Le renouveau de la philanthropie à l’UNIL

Le 6 septembre, la première édition des «Rendez-vous philanthropiques» a réuni donatrices, donateurs et porteuses, porteurs de projets dans le domaine de la durabilité.

Le 6 septembre dernier, des scientifiques, des membres du personnel et des étudiantes de l’UNIL, porteuses et porteurs de projets dans le domaine de la durabilité, ont rencontré des donatrices et des donateurs, lors de la première édition des «Rendez-vous philanthropiques».

Un événement exploratoire. C’est ainsi que l’on peut qualifier les premiers «Rendez-vous philanthropiques», qui se sont tenus le 6 septembre dernier. À cette occasion, dans les locaux du Synathlon, des donatrices et des donateurs (mécènes, représentantes et représentants de fondations et d’entreprises privées) ont rencontré des scientifiques, des collaboratrices et des collaborateurs ainsi que des étudiantes de l’UNIL. Ces dernières et ces derniers portent des projets innovants en lien avec la transition écologique et sociale, dans des champs très variés, de l’économie à la biologie, en passant par la culture.

L’événement a pris la forme d’un speed dating. Il s’agissait, pour les personnes à la recherche d’un soutien, de présenter leurs idées en 10 minutes de manière convaincante, puis de répondre aux questions des potentielles et potentiels mécènes en cinq minutes.

Responsable Philanthropie au Dicastère Relations extérieures et communication scientifique, Inès Burrus tire un premier bilan positif de cet après-midi de réseautage, qui a réuni pas loin de 60 participantes et participants. Sur la forme, «l’accueil et la prise en charge des invitées et des invités, ainsi que l’organisation de la présentation des projets regroupés par grandes thématiques dans quatre salles différentes se sont déroulés sans accroc, grâce notamment au travail de l’équipe formée par nos collègues Paola Luginbühl, Géraldine Gimmi et Maude Fellay-Zimmerman, épaulées par trois étudiantes».

Phase de suivi
Inès Burrus, Responsable Philanthropie au dicastère «Relations extérieures et communication scientifique». Photo DR

Et sur le fond ? «Certains projets ont suscité beaucoup d’intérêt, et d’autres un peu moins, relève Inès Burrus. Nous entrons dans une phase de suivi, aussi bien auprès des porteuses et des porteurs de projets que des philanthropes. Il est donc trop tôt pour mesurer l’impact de l’événement en termes de soutiens obtenus, car ces derniers peuvent se concrétiser dans les prochaines semaines ou mois.» Toutefois, pour l’institution, les signaux sont positifs puisque des donatrices et des donateurs, pourtant très sollicités, se sont déplacés à l’UNIL le temps d’un après-midi. «Nous avons ainsi commencé à tisser un réseau avec une nouvelle communauté, celle des mécènes», résume la Responsable Philanthropie.

À ce sujet, comment trouve-t-on des mécènes prêts à s’engager au sujet de la transition écologique ? «C’est un secret de fabrication, sourit Anne-Christine Fornage, Vice-rectrice en charge du Dicastère Relations extérieures et communication scientifique. Toutefois, notre communauté des alumni a été identifiée comme pertinente dans ce contexte, tout comme les fondations qui contribuent déjà à la recherche menée à l’UNIL.»

De manière plus générale, il n’est pas besoin d’être millionnaire pour soutenir des projets. «Chacun peut participer à sa manière, selon ses moyens. Tous les dons sont importants», note encore la Vice-rectrice. D’ailleurs, il ne s’agit pas forcément de proposer des contributions financières. La mise à disposition de son carnet d’adresses ou d’infrastructures, ainsi que le conseil ou le partage d’expériences pertinentes font partie de la philanthropie.

Rayonnement de l’UNIL

Outre la partie speed dating, l’événement comprenait une adresse de bienvenue du Recteur Frédéric Herman, la présentation du Dicastère Relations extérieures et communication scientifique par la Vice-rectrice Anne-Christine Fornage, ainsi qu’un éclairage scientifique au sujet des enjeux de la durabilité, mené par Nelly Niwa, directrice du Centre de compétences en durabilité. À cette occasion, les philanthropes ont découvert que l’institution aligne 14 plateformes interdisciplinaires, propose 184 cours ou séminaires et compte 400 chercheuses et chercheurs actifs dans ce domaine. Ce n’est pas une surprise si la transition écologique constitue l’un des six enjeux prioritaires de la Direction pour les prochaines années, comme l’indique le Plan stratégique 2021-2026.

En interne, ces premiers «Rendez-vous philanthropiques» ont également permis de créer des liens. «Des membres de la communauté UNIL ont découvert les idées d’autres personnes, ce qui pourrait déboucher sur des projets interdisciplinaires de plus grande ampleur, relève Inès Burrus. Je pense par exemple à une biologiste et à une juriste, chargée de cours en droit, qui ont pu nouer un contact.»

Un cadre pour la philanthropie

Même si l’événement a été une réussite, ne s’agit-il tout de même pas d’un pas vers une privatisation de la recherche ? «L’UNIL est financée par le Canton de Vaud et la Confédération pour un peu moins des deux tiers de son budget. À côté de cela, l’institution a toujours bénéficié de fonds de tiers, souligne Anne-Christine Fornage. Nous sommes par exemple partenaires avec la Fondation pour l’Université de Lausanne, qui nous soutient beaucoup.» Il n’y a donc rien de neuf.

La directive 2.8 de la Direction indique que les apports philanthropiques servent à renforcer ou à compléter les contributions publiques afin d’affirmer le rôle de l’Université dans ses domaines de compétence. Ils peuvent également servir de soutien lors du lancement de nouvelles activités. Ils n’ont pas pour but de se substituer aux financements publics. De plus, «les projets présentés lors de l’événement du 6 septembre, souvent innovants voire surprenants, n’entrent pas toujours dans les canaux traditionnels de financement», complète la Vice-rectrice. Il faut enfin ajouter que la philanthropie à l’UNIL est encadrée par une charte. L’institution peut refuser des apports quand ceux-ci posent problème.

Les enseignements de cette première édition des «Rendez-vous philanthropiques», au niveau de la forme et du fond, vont être tirés dans les prochains temps. L’intérêt manifesté par les mécènes et par les porteuses et porteurs de projets constitue une base de travail positive.

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La philanthropie à l’UNIL