L’envie d’aider est pour lui «un fil rouge»

Julian Randall dirige le Service de la recherche, une toute nouvelle entité de l’UNIL. Rencontre.

Entré en fonctions le 1er septembre 2021, Julian Randall dirige le Service de la recherche. Cette toute nouvelle entité de l’UNIL a été mise en place cet automne. Rencontre.

D’une voix prompte et douce, teintée d’un petit accent anglais, cet homme au costume impeccable nous accueille dans son bureau avec une sympathie naturelle. À l’intérieur, des paysages écossais en noir et blanc encore empilés sur le sol signalent son installation récente entre ces murs. « Ces images prises par un ami photographe m’accompagnent depuis dix ans sur mes places de travail successives. J’adore les regarder pour m’échapper », sourit Julian Randall.

Entré en fonctions le 1er septembre 2021, ce Suisso-Britannique vient de prendre ses quartiers dans l’aile nord-ouest de l’Amphipôle avec six collaborateurs et collaboratrices qui, sous sa direction, forment aujourd’hui le Service de la recherche. Cette toute nouvelle entité affiliée au dicastère éponyme, a été imaginée par l’ancien vice-recteur François Bussy puis lancée cet automne sous la direction de sa successeuse Estelle Doudet. La mission du service ? Améliorer la promotion et l’accompagnement de la recherche en offrant information, conseils et soutien aux scientifiques de l’UNIL, à tous les stades de leurs projets.

« Engagés au fil des années, les membres de cette équipe accomplissaient déjà ces tâches avant mon arrivée, chacun selon sa spécialité. Il était devenu nécessaire de changer cette structure pour fluidifier les collaborations et simplifier l’accès des chercheurs aux fonds tiers », explique cet ingénieur en production et gestion diplômé de l’Université de Cardiff, au Pays de Galles.

Une « culture de service »

Il faut dire que, pour les scientifiques, décrocher des fonds et les gérer au mieux n’est pas nécessairement un exercice aisé, compatit Julian Randall. « Remplir une demande de fonds par exemple requiert un investissement significatif en temps et énergie qui peut empiéter sur les week-ends et la vie de famille. De plus, une erreur peut avoir des conséquences, comme le rejet de la demande, voire des problèmes légaux. »

Comment compte-t-il améliorer la situation ? En renforçant la « culture de service », soit en mettant en place de nouveaux canaux de communication, non seulement au sein de sa propre équipe – qui s’occupe de l’accès aux fonds, ainsi que des questions d’éthique et d’open access – mais aussi avec l’ensemble des entités et des consultants impliqués dans le soutien à la recherche. « Nous allons également informatiser certains processus rébarbatifs, par exemple le fait de devoir aller chercher physiquement une signature auprès du rectorat pour une demande de fonds. La différence se sentira d’ici 2023 », affirme avec assurance celui qui a déjà accompli une telle démarche pour l’Université de Fribourg, où il a occupé un poste similaire durant six ans.

Autre objectif : améliorer la visibilité de la recherche à l’interne, pour favoriser les collaborations entre chercheurs au sein même de l’UNIL. En ce sens, une nouvelle « vitrine de la recherche » vient d’être mise en ligne et « d’autres projets sont également en cours ».

Spécialiste des fonds européens

Né d’un père anglais et d’une mère suissesse, Julian Randall a grandi en Grande-Bretagne avant d’émigrer en Suisse pour y poursuivre sa carrière dans l’industrie. Après cinq ans de travaux doctoraux sur des systèmes d’énergie mobiles à l’EPFL et une année de recherche à l’EPFZ, il devient Point de contact national chez Euresearch, l’association qui accompagne les chercheurs en Suisse vers les fonds européens. Durant les neuf ans qu’aura duré cette expérience, il a soutenu chaque année des centaines de clients, de l’industrie à l’académie, vers des opportunités de financement pesant ensemble pas moins de 300 millions de francs.

« L’accès aux fonds européens représente un effort qui peut décourager certaines chercheuses et chercheurs. Mais cet investissement en vaut vraiment la peine », explique-t-il. Et d’ajouter : « Malgré l’exclusion de la Suisse d’une partie du programme cadre Horizon Europe, quelque deux tiers des appels à propositions sont ouverts aux personnes établies en Suisse. Donc le message est clair : lancez-vous, nous serons là pour vous soutenir ! »

Aux yeux de ce chef d’équipe, la culture de service est extrêmement importante. « Cela réveille chez moi une envie d’être utile. » Actif au sein de l’association Pro Senectute depuis 2015, il donne régulièrement de son temps à une aînée qui perd la mémoire. Cette activité révèle les affinités qui l’ont guidé vers son métier actuel. « Dans le secteur du soutien, nous sommes là pour comprendre, écouter les difficultés d’autrui et souvent aussi pour encaisser les frustrations. Pour y travailler, il faut aimer les gens. Sinon, on peut toujours essayer, mais c’est plus difficile », lance-t-il, l’œil espiègle.

Bio express
  • 1992 : licence en ingénierie à l’Université de Cardiff (Pays de Galles)
  • De 1999 à 2005 : six ans de recherche académique, dont cinq à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et une à Zurich (EPFZ)
  • De 2006 à 2015 : conseiller pour les programmes européens chez Euresearch (« Point de contact national »)
  • Depuis 2015 : bénévole chez Pro Senectute
  • De 2015 à 2021 : chef du Service de promotion de la recherche à l’Université de Fribourg
  • Depuis 2021 : directeur du Service de la recherche de l’UNIL