« Les récits par et sur le numérique », Cahiers de narratologie (appel à contribution)

« Les récits par et sur le numérique »

Appel à contribution pour un numéro spécial des Cahiers de Narratologie

Coordinateurs : Rémi Cayatte (CERTOP – U. Toulouse III), Dario Compagno (Dicen-IDF – U. Paris Nanterre), Stéphane Goria (CREM – U. de Lorraine)

Présentation

La revue Cahiers de Narratologie vous propose de contribuer à un numéro abordant les relations existantes et émergentes entre les récits et les apports du numérique. À travers ce numéro, l’enjeu est de faire un point à propos d’un objet de recherche qui a subi des transformations importantes en lien avec celles des technologies de communication. En même temps que le récit s’est adapté à de nouvelles formes d’expression et de circulation, les chercheurs se sont saisi des nouveaux potentiels d’interaction et de partage ouverts par ces technologies. Certains spécialistes ont ainsi adopté l’informatique comme support méthodologique à leur travail et pas seulement comme variation de l’objet qu’ils observaient. Dès lors, nous posons à partir de cet appel diverses questions qui prennent en compte l’influence du numérique sur la production, la circulation et la réception des récits par les individus ou les communautés. Pour ce faire, nous chercherons à privilégier des contributions portant sur quatre facettes de cette mise en relation.

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Mondes imaginaires et univers médiatiques (actes de colloque)

Les enregistrements vidéo du colloque « Mondes imaginaires et univers transmédiatiques », qui s’est tenu à Toulon en avril 2021, sont disponibles à cette adresse: https://www.youtube.com/channel/UCnBQkRLC9L0vSXYCs_8WUBg

Retrouvez l’appel à contribution dans les archives du RéNaF: https://wp.unil.ch/narratologie/2019/12/appel-a-communication-mondes-imaginaires-et-univers-transmediatiques/

Téléchargez le programme: https://wp.unil.ch/narratologie/files/2021/04/Programme-Colloque-International.pdf

La confrontation des points de vue dans la dynamique figurale des discours (annonce de parution)

Alain Rabatel, La confrontation des points de vue dans la dynamique figurale des discours. Énonciation et interprétation, Limoges, Lambert Lucas, 2021.

Plutôt que d’appréhender les figures dans le cadre typologique classique des traités de rhétorique, le présent ouvrage propose une approche nouvelle de la figuration fondée sur une conception positive, textuelle, des notions d’écart et de saillance. Partant de la confrontation dialogique des points de vue pour mettre l’accent sur objets-de-discours et les effets-de-figure qui appellent de la part de chacun une interprétation connivente de la figuration, l’auteur en décrit les fonctions représentationnelles iconiques et cognitives d’où découlent d’autres fonctions encore, symboliques et argumentatives. L’ouvrage revisite des figures de pensée (ironie, humour, hyperbole) des figures de mots (lapsus, contrepèteries, à-peu-près, syllepses et antanaclases, antimétaboles, paradoxes, répétitions, créations néologiques) avant de s’ouvrir à des inédits de la problématique figurale tels que formules, reformulations et exemplifications en chaîne dont il dégage le rôle dans l’organisation des textes et des figures d’auteur (notions d’idiolecte, de style, d’éthos). Outre les textes médiatiques, satiriques, parodiques, poétiques et religieux où les figures abondent, le corpus comprend de nombreux genres moins connus sous cet angle tels que lapsus de courriels, devinettes, listes, litanies, etc.

Spécialiste reconnu d’analyse du discours, Alain Rabatel est professeur sciences du langage à l’Université Lyon 1 – Inspé, membre du laboratoire Icar. Ses travaux se signalent par leurs apports théoriques (théories du point de vue, de l’argumentation indirecte, de l’effacement énonciatif, des postures énonciatives) et par l’importance accordée aux effets pragmatiques et interprétatifs. Il fait ici le bilan des travaux qu’il a consacrés à la problématique de la figuration depuis une douzaine d’années.

Lien vers le site de l’éditeur: http://www.lambert-lucas.com/livre/la-confrontation-des-points-de-vue/

Colloque international « Formes narratives et supports médiatiques », 20-23 octobre 2021, Université de Lausanne (annonce de colloque)

Cet événement se déroulera en deux volets. La première partie « Impact de la sérialité sur le récit audiovisuel », organisée par Alain Boillat et Valentine Robert, se tiendra à l’UNIL du 20 au 21 octobre 2021. La deuxième partie « Transferts, reconfigurations et transition numérique dans la bande dessinée », organisée par Rahaël Baroni, Olivier Stucky et Gaëlle Kovaliv, se tiendra à l’UNIL du 21 au 23 octobre.

Impact de la sérialité sur le récit audiovisuel (20-21 octobre)

Le premier volet entend interroger la manière dont les pratiques sérielles contribuent à déterminer et façonner le récit cinématographique et télévisuel, notamment en matière de tension narrative, de temporalité, de point de vue et de construction des personnages. Les principes de segmentation (en volets, épisodes, chapitres, saisons), de répétition/variation et d’amplification (potentiellement infinie) seront au cœur des analyses proposées, ainsi que le rapport au spectateur/ à la spectatrice induit par les différents modes de consommation de ces productions, tant au niveau du support ou canal (DVD, streaming, VOD, etc.) qu’à celui du dispositif (salle de cinéma, salon domestique, écran personnel, etc.) ou de la temporalité (visionnement régulier à horaires fixes, visionnement continu, durée de l’attente jusqu’au volet ou à la saison suivante, etc.). En définissant la série comme la reprise d’une même diégèse (ou de certaines composantes diégétiques) dans des productions filmiques distinctes, ce colloque entend décloisonner les approches de la sérialité en envisageant les phénomènes de manière croisée (voire comparée) par la prise en compte conjointe des domaines cinématographique et télévisuel, et ce dans une perspective d’histoire des discours et des pratiques. Information et programme sur cette page.

Transferts, reconfigurations et transition numérique dans la bande dessinée (21-23 octobre)

Le second volet du colloque, mêlant communications scientifiques et tables rondes, vise à interroger l’interdépendance entre les supports médiatiques et les formes narratives qui s’y déploient dans le cadre particulier de la bande dessinée. L’une des spécificités de ce médium est justement de se définir par la projection d’une séquence d’images sur la surface qui lui tient lieu de support, ce qui explique cette focale particulière. Les questionnements diversifiés qui composent le programme de ces trois journées, tant du point de vue des approches, des méthodes que des objets convoqués, s’inscrivent dans des enjeux particulièrement contemporains. En effet, la problématique de l’évolution de l’identité culturelle de la bande dessinée en lien avec l’émergence des technologies numériques, est très actuelle, car celle-ci semble avoir modifié en profondeur les modes de production, de diffusion et de consommation des récits graphiques. En raison du contexte sanitaire, l’accès physique aux conférence est restreint aux détenteurs d’un certificat COVID. Néanmoins, les conférences seront retransmises à distance sur Zoom, sur inscription. De même, afin de garantir la fluidité de l’organisation et le respect des limitations d’occupation de la salle, il est nécessaire de s’inscrire. Informations, inscription et programme sur cette page.

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Narratologie dans l’antiquité grecque

Par Raphaël Baroni

Mimesis et diegesis

Platon et Aristote se sont penchés l’un comme l’autre l’existence de différents modes de représentation d’une histoire, dessinant les contours d’un débat qui demeure encore, dans ses grandes lignes, celui de la narratologie transmédiale. Le premier déploie sa condamnation de la mimèsis dans un ouvrage visant à définir les contours d’une république idéale, tandis que le second s’attache à élaborer une poétique plaçant les genres dramatiques au cœur de sa réflexion. Cette différence de cadrage, à la fois poétique et politique, apparaît fondamentale pour comprendre la théorisation des formes narratives dans l’antiquité grecque, dans la mesure où les questions formelles sont indissociables de leur portée éducative, éthique ou esthétique.

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Narratologie médiévale

Par Alain Corbellari

Ce qui, dans la culture du Moyen Âge occidental, ressortit à ce que l’on peut appeler des réflexions d’ordre narratologique s’articule selon trois axes :

  1. il y a d’abord les considérations explicites que l’on peut tirer des arts poétiques latins des XIIe et XIIIe siècles ;
  2. il y a ensuite les idées, essentiellement implicites, que l’on peut déduire de la lecture des œuvres vernaculaires, en particulier françaises, de la même époque ;
  3. il y a enfin tous les commentaires (des razos de troubadours au De vulgari eloquentia de Dante) consacrés à la poésie des troubadours. Bien que centrés sur la poésie lyrique, ces commentaires, qui se développent en genre autonome à partir du XIIIe siècle, n’en développent pas moins, incidemment, d’intéressantes considérations sur le rapport de la vie à l’œuvre en développant le potentiel narratif de la poésie troubadouresque.

Le troisième axe étant cependant quelque peu périphérique par rapport à notre objet (on renverra à ce propos au livre de Michel Zink, Les troubadours une historie poétique), c’est sur les deux premiers que l’on se concentrera ici.

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Le troisième souffle (annonce de parution)

Au début des années 2000, les adaptations télévisuelles du Comte de Monte Cristo, des Misérables et du Bossu font émerger la question de l’inceste dans une parenté élective. Tout se passe comme si le mariage du tuteur avec sa pupille qui constituait l’issue heureuse du roman populaire était devenue problématique : l’adaptation des Misérables tourne autour de l’amour impossible de Jean Valjean pour Cosette ; celle du Comte de Monte-Cristoréaménage le scénario pour éviter de laisser partir Monte-Cristo avec Haydée ; celle du Bossu, donne à Lagardère une autre épouse que la jeune Aurore de Nevers, l’enfant qu’il a recueillie et élevée. Vingt ans plus tard, le terme ‘inceste’ est introduit dans le code pénal et la question du consentement est au cœur de l’espace public.

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Dialoghi su Gérard Genette (annonce de parution)

Un hommage à l’œuvre de Genette vient de paraître, édité par Stefano Ballerio et Filippo Pennacchio. Cet ouvrage en italien, dirigé par l’un des promoteurs du Seminario permanente di narratologia, témoigne du regain de vigueur de la théorie du récit transalpine.

Souvent connu pour ses études narratologiques, Gérard Genette était aussi un spécialiste de l’esthétique, un critique littéraire raffiné et un explorateur passionné des frontières textuelles – ainsi que l’auteur de livres « personnels » à la fois divertissants et amusants. De la série Figure à Seuils, de Palimpseste à Bardadrac, ses réflexions ont été et continuent d’être fondamentales pour raisonner sur les textes et leur environnement matériel et symbolique. Il conoscibile nel cuore del mistero (littéralement: « Le connaissable au cœur du mystère », citation célèbre tirée de la préface de Figure III) tente de retracer certaines des étapes les plus significatives de son œuvre. Il le fait à travers une série de dialogues entre onze chercheurs et ses textes. Onze réflexions qui partent d’autant d’indices textuels, et qui tentent de tracer des chemins potentiels pour raisonner sur la vitalité de la pensée de Genette, sur les multiples façons dont ses pages sont encore capables de nous parler.

Recherches contemporaines en narratologie (annonce de séminaire)

Centre de recherches sur les arts et le langage (CNRS/EHESS)

Séminaire « Recherches contemporaines en narratologie » 2021-2022

Le séminaire se réunit tous les quinze jours, les 1er et 3e mardi du mois, de 15h à 17h 54, boulevard Raspail – 75006 Paris
Salle B02_18

NB : Le séminaire sera en visio cette année.
Le lien sera communiqué la veille de chaque séance

http://narratologie.ehess.fr

John Pier (Université de Tours et CRAL) et Philippe Roussin (CRAL/CNRS), gestionnaires, avec la collaboration d’Olivier Caïra (IUT Evry et EHESS), de Thomas Conrad (ENS, Paris), d’Anne Duprat (Université d’Amiens et IUF) et d’Anaïs Goudmand (Sorbonne Université)

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Performativités narratives

Scribere est agere. Parler c’est agir. La formule juridique convient particulièrement bien au récit. Les récits agissent, sont efficaces entre autres raisons parce que nous les croyons. Et nous les croyons parce que, comme l’ont enseigné la philosophie du sens commun (Thomas Reid et le principe de crédulité : toute assertion est digne de créance tant qu’elle n’a pas été démontrée fausse) et, plus récemment, la psychologie cognitive (l’existence d’une disposition à croire nos semblables, à avoir confiance dans la véracité des récits qui nous sont contés), notre pente naturelle est de croire ce que l’on nous raconte. La théorie des actes de langage d’Austin, élaborée par rapport au droit (qu’il s’agisse de l’engagement du locuteur, des obligations contractuelles, qui se déclarent avec l’assertion, la promesse, etc.), les « implicatures conversationnelles » de Grice et la pragmatique renvoient alors aux questions de la détermination des autorités et des narrateurs fiables (on peut ainsi réinterroger la tradition du unreliable narrator issue de la rhétorique narrative de Wayne Booth), de la confiance (entendue comme une attitude épistémique) que nous accordons à ce que l’on nous raconte et de la défiance (comme attitude trop coûteuse). Loin des problématiques trop usuelles du pouvoir, de la puissance d’agir de la fiction ou du récit, le storytelling (pour ne citer que lui) peut ainsi être repensé, dans ses versions orales comme écrites, au-delà de la seule interprétation qui a prévalu en France par la rationalité et la communication manipulatrices.

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