Retour sur « Des changements au FNS »

Suite à l’article intitulé  » Des changements au FNS » paru dans notre Newsletter éditée le 14 décembre dernier, nous avons reçu les précisions qui suivent de la part de Madame Lorraine Davis du Dicastère Recherche et Relations Internationales. Dans un second temps, Madame Davis a eu la gentillesse de se renseigner auprès du Fonds national suisse (FNS) afin de répondre le plus précisément possible à deux questions soulevées par ACIDUL lui ayant relayé les inquiétudes des membres des différents corps intermédiaires générées par les nouvelles dispositions du FNS en matière de mobilité. 

Nous vous transmettons ces retours:

Dicastère :

1. la décision de financement des bourses doctorales (Doc.Mobility) FNS par les universités n’est pas encore effective; il s’agit d’une proposition du FNS qui est, jusqu’à nouvel avis en discussion;

2. votre article laisserait entendre que l’impossibilité d’obtenir une deuxième bourse postdoctorale après l’obtention d’une bourse « Postdoc.Mobility » – nouvelle dénomination proposée par le FNS pour les futures bourses « Early et Advanced Post. Mobility » réunies – serait une nouvelle mesure, alors que ce n’est pas le cas.

Actuellement, un-e postdoc peut demander et obtenir une bourse « Early Postdoc.Mobility » d’une durée maximale de 18 mois et ensuite solliciter une bourse « Advanced Postdoc.Mobility » d’une durée maximale de 18 mois. La durée maximale entre les deux bourses est donc de 36 mois, sans possibilité de demander une nouvelle bourse de mobilité. Il est important de rappeler cependant, que depuis 2013, les bénéficiaires d’une bourse « Advanced Postdoc.Mobility » peuvent solliciter un subside pour une période de recherche après le retour en Suisse d’une durée de 3 à 12 mois et que le programme Carrières du FNS propose d’autres instruments qui peuvent être sollicités après avoir bénéficié d’une bourse de mobilité, comme « Ambizione » ou « Professeurs boursiers FNS ».

Dans son « Programme pluriannuel 2017-2020 », le FNS propose de réunir les bourses « Early Postdoc. Mobility » et « Advanced Postdoc.Mobility » (durée 36 mois au total) en un seul instrument intitulé « Postdoc.Mobility », d’une durée de 36 mois. Ceci constitue, à nos yeux, un avantage pour les bénéficiaires de ces bourses de mobilité qui ne devront plus demander une bourse « Advanced Postdoc.Mobility » à peine avoir obtenu la bourse « Early Postdoc.Mobility ». Ce changement ne devrait être introduit qu’en 2018, au plus tôt.

3. à notre connaissance, il n’a jamais été question qu’un ancien bénéficiaire de bourse Doc.Mobility ne puisse ensuite solliciter une bourse Postdoc.Mobility. Cela est déjà bien sûr possible actuellement. Comme indiqué sous 1), il est possible que le FNS supprime les bourses « Doc.Mobility », mais dans l’éventualité où les universités financeraient à l’avenir des bourses de mobilité destinées à des doctorant-e-s, il sera toujours possible pour les bénéficiaires d’une telle bourse de solliciter, une fois le doctorat obtenu, une bourse Postdoc.Mobility du FNS ».

ACIDUL: Jusqu’à présent, le FNS a promu le concept de mobilité en en faisant l’un des critères principaux de l’encouragement à la recherche. Cette proposition soudaine d’abandonner les formations doctorales est peu compréhensible et, surtout, inquiétante pour celles et ceux qui projettent aujourd’hui de faire un séjour à l’étranger. Sait-on ce qui motive ce retournement de situation ?

Dicastère : Comme évoqué lors de la séance plénière de la Commission de la recherche, le FNS et les Universités sont encore dans un processus de discussion et d’approfondissement de différentes questions. Par conséquent, à ce stade, il n’est pas possible (idem pour le FNS que j’ai consulté à ce propos) de donner des informations plus précises que celles qui sont dans le Programme pluriannuel 2017-2020 du FNS, notamment à la page 15 où l’on indique que parmi ses objectifs, le FNS souhaite « établir une répartition claire des compétences et une meilleure division du travail d’entente avec swissuniversities et les hautes écoles ». C’est dans cette perspective que le FNS part de l’idée que les hautes écoles introduiront des mesures pour encourager la mobilité des doctorant-e-s qui ne sont pas soutenus financièrement dans le cadre de projets du FNS.

Mais attention, ce Programme Pluriannuel 2017-2020 est, au demeurant, un document où, pour les années futures, le FNS expose les lignes directrices et les priorités qu’il souhaite atteindre. Le degré de réalisation dudit programme dépendra notamment de décisions qui seront prises plus tard par les autorités fédérales, dans le contexte plus large du soutien au domaine FRI, et des moyens financiers finalement disponibles reps. alloués au FNS.

ACIDUL: La nouvelle formule « Postdoc.Mobility » obligent les bénéficiaires à partir 36 mois à l’étranger, c’est-à-dire durant 3 années consécutives. Après avoir fait montre d’une grande capacité d’adaptation, ils/elles n’ont qu’une année pour se réinsérer professionnellement et poursuivre leur vie personnelle. Actuellement, il est possible de répartir dans le temps ces séjours à l’étranger, et ce, aux moments les plus opportuns tant pour la carrière que pour la vie privée. Cette nouvelle formule risque d’en rebuter plus d’un.e. N’est-ce pas également une manière de se désengager auprès de la relève postdoctorale?

Dicastère : Par rapport au deuxième point soulevé dans votre e-mail, le FNS me fait remarquer, avec raison, que le PP 17-20 ne mentionne pas la durée des bourses Postdoc.Mobility et que vraisemblablement ce ne sera pas un modèle « 3 ans ». Par conséquent, je vous prie également d’apporter ce correctif à votre Newsletter s’il-vous-plaît et vous en remercie. Pour toute information concernant le Programme pluriannuel 2017-2020 du FNS, vous pouvez, bien entendu, vous adresser au secrétariat du FNS: http://www.snf.ch/fr/leFNS/organisation/secretariat/Pages/default.aspx.

ACIDUL regrette l’instabilité du soutien à la recherche. Bien que la possibilité de prolongement de séjour à l’étranger soit réjouissante pour les postdoc, la gestion des bourses mobilité par le FNS est tendancieuse. En rationalisant les bourses postdoctorales, le FNS supprime du même coup l’un de ses soutiens à la recherche tout en ayant pour perspective de réduire drastiquement son soutien aux doctorant.e.s. Cette tendance reste inquiétante. A suivre, donc… 

ACIDUL tient à remercier chaleureusement Lorraine Davis de son engagement sur ces questions, et de son souci d’informer le Corps Intermédiaire des avancées des discussions.

Et, nous profitons de ce message pour vous souhaitez un bon début d’année!

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