L’atelier « Embrouille-moi si tu peux » vise à sensibiliser les jeunes de 12 à 20 ans à la désinformation. Mis sur pied par le Bureau lausannois pour les immigrés (BLI) en collaboration avec l’Université de Lausanne, ce jeu de groupe est destiné aux maisons de quartier et aux centres socio-culturels.
Depuis septembre, l’atelier-jeu « Embrouille-moi si tu peux » est disponible gratuitement sur la plateforme Atelier Sémaphore. Ce projet vise à sensibiliser les jeunes âgés de 12 à 20 ans aux théories du complot et à la radicalisation. Destiné aux centres socio-culturels et aux maisons de quartier, le jeu se décline en trois scénarios distincts et peut être joué par groupes de 2 à 12 participants. Il nécessite un meneur de jeu et offre une flexibilité qui permet d’aborder chaque volet indépendamment. Le premier scénario, « Fact-checking », amène les joueurs à vérifier les informations contenues dans des vidéos TikTok. Le deuxième scénario, « Manipulation », apprend à repérer les éléments rhétoriques de manipulation dans un discours. Le troisième scénario, « Controverse », permet aux joueurs de se confronter au débat d’idées à travers un court jeu de rôles.
L’art de captiver un public non scolaire
Ce jeu a été conçu grâce au soutien de fedpol dans le cadre d’une collaboration entre le BLI (Bureau lausannois pour les immigrés), le délégué à la jeunesse de la Ville de Lausanne (Monsieur Tanguy Ausloos), le ColLaboratoire (Université de Lausanne) et l’Atelier Sémaphore, qui a été mandaté par le BLI pour la réalisation. Monsieur Bashkim Iseni, délégué à l’intégration de la Ville de Lausanne et directeur du BLI, s’est approché de l’Université de Lausanne (UNIL) avec le souhait de réaliser un projet en vue des 50 ans de son unité. « Le rôle de l’UNIL a été de mobiliser l’expertise existante de notre établissement », souligne Marc Audétat, responsable de recherche au ColLaboratoire. Le grand défi de cet atelier a été de capter l’attention des jeunes. « Nous ne pouvons pas simplement leur dire : « Asseyez-vous, nous allons faire un exercice pendant une heure », comme à l’école. Si les jeunes ne sont pas intéressés, ils peuvent se lever et partir à tout moment », relève Marc Audétat. Dès le début, les animateurs et animatrices socio-culturels ont confirmé auprès des chercheurs et des chercheuses que ce jeu répondait à un besoin, expliquant que les jeunes venaient régulièrement vers eux pour solliciter leurs avis sur des vidéos. « Pour le jeu, nous avons choisi des thèmes qui touchent les adolescents et les rendent sensibles ou émotionnels. À travers ces scénarios, ils apprennent à ne pas rester seuls face aux informations douteuses qu’ils reçoivent sur leurs écrans. Ils sont encouragés à échanger, enquêter et identifier les éléments rhétoriques de manipulation dans un discours », détaille Marc Audétat.
Testé par le Conseil des jeunes de la Ville de Lausanne
Les trois scénarios ont été testés d’abord avec des membres du Conseil des jeunes de la Ville de Lausanne, puis à la Permanence jeunes Borde et à la Maison de quartier des Faverges comme preuve du concept. « Embrouille-moi si tu peux » a été développé en mettant différents savoirs en commun et grâce à la participation de toutes les parties.