À travers divers exemples oubliés de la critique postcoloniale, cet ouvrage explore la notion des marges, aussi bien géographiques qu’épistémologiques, dans le contexte des débats sur l’orientalisme initiés par Edward Saïd (1935-2003).
Mettant en parallèle le cas anglo-indien et le cas russo-soviétique, il s’agit de décentrer le regard des espaces impériaux franco-britanniques vers des comparaisons moins traditionnelles. Dépassant le modèle binaire « colonisateur – colonisé », cette approche analyse le mécanisme de la constitution des savoirs (arts, langues, littératures, religions, etc.) et leurs transferts en situation coloniale, ainsi que les appropriations locales et les (ré)inventions de traditions hybrides.
Le jeu des regards croisés permet de traduire toute l’ambiguïté des situations qui se sont succédé pendant et après les périodes de domination impériale dans le triangle constitué par l’Inde, la Russie et l’Europe.
Ce volume, coédité par Philippe Bornet (Section de langues et civilisations slaves et de l’Asie du Sud), est issu d’un colloque organisé en 2013 à l’UNIL dont certaines contributions peuvent être consultées en ligne sur ITunes. L’intégralité du volume est disponible sur OpenEdition Journals.
Philippe Bornet, Svetlana Gorshenina (éds.), L’orientalisme des marges: éclairages à partir de l’Inde et de la Russie, Études de lettres, n°296, 2-3/2014.