« J’aimerais apprendre aux étudiantes et étudiants à penser comme des écrivains »

Au semestre de printemps, la section d’anglais de la Faculté des lettres accueille l’écrivain à succès Douglas Kennedy.

Au semestre de printemps, la section d’anglais de la Faculté des lettres accueille Douglas Kennedy grâce au soutien de la Fondation pour l’Université de Lausanne (FUNIL) et de la Société académique vaudoise (SAV). L’auteur y donnera une série de 14 cours intitulée How it works : A course on the craft of writing fiction, centrée sur l’art et la pratique de l’écriture fictionnelle.

Vous avez donné de nombreuses conférences, mais un tel cycle de cours, est-ce nouveau pour vous ?

Douglas Kennedy : Effectivement, et j’ai réalisé une série de masterclasses pour The Artists’ Academy. Mais à l’UNIL c’est la première fois que j’enseigne ainsi dans une université. Aux États-Unis beaucoup de mes collègues organisent des programmes de MFA (Master of Fine Arts, ndlr), mais jusqu’à présent j’ai toujours évité de le faire !

Pourquoi donc ?

J’ai écrit beaucoup de romans – je suis au milieu du vingt-septième – mais je n’ai pas de recette à donner. Le processus reste un mystère pour moi. J’ai une certaine facilité, mais je ne sais pas d’où elle vient. Comme j’aime les mystères, je ne vais pas essayer de lever le voile ! Je ne pense pas non plus qu’il y ait une recette pour écrire un roman – bien que de nombreux professeurs d’écriture prétendent avoir les réponses – mais ils n’ont généralement pas publié une foule d’œuvres. Affirmer qu’il existe une bonne façon d’écrire un roman me semble égoïste et manichéen. Je suis convaincu que chaque auteur est atypique… et c’est tant mieux ! Mais derrière le désir de devenir écrivain, il y a la nécessité de considérer l’écriture non seulement comme un exercice de création et d’imagination, mais comme un métier, une discipline.

Le titre de votre cours suggère cependant que l’écriture de fiction peut s’apprendre.

Pas du tout ! J’ai mon propre « modus operandi » en tant que romancier – mais ce n’est pas « la méthode ». Tous les écrivains travaillent différemment. En revanche, il y a certaines choses sur la structure romanesque, les nuances psychologiques, le développement des personnages ainsi que celui d’habitudes d’écriture quotidiennes qui peuvent être transmises aux étudiants. Mais par la suite, il appartient à chacun d’entre eux de développer son propre modus vivendi d’écrivain. J’aimerais avant tout les amener à réfléchir à la façon dont ils perçoivent le monde en tant qu’écrivains.

Qu’est-ce que cette façon d’aborder les choses a de particulier ?

Vous devrez suivre le cours pour le découvrir ! Mais je dirais ceci : voir le sous-texte dans la condition humaine et l’extraordinaire dans la vie quotidienne est une composante essentielle que l’on retrouve chez la plupart des écrivains sérieux.

Une conférence

Afin d’inaugurer le cycle de cours que dispensera Douglas Kennedy à la Faculté des lettres au semestre de printemps, une conférence est organisée le mercredi 26 février à 18h, à l’Amphimax. L’événement, gratuit, est ouvert au public dans la limite des places disponibles.

Inscription à la conférence