Une nouvelle interface entre droit et santé à l’Unil

Le Lab’ Santé et Droit, qui vient de voir le jour, a été cofondé par les professeurs Audrey Lebret et Frédéric Erard.

Baptisé Lab’ Santé et Droit, ce projet vient de voir le jour et a été cofondé par les professeurs Audrey Lebret et Frédéric Erard.

La transversalité est au cœur de ce tout nouveau groupe de recherche et d’enseignement consacré au droit de la santé et du vivant. Elle apparaît dans la multiplicité de ses ancrages : le Lab’ Santé et Droit est rattaché à la Faculté de droit, des sciences criminelles et d’administration publique (FDCA) de l’Unil, mais crée des ponts avec l’Institut des humanités en médecine (IHM) de la Faculté de biologie et de médecine (FBM) et du CHUV.

La transversalité imprègne aussi les parcours du duo de professeurs à l’origine du Lab’ : tous deux dépendent en effet de la FDCA et de l’Institut des humanités en médecine (IHM) à la Faculté de biologie et de médecine. Chacun a néanmoins sa spécificité : une orientation internationale pour Audrey Lebret, qui a notamment travaillé à l’Université de Copenhague, s’intéressant au droit international et comparé de la santé et de la bioéthique. Spécialiste en droit suisse, Frédéric Erard a quant à lui fait sa thèse en droit médical à l’Institut de droit de la santé à l’Université de Neuchâtel.

Un public vaste

L’objectif du Lab’ consiste à inscrire l’Unil comme centre de compétences en matière de droit de la santé et du vivant dans le paysage suisse. « En regardant en arrière, il nous semble impensable qu’un écosystème de santé comme celui qui existe à Lausanne ne comprenne pas de postes spécifiques au droit de la santé, en particulier pour l’enseignement dans ce domaine », résume Frédéric Erard. Leur public cible est donc vaste : étudiantes et étudiants en droit, biologie ou médecine à l’Unil ou en ingénierie à l’EPFL,  ainsi que les personnes actives dans les milieux de la santé.

Au programme du Lab’, de la recherche bien sûr. Trois thèses sont notamment en cours, « qui esquissent l’étendue de nos champs d’intérêt », relève Audrey Lebret. Ainsi, Ella Volz travaille sur le droit à la fin de vie des patients mineurs, Mickaël Repellin sur l’encadrement juridique des perturbateurs endocriniens et Karim Lang sur la question du suivi thérapeutique après le placement à des fins d’assistance pour troubles psychiques. La professeure Valérie Junod, de la Faculté des HEC de l’Unil, spécialiste du droit pharmaceutique, complète l’équipe au titre de chercheuse associée. D’autres membres viendront s’y ajouter en fonction des fonds que le Lab’ décrochera pour mener à bien ses explorations.

Consolider les collaborations

Des interventions dans le cadre de CAS sont également prévues. Frédéric Erard est d’ailleurs déjà impliqué dans certaines de ces formations dispensées par Unisanté. « Nous réfléchissons à proposer des formations spécifiques au droit, sur des durées plus courtes par exemple », amorce-t-il. Il poursuit : « L’un de nos objectifs consisterait aussi à créer des cours interdisciplinaires. En outre, j’aimerais beaucoup lancer un séminaire commun aux étudiantes et étudiants en droit et en médecine. Cela leur permettrait de confronter leurs modes de pensée et de se préparer à des expériences qu’elles et ils rencontreront au cours de leur vie professionnelle », conclut-il.

Des événements ponctuels, telles des conférences, destinés à améliorer la visibilité du Lab’ verront également le jour. Deux ont déjà été agendés : le premier portera sur le consentement en obstétrique et se tiendra le 24 novembre 2025. L’autre, prévu le 29 janvier 2026, creusera le thème de la responsabilité médicale.

Dans un second temps, le Lab’ souhaite consolider les collaborations en place, tant au niveau national qu’international. « Notre ambition est de répondre à des défis juridiques à la fois globaux et régionaux, tout en contribuant à un impact sociétal local », explique Audrey Lebret. Avec le professeur Erard, elle défend l’idée d’un Lab’ francophone, dans un paysage académique où les initiatives en anglais demeurent majoritaires, restant ouvert aux coopérations internationales. »

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