchit dès lors à sa relation à la création : sa vie, semble-t-il conclure, n’a de sens que par la place qu’elle occupera dans son œuvre.
Cet ouvrage s’inscrit dans une série de volumes publiés sous la responsabilité du Centre des littératures en Suisse romande afin de donner à lire C. F. Ramuz pour ce qu’il est – c’est-à-dire, entre autres, un inventeur de formes romanesques, un explorateur des registres et des ressources de la langue, un essayiste en décalage, un nouvelliste hors pair.
À travers des titres choisis par Daniel Maggetti (Section de français, Centre des littératures en Suisse romande) et Stéphane Pétermann (Centre des littératures en Suisse romande), préfacés et annotés par des critiques aux horizons variés, cette collection ouvre l’accès à des textes peu connus, mais fait aussi découvrir autrement quelques œuvres canoniques.
C. F. Ramuz, Une main, Daniel Maggetti, Stéphane Pétermann (dir.), avec une introduction de Guy Poitry, Genève, Zoé, « Petite bibliothèque ramuzienne », 2018.
ON EN PARLE DANS LES MÉDIAS
- Ramuzez-vous, En attendant Nadeau, 04.11.2020.
- En temps de pandémie, cloué au lit avec Ramuz, Le Temps, 01.03.2021