Pensés comme des vitrines géantes, trois nouveaux espaces présentent désormais des propositions émanant des musées, théâtres et festivals du canton et réalisées conjointement avec l’Université.
Difficile de manquer ces deux vastes pans de murs dévolus à la culture lorsque l’on passe devant L’éprouvette, à l’Amphipôle. Le premier « Mur des actualités culturelles » met en lumière et en grand format la programmation de quatre institutions vaudoises partenaires de l’UNIL. Des sujets qui se renouvelleront trois fois par an. À la une en ce moment, La Grange, les musées Jenisch et du Léman ainsi que le Musée cantonal d’archéologie et d’histoire. De quoi titiller la curiosité des visiteuses et visiteurs comme des étudiantes et étudiants et, qui sait, leur donner envie d’aller découvrir l’une ou l’autre de ces propositions.
La deuxième paroi, baptisée « Accroche », existe aussi à l’Anthropole, installée à deux pas de l’auditoire 1031. Leur emplacement – dans un lieu de passage pour la première et, pour la deuxième, à proximité du plus vaste amphithéâtre de l’UNIL, qui accueille cours, conférences et colloques – n’a pas été choisi au hasard : « Nous souhaitions bien sûr profiter de la circulation d’un maximum de personnes », confirme Olga Cantón, cheffe de projet pour les expositions réalisées par le Service culture et médiation scientifique (SCMS) de l’UNIL.
Ce projet, amorcé en mai dernier, est encore dans sa phase pilote, qui doit durer trois ans. « Ces espaces répondent à deux objectifs s’inscrivant dans le Plan d’intentions de la Direction. Ils doivent, d’une part, dynamiser la vie du campus tout en affirmant l’UNIL comme une interlocutrice incontournable des partenaires culturels. D’autre part, ils servent aussi de lieux de médiation scientifique et culturelle. » Au programme des deux « Accroches », des déclinaisons d’expositions présentées dans les institutions vaudoises. À l’horizon 2025, « un troisième espace également mis à la disposition de nos chercheuses et chercheurs désirant montrer leurs travaux sous ce format particulier », souligne-t-elle.
Dès le 23 novembre et jusqu’à fin mars, l’Accroche Amphipôle accueille « Do you have a minute to talk about sciences ? ». Dévoilée d’abord dans le cadre du festival BDFIL, cette exposition a été adaptée pour entrer dans la zone prévue. Elle s’accompagne d’un guide sur mesure. À l’Anthropole, on découvrira une série de quatre images intitulées Not longer life. Ces natures mortes réinterprétées façon XXIe siècle ont été montrées une première fois lors du festival Histoire et Cité. Outre les visuels, des audios proposent quatre regards de chercheuses et chercheurs dans différents domaines de spécialisation, de l’histoire de l’art à l’écotoxicologie en passant par la géographie des déchets. Des ressources bibliographiques en lien avec les thématiques complètent les tableaux.
Bien entendu ces espaces, qui ne sont pas surveillés, ne présentent pas des conditions muséales optimales. Il faut donc adapter le matériel et le discours : « Au lieu de montrer des objets patrimoniaux, nous recourons par exemple aux fac-similés », explique Olga Cantón. La scénographie est également revue. « Nous travaillons avec l’équipe du musée pour retenir les points les plus intéressants dans ce nouveau contexte et reformuler les textes s’il y a lieu », détaille-t-elle.
Dans un second temps, ces espaces permettront d’instaurer une transdisciplinarité interfacultaire : « Nous souhaiterions produire une exposition de médiation tous les deux ans autour d’un enjeu de sciences et société », ajoute-t-elle. Un guide des bonnes pratiques muséographiques devrait également voir le jour. Pensé comme une aide à la mise sur pied d’une exposition en fonction du public ciblé, il viendra apporter une corde supplémentaire à l’arc de la communication scientifique de l’UNIL.
Enfin, étudiantes et étudiants n’ont pas été oubliés, puisqu’une place de stage a été créée, transformant ainsi l’aventure en expérience professionnalisante.