« Les récits par et sur le numérique », Cahiers de narratologie (appel à contribution)

« Les récits par et sur le numérique »

Appel à contribution pour un numéro spécial des Cahiers de Narratologie

Coordinateurs : Rémi Cayatte (CERTOP – U. Toulouse III), Dario Compagno (Dicen-IDF – U. Paris Nanterre), Stéphane Goria (CREM – U. de Lorraine)

Présentation

La revue Cahiers de Narratologie vous propose de contribuer à un numéro abordant les relations existantes et émergentes entre les récits et les apports du numérique. À travers ce numéro, l’enjeu est de faire un point à propos d’un objet de recherche qui a subi des transformations importantes en lien avec celles des technologies de communication. En même temps que le récit s’est adapté à de nouvelles formes d’expression et de circulation, les chercheurs se sont saisi des nouveaux potentiels d’interaction et de partage ouverts par ces technologies. Certains spécialistes ont ainsi adopté l’informatique comme support méthodologique à leur travail et pas seulement comme variation de l’objet qu’ils observaient. Dès lors, nous posons à partir de cet appel diverses questions qui prennent en compte l’influence du numérique sur la production, la circulation et la réception des récits par les individus ou les communautés. Pour ce faire, nous chercherons à privilégier des contributions portant sur quatre facettes de cette mise en relation.

La première série de questions que nous souhaitons traiter dans ce numéro concerne la jonction entre jeux numériques et récits. Elle concerne, notamment, les rôles et les compétences des concepteurs et des joueurs dans le développement et dans les pratiques de consommation interactives, massivement partagées, ou encore situées dans des mondes virtuels persistants. Il y sera question également de la conception dans le cas des récits qui utilisent des technologies d’intelligence artificielle qui permettent d’ouvrir des potentiels narratifs inédits et émergents. Ce questionnement peut être aussi inversé pour traiter de l’influence des récits et univers qui se sont développés dans des espaces numériques avant de s’étendre et de se déployer dans le monde physique.

Un second ensemble de questions est consacré aux travaux sur le récit dans le domaine journalistique. Il y sera question de ce que le numérique apporte au concept d’intrigue en matière de journalisme en ligne, de la place des récits factuels lorsque ces derniers se trouvent au centre de liens et échanges sur les réseaux sociaux, ainsi que de l’impact des architextes logiciels sur les formes de rédaction journalistique Dans ce registre, plusieurs sous-thématiques et questionnements nous semblent importants et intéressants pour les études narratologiques. Nous y associons, par exemple, des questionnements à propos des spécificités des discours complotistes, haineux, radicaux, agressifs, mais aussi incitant des changements sociaux (#metoo, #blacklivesmatter), au temps duwebjournalisme et des réseaux sociaux, ou bien en termes de nouveauté apportée par le datajournalisme à la narration journalistique.

Une troisième série de questions au cœur de ce futur dossier se focalise sur le rôle des méthodes narratives dans l’éducation et la pédagogie. En ce sens, il pourra y être question du rôle des outils numériques et de leur influence sur la composition du récit éducatif en identifiant, notamment, les conditions de mise en œuvre de pratiques pédagogiques nouvelles dans un dispositif de formation- action imposant ce type d’écriture. Cette relation pourra aussi être abordée par l’intermédiaire de la notion du vivre ensemble dans un contexte d’éducation, ou encore des logiques de classes inversées soumises à un impératif de numérisation pour pouvoir être maintenue. Les interrogations, solutions

et pratiques mises en œuvre plus ou moins « forcées » de virtualisation, en France comme à l’étranger, pour répondre à la menace du coronavirus y auront aussi leur place. La question des pratiques et des dispositifs numériques pédagogiques qui sont au croisement de logiques narratives et ludiques (gamification, serious gaming, etc.) pourra également être abordée dans cette troisième série de questionnements.

Enfin, nous souhaiterions aussi traiter une quatrième facette des relations entre récit et numérique : l’impact des technologies pour la recherche en narratologie, dans la lignée des travaux relevant des humanités numériques. Ce dernier ensemble mettra en regard différentes questions de recherches portant sur les outils numériques employés pour mieux comprendre la production, la circulation et la réception des récits. La numérisation et l’analyse de grand corpus de textes narratifs pourra être évoquée, tout comme la production de modèles formels capables de catégoriser différentes intrigues, thèmes ou motifs. Cette liste n’est pas exhaustive, à titre indicatif, il peut aussi être question de la possibilité de passer par une analyse des composantes minimales d’un récit (paragraphes, phrases, mots, ponctuation) pour en comprendre le sens apparent, dans une perspective de « distant reading », éventuellement couplée à et complétée par une approche de « close reading ».

Ce numéro des Cahiers de Narratologie vise en somme à faire dialoguer des développements technologiques récents avec les recherches sur les récits et le vaste champ des productions narratives contemporaines. Le recours au numérique sera ainsi envisagé conjointement comme objet d’étude et comme un moyen d’étendre le regard du chercheur.

Axes thématiques

  • –  Jeux numériques et récits ou récits numériques et jeux.
  • –  Pratiques journalistiques et médias numériques.
  • –  Récits éducatifs et pratiques éducatives numériques.
  • –  Humanités numériques, analyse de données et narratologie.

Consignes

  1. Généralités : Les articles proposés doivent être présentés en format Word ou équivalent Open Office, police Times New Roman, corps 12, interligne 1,5, notes en bas de page et bibliographie en fin d’article, et compter de 10 à 20 feuillets (soit de 30 000 à 60 000 caractères environ).
  2. Plus précisément concernant le stylage et les métadonnées :
    • N’appliquer au texte aucun style (choisir le « style normal »), et n’appliquer que les enrichissements typographiques indispensables (italique et gras) et les sauts de lignes nécessaires. De la même façon, on évitera de créer des retraits paragraphe en utilisant la touche de tabulation.
    • Si l’article contient des illustrations, des schémas ou des graphiques, assurez-vous que leur résolution soit suffisante (minimum 400 x 400 pixels environ). Ils devront être fournis sous forme de fichiers séparés, de préférence au format JPG ou PNG, dûment numérotés et nommés. Il est indispensable de demander l’autorisation de publication à l’auteur(e) ou aux ayant-droit avant de publier toute illustration, ou à défaut, d’ajouter la légende « Tous Droits Réservés ».

– Dans le fichier contenant l’article, un certain nombre d’éléments indispensables à la lisibilité du format électronique et à l’indexation par les moteurs de recherche sont indispensables (i.e. les métadonnées). Ils seront présentés de la façon suivante :
• Le titre de l’article

• Le sous-titre (facultatif)
• Prénom et nom de l’auteur(e)
• Une description de l’auteur(e) (université, centre de recherche, éventuellement principaux travaux et domaines de recherche)
• Un résumé de l’article en français
• Un second résumé dans une langue pertinente et prévue (anglais, espagnol, italien, allemand)
• Une liste de mots-clés (en français ; les termes étrangers sont acceptés dans la mesure où ils ne sont pas traduisibles)
• Époque (siècle ou période). On notera ainsi les abréviations du siècle : XXe siècle
• Aire géographique (ou pays)

3) Plus précisément, concernant la typographie :
– Éviter les astérisques et les notes dans le titre de l’article.
– Éviter, dans le corps de l’article, le style italique, sauf pour les expressions et mots étrangers ou les titres.
– Dans les citations courtes, les guillemets doivent êtres « français », ou “anglais” s’ils se trouvent à l’intérieur de guillemets français ; pas de guillemets pour les citations longues (plus de deux lignes), qui seront isolées à la ligne et par un saut de ligne avant et après la citation.
– L’appel de note suivra immédiatement le dernier mot de la citation, avant le signe de ponctuation.

Calendrier
20 février 2022 
: date limite d’envoi de proposition équivalente à des contributions complètes. 6 juillet 2022 retours aux auteurs.

20 octobre 2022 réception des articles définitifs, comprenant quelques éléments complémentaires (les mots clés et le résumé du texte en anglais de préférence ou bien en espagnol, italien ou allemand, une biographie de chaque auteur et fourniture des images correspondant aux illustrations du texte au format .jpg dans un fichier dédié).

Les contributions sont donc à poster avant le 20 février 2022 à ces adresses :

stephane.goria@univ-lorraine.fr dario.compagno@parisnanterre.fr remi.cayatte@univ-tlse3.fr