Visite au Bangalore Creative Circus 

Par Jennifer Colombi

Après une matinée passée à discuter avec Ram Prasad de l’association Friends of Lakes et une visite du Cubbon Park, nous prenons la voiture en direction du Bangalore Creative Circus. Nous n’avions vu que quelques images de l’endroit et donc nous ne possédions qu’une très vague idée de ce que nous nous apprêtions à découvrir. 

Découverte des lieux

Le Bangalore Creative Circus est un lieu tout à fait original autant esthétiquement que par les activités qui y prennent place. C’est un espace hors du commun, fascinant et coloré. Ce dernier point fut, je pense, l’aspect le plus marquant aux premiers abords et c’est ce qui fait en partie le charme de l’endroit. Mais avant de découvrir les lieux plus en détails, nous avons eu l’occasion de savourer un bon repas dans le restaurant qui s’y trouve, « The Circus Canteen ». Étant un « farm-to-table restaurant », les produits utilisés sont frais, issus de l’agriculture biologique et cultivés sur place ou achetés à des agriculteurs locaux. La priorité est mise sur des aliments riches, végétaux, variés et de saison. De plus, aucun déchet n’est produit, tout est utilisé pour faire du compost, des biopesticides et des bio-enzymes. 

Notre visite commence avec la rencontre du fondateur du Bangalore Creative Circus, Ajay Raghavan, un ancien avocat de profession qui a décidé de se reconvertir et de consacrer son temps en s’engageant en faveur du changement climatique et du développent durable. C’est par le Creative Circus, un ancien entrepôt aménagé de fond en comble avec des matériaux et des meubles récupérés, qu’il mène ce projet innovant qui lui tient tant à cœur. Pour commencer, rien de neuf, en partant du sol jusqu’aux détails les plus subtiles, n’a été acheté pour meubler et enjoliver le lieu. Nous avons pu y observer des décorations originales telles qu’une paire de baskets suspendues ou encore d’anciens appareils électroniques faisant office de pots de fleur.

Le carrelage de l’entrée est composé de carreaux réutilisés venant de différents lieux et les baies vitrées séparant le restaurant du grand espace principal proviennent du cabinet d’avocats où Ajay travaillait. Chaque objet possède sa propre histoire et contribue à en écrire une nouvelle au Bangalore Creative Circus.

Une diversité d’activités

C’est en 2019 qu’il a édifié cet espace où, actuellement, différentes personnes collaborent, autant des artistes, des scientifiques, des jardiniers ou encore des cuisiniers. Cette communauté participe ainsi à créer une culture régénératrice qui promeut un mode de vie durable, plus sain et qui produit du lien social. Collaboration, inclusion, positivité et réinvention en sont les mots d’ordre. C’est bien de ça qu’il s’agit, repenser ensemble nos manières de produire et de consommer pour un futur meilleur. De ce fait, le coworking est un élément central au Creative Circus car ça facilite le développement et la diffusion d’idées. 



Ici, la récupération d’eau de pluie n’est qu’un élément parmi tant d’autres dans la mise en place et la promotion d’un style de vie soucieux de l’environnement. Il y a un intérêt accordé à beaucoup d’aspects tels que l’architecture, les énergies renouvelables, le recyclage, l’agriculture ou encore la sensibilisation pour n’en citer que certains. 

Nous avons également très vite compris que l’art joue un rôle important au sein du Bangalore Creative Circus. On y trouve une galerie d’art et, à divers endroits, différentes œuvres d’arts exposées de manière éparpillée. C’est une des manière qui est employée afin de sensibiliser, de faire prendre conscience aux personnes venant visiter les lieux l’impact que les activités humaines ont sur l’environnement.


Mais toutes les œuvres n’ont pas cette finalité. L’autre but principal est de permettre aux différents artistes d’exhiber leurs créations et de se faire connaître. Il y a en effet un atelier et un appartement où des artistes peuvent venir se poser durant quelques mois et travailler sur leurs productions artistiques. Cet endroit contribue donc également à promouvoir des artistes tout en faisant passer un message écologique. Il est très intéressant de relever comment conjointement, une pluralité de missions remplissant différents objectifs sont menées.

Toujours dans le domaine artistique, différents événements sont organisés au Creative Circus. Il est possible de participer à des cours d’art, d’assister à des représentations théâtrales, d’écouter des musiciens en live et bien plus encore. Nous n’avons malheureusement pas eu l’occasion de prendre part à ces activités.

Pour une conscience écologique

Quant à la végétation, même si elle orne une majeure partie du hangar, il y a un espace consacré à une magnifique variété de plantes et de fleurs, une sorte de petit jardin botanique. La forte présence de verdure procure à cet endroit un côté très apaisant. 

Juste à côté, nous avons pu y voir des jardins où diverses formes de cultures prennent place telle que la permaculture, l’aquaponie, l’hydroponie et la fungiculture. 


Le Bangalore Creative Circus cherche à promouvoir une conscience écologique à travers les différentes activités qui s’y déroulent et par l’architecture même de l’endroit. Cette visite enrichissante nous a permis d’adopter un point de vue plus global, plus holistique et d’observer comment dans un même lieu, pleins d’actions différentes peuvent être entreprises afin de contribuer à un monde meilleur. C’est donc pleins d’espoirs que nous avons quitté les lieux puisque nous avons pu voir qu’il est encore possible de prendre les choses en main et agir.

Ajay Raghavan fait parti de ces personnes qui ont pris des initiatives et qui se sont mobilisées afin de contribuer au développement d’un mode de vie plus durable et inciter les autres à faire de même. Comme tous les fascinants individus que nous avons eu la chance de rencontrer lors de notre voyage, Ajay mène un projet qui le passionne et qui est fondamental à ses yeux. Son engagement et son dévouement, autant écologique que social, sont remarquables et je pense que nous pouvons en tirer pleins de leçons.