Nous apprenons à nous exprimer dans les mots des autres. Cet apparent paradoxe entraîne de multiples questions. Ne faisons-nous donc que répéter ce que d’autres ont dit avant nous ? Ou y a-t-il au contraire un espace qui rende possible l’émergence d’une subjectivité ? Et sous quelles conditions pouvons-nous dire de notre voix qu’elle est « la nôtre » ? Telles sont les questions auxquelles se consacre ce numéro de la revue A Contrario, en considérant la voix humaine comme un objet de recherche transversal.
En premier lieu, les contributions à ce volume interrogent la physicalité de la voix et la corporéité du parler, dans leurs aspects organiques et matériels, avant d’aborder leur ancrage social et collectif. Il y est également question du caractère résolument public et politique de toute « prise de parole », ainsi que des particularités des souvenirs d’enfance littéraires, de Violette Leduc à Nathalie Sarraute.
Ce numéro dirigé par Sacha Auderset et Yves Érard (École de français langue étrangère) fait suite à des journées d’étude organisées à l’Université de Lausanne en juin 2018. Abordant des thématiques telles que la liberté et l’autonomie, mais aussi la conversation et la polyphonie, il est disponible en Open Access via le portail Cairn.
Sacha Auderset, Yves Érard (dir.), Trouver sa voix dans les mots des autres, A Contrario. Revue interdisciplinaire de sciences sociales, Lausanne, BSN Press, n°28, 2019.