Un livre pour dévoiler les mystères du Léman

Les Mystères du Léman, une publication nous invite à écouter les histoires que recèle le plus vaste lac alpin.

Destinée à prolonger sur papier l’expérience des Mystères de l’UNIL, qui auront lieu cette année du 30 mai au 2 juin, cette publication nous invite à écouter les histoires que recèle le plus vaste lac alpin.

Pour cette cinquième livraison de la collection Les mystères de la connaissance, les organisateurs de la manifestation et les éditions La Joie de Lire ont refait appel à Blaise Hofmann, qui signait déjà en 2018 Les mystères de l’eau.

L’occasion pour l’écrivain morgien de plonger sa plume dans ce Léman au bord duquel il a grandi. « Un lien qui se renforce au fil du temps », souligne-t-il. L’aventure de La Coquette, ce fameux bar éphémère au bord de l’eau qu’il a imaginé et exploité durant six ans avec cinq amis, y a largement contribué. De même que la mise en texte d’un livre-portrait photographique qui lui fut consacré en 2020. « Fascinante connexion entre les Alpes et la mer, il incarne la suissitude et conditionne notre manière d’être et de vivre », relève-t-il. Et d’ajouter qu’il croit « bien davantage à une identité lémanique que vaudoise ou genevoise ».

Savoirs et légèreté

Pour cet ouvrage qu’il a pensé « pour tous les plus de 12 ans » et non exclusivement pour le jeune public, il a cherché à décloisonner science et littérature, à « rendre légers des savoirs ». C’est donc par une lecture plaisir et une multitude d’angles que l’on aborde le Léman, du fameux tsunami qui le balaya en 563 après notre ère à la pollution, jusqu’à ses habitants à plumes, pinces, poils ou écailles, sans oublier les végétaux et quelques épaves. L’auteur a mené l’enquête auprès de deux scientifiques : Marie-Élodie Perga, qui l’a accueilli sur la plateforme LéXPLORE à Pully, et Nathalie Chèvre, qui l’a reçu dans son laboratoire à l’UNIL. S’ajoutent à cela d’innombrables heures passées à lire des ouvrages sur le thème, à visiter le Musée du Léman ou la Maison de la rivière, à Tolochenaz.

Conscient qu’une multitude de livres sont consacrés chaque année au plus grand des lacs alpins, il a eu envie de se démarquer. Les illustrations d’Adrienne Barman tombent à point nommé. Fantaisiste, son trait se double, lorsque c’est nécessaire, d’une imparable précision – « le nombre de barbillons du silure et du poisson-chat est exact », relève l’auteur, ébahi. « Très colorées et vivantes, ses images aèrent le texte sans créer de redondance », souligne-t-il.

Un récit au fil de l’eau

S’ajoute à cela le choix de construire le récit au fil de l’eau : on embarque au départ de l’île de Peilz dans le sillage d’une fillette prénommée Brume. Son périple nous emmène jusqu’à Genève, dans le sens du Rhône, qui matérialise le lien entre sommets et Méditerranée. De Villeneuve à la Cité de Calvin, Brume fait halte sur 11 îles. Si certaines sont réelles, comme celles de Salagnon ou du Pêcheur, à quelques brasses de Rolle, d’autres sont artificielles, voire poétiques. Désormais, on n’entendra plus « UNIL » sans que résonne aussitôt la possibilité d’« une île ».

Chacune de ces menues étendues de terre ferme cernées d’eau incarne une thématique. Et chacune est un monde en soi, à l’instar des planètes du Petit Prince de Saint-Exupéry. L’auteur est d’ailleurs présent, en filigrane : le narrateur ne se prénomme pas Antoine par hasard. Et c’est une petite princesse qui mène le récit en chevauchant sa « nautilette », une bicyclette dotée de flotteurs inventée dans les années 1930.

Reste que ce trait d’union entre deux paysages et entre deux pays est bien plus qu’une étendue d’eau. Au-delà des faits et des anecdotes, Blaise Hofmann a eu « envie de transmettre autre chose », confie-t-il. Convoquant Rousseau dans l’ultime chapitre de l’ouvrage, il nous invite à ralentir le rythme. À emboîter le pas au promeneur solitaire et à nous offrir le temps de la contemplation dans un monde où règnent la précipitation et l’immédiateté.

Dix-huitième édition des Mystères de l’UNIL: tout un programme !

L’édition 2024 des Mystères de l’UNIL aura lieu du 30 mai au 2 juin sur le campus. Les visiteurs et visiteuses s’aventureront sur les terrains variés des sciences au travers d’une quarantaine d’ateliers pédagogiques, conçus sur le thème de la Terre, par des scientifiques issus des sept facultés.

Les jeudi 30 et vendredi 31 connaissent un vif succès auprès des écoles du canton de Vaud : ces deux journées ont rapidement affiché complet ! Plus de 2450 élèves vont donc fouler le site de Dorigny.

Rencontres, spectacle, animations  

Le grand public est également attendu au cours du week-end des 1er et 2 juin : les visiteurs et visiteuses pourront faire les ateliers et parcourir diverses animations. Et cette année encore, des expertes et experts viendront échanger avec le public dans le cadre de dix rencontres thématiques coproduites avec le quotidien 24 heures. Au programme notamment ? Matthieu Ricard, écrivain et moine bouddhiste, Michel Mayor, Prix Nobel de physique 2019, le professeur Ernst Zürcher, spécialiste des liens entre les arbres et leur environnement, Flavie et Jérémy, les deux héros romands de Pékin express, etc. Les visiteurs et visiteuses auront également la possibilité d’assister à La Grange au spectacle Derborence.

Les inscriptions  sont obligatoires !

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