Eclats d’histoire à coups de canons

Durant cette journée, nous avons eu l’occasion de découvrir plus amplement la culture et l’histoire du Brésil. Nous nous sommes dans un premier temps rendu·e·s au Swissnex où Vincent et Pedro nous ont parlé des différences culturelles entre la Suisse et le Brésil. L’un des aspects culturels les plus connu à Rio est sa diversité ethnique. Celle-ci est principalement due à la colonisation portugaise ainsi qu’à l’esclavagisme. Nous avons également parlé musique et, bien entendu, de la samba qui, bien que toujours mondialement connue et écoutée, laisse de plus en plus place à la Funk brésilienne chez les jeunes. 

Après cette introduction, nous nous sommes rendu·e·s au Musée d’Histoire Nationale de Rio de Janeiro. Nous avons eu la chance d’avoir un guide, André Botelho, qui nous a permis d’apprécier d’autant plus cette visite. L’exposition retrace l’histoire du brésil de 1500 à nos jours et s’articule autour d’une perspective de décolonisation du musée et de l’art. Celle-ci nous permet de découvrir l’histoire et la culture des indigènes et des esclaves ainsi que de remettre en perspective la réputation héroïque de certaines grandes figures portugaises.

La première salle du musée se trouve être sa cour intérieure. Nous y découvrons une grande quantité de canons qui représentent tous les conflits que le Brésil a connu avec d’autres pays. Le premier canon vers lequel notre guide nous dirige s’avère être français. Il est marqué par le visage en relief de Louis XIV. Les éclats de cette guerre marquent encore Rio : une église non loin du musée a perdu un de ses deux clochers suite à un coup de canon tiré par les français. Celui-ci n’a jamais été remplacé depuis. Nous apprenons également que la cour du musée était à l’époque une place commerciale très importante. 

Au cours de la visite, notre guide nous a expliqué les étymologies surprenantes de trois mots bien connus : IpanemaCarioca et Favelas. Le premier terme désigne l’une des plages les plus connues du monde et signifie en réalité « eaux dangereuses ». Au vu de la taille des vagues durant notre exploration de cette fameuse plage, celles-ci se sont en effet avérées plutôt dangereuses pour la plupart des membres de notre groupe lors de notre baignade il y a quelques jours. Carioca, lui, désigne les personnes qui vivent à Rio. Ce nom a été introduit par les indigènes pour nommer les portugais débarquant dans la baie. Oca signifie maison et Cari désigne un poisson ayant une peau très épaisse imageant l’épaisseur des vêtements portés par les Portugais. Le terme Favelas provient lui du nom d’une plante très répandue sur la colline où les premières favelas ont émergées. 

Le Brésil a également connu une vague d’immigration Suisse au début du 19ème siècle sous l’impulsion du roi portugais João VI désirant implanter d’autres européen·ne·x·s afin de densifier la colonisation. La Suisse, commençant à prospérer en Europe, fut choisie par João VI qui les invita alors à s’établir au Brésil. Pour ne pas trop les dépayser, il les installa non pas au bord des plages de sable blanc mais dans les montagnes. 

La visite terminée, nous avons eu l’occasion de nous balader dans le centre historique de Rio pour nous rendre au restaurant. Nous sommes passé·e·s par la place la plus importante de la ville où se trouvent magasins, bars, restaurants et qui abrite également les manifestions politiques. Ce qui nous a frappé, c’est que cette place, que l’on nous désigne comme le centre historique de Rio, n’avait pas la même allure que d’autres centres historiques que nous avions pu visiter auparavant. Pas de vieux bâtiments extravagants ou de statues, mais une architecture plutôt moderne. Nous apprenons alors que les bâtiments qui s’y trouvaient ont été démolis pour faire de la place à la ligne de métro. La destruction de ce patrimoine historique nous a montré qu’allier la préservation des lieux à la modernisation est un privilège que tous les pays ne possèdent pas. 

Nous sommes également passé·e·s devant les escaliers les plus connu du monde, qui se trouvent dans le quartier de Lapa. Ils ont été construits par Jorge Selaron en 1994 à l’occasion de la coupe du monde de football. Ce dernier ne les a cependant pas construits seul, mais avec l’aide de nombreux cariocas qui participaient en amenant des carreaux de céramique. L’artiste a été tragiquement retrouvé mort en 2013 de causes mystérieuses sur ses propres marches.

Après le restaurant, nous avons marché une vingtaine de minutes pour rejoindre le Swissnex. Arrivé·e·s là-bas, nous avons organisé une séance de travail par groupe sur nos thèmes respectifs. Celle-ci, grâce à nos nouvelles connaissance historiques et culturelles, s’est avérée très vive et intéressante. Nous nous sommes également tous·tes retrouvé·e·s sur la terrasse où nous avons eu l’occasion de discuter de l’importance de ce voyage, de l’impact très positif qu’il nous procure, ainsi que de son utilité pour notre parcours académique. En fin d’après-midi, c’était « sextou ! », signifiant le début du week-end dans la culture brésilienne. Nous étions prêt·e·s à débuter le week-end.

Christelle Hamouti