Au XVIIe siècle, en France, le chœur, véritable colonne vertébrale des tragédies grecques, déserte les scènes tragiques. Mais s’il disparaît en tant que groupe physiquement présent, l’élément choral ne s’absente pas pour autant.
Tel est l’enjeu de cet essai : mettre au jour, à partir des réécritures d’Antigone et d’Iphigénie par Jean de Rotrou et par Jean Racine, les traces du chœur antique dans la tragédie française du XVIIe siècle. Mais il s’agit aussi et surtout de montrer que l’éviction et la reconfiguration de ce médiateur désormais indésirable entre la scène et la salle a des conséquences déterminantes sur la composition de l’action, les caractères des personnages et l’expérience du spectateur.
Cet ouvrage de Josefa Terribilini (Section de français) éclaire sous un angle inédit le fonctionnement dramaturgique de la tragédie classique, tout en invitant à s’interroger sur les véritables causes du redéploiement du chœur dans la production théâtrale ultérieure.
On retrouvera la postface de Lise Michel et un extrait de cet essai dans l’Atelier de théorie littéraire du site Fabula.
Josefa Terribilini, À chœur perdu. Les traces du chœur antique dans la tragédie française du XVIIe siècle, postface de Lise Michel, Lausanne, Archipel, vol. 29, coll. « Essais », 2020.