Pour sensibiliser les jeunes à l’avenir de notre planète, des étudiants ont imaginé un jeu de plateau collaboratif. Un outil pédagogique et ludique qu’ils comptent prochainement déployer dans les écoles.
Et si la solution pour sauver la planète se trouvait dans la collaboration ? Diplomate, coiffeuse ou coiffeur ou encore scientifique du GIEC, toutes et tous ont un impact. Et pour lutter contre la crise climatique, il faut agir ensemble. Mais lorsqu’on doit choisir entre intérêts personnels et cause commune, la situation se corse, n’est-ce pas ? On ne peut plus réaliste, cette problématique est au cœur d’un jeu de société créé par six étudiantes et étudiants de l’UNIL et de l’EPFL, réalisé en collaboration avec une graphiste et soutenu par le HUB et le programme WWF Youth. « C’est coopératif et égoïste en même temps, sourit Quentin Füeg, étudiant en fin de master au sein de la Faculté des géosciences et de l’environnement (FGSE) et responsable communication du projet. Car chaque joueur doit constamment se demander ce qu’il souhaite privilégier… lui-même ou l’humanité ? »
« Les gens en ont marre d’entendre parler de climat constamment. »
Quentin Füeg, étudiant FGSE et responsable communication du projet
Si le projet est encore en phase de développement, le matériel de jeu est quant à lui déjà bien abouti. Sous forme de carte du monde, le plateau permet aux joueurs de voyager d’un continent à l’autre grâce à leur pion, afin de lutter contre les menaces qui mettent en péril leur durabilité. Attention, chaque déplacement produit toutefois un impact CO2 qui détériore davantage la santé de notre planète. Visuelle, la contrainte se matérialise alors par l’ajout d’un petit nuage sur la barre de vie de la Terre. À l’image de la réalité, la dynamique de jeu est pensée de sorte qu’un effet d’emballement se crée au fil du jeu. Un moyen immersif et ludique, donc, de mettre le doigt sur certaines de nos incohérences.
Cap sur les jeunes
« On avait envie que ça soit fun et surtout pas culpabilisateur. Car personne n’a envie de se casser la tête en faisant un jeu », explique Quentin Füeg. D’autant que les créateurs sont lucides : « Les gens en ont marre d’entendre parler de climat constamment. » Alors ici, le nom donne le ton. Il est encore temps de choisir le bon « cap » pour lutter contre la crise climatique, et nous en avons les capacités. Cap’able, c’est donc avant tout une aventure ludique teintée d’optimisme.
Apprendre sans s’en rendre compte. C’est la promesse de ce jeu, pensé pour devenir un outil pédagogique afin de sensibiliser les plus jeunes aux enjeux climatiques. Les créateurs ont ainsi dispersé des pépites de savoir çà et là. La principale ? L’état d’esprit. « On veut montrer aux joueurs que la collaboration, c’est la solution, précise le responsable communication. Donc il faut qu’ils aient l’impression de vivre une aventure ensemble. Et le fait d’incarner un personnage spécifique rend l’expérience plus immersive. » Le contenu, présenté de manière vulgarisée et synthétique, est, sur le fond, très riche en informations : « Tout a été vérifié par un groupe de professeurs de la FGSE. Pour être sûr que les faits soient le plus fidèles à la réalité. »
L’équipe espère un lancement courant 2024 et compte proposer ce jeu dans les écoles sous forme d’ateliers, entre autres. Par souci de cohérence, les créateurs ont choisi de garder la main dessus : « On ne va pas l’envoyer à une boîte d’édition et viser une immense production, car ce serait contraire aux valeurs de sobriété que l’on défend », explique Quentin Füeg.