Le FIP revient, plus ouvert et plus agile

Lancé en 2008, ce fonds destiné à accompagner enseignantes et enseignants pour faire évoluer leurs modalités d’enseignement avait été mis en veille avec le Covid-19. Il renaît.

Lancé en 2008, ce fonds destiné à accompagner enseignantes et enseignants pour faire évoluer leurs modalités d’enseignement avait été mis en veille à l’arrivée de la pandémie de Covid-19. Il renaît pour répondre plus rapidement à leurs besoins.

Si l’acronyme FIP demeure, sa signification change : le « i » de l’ex-Fonds d’innovation pédagogique se transforme en « impulsion ». « Nous avons réalisé que l’ancienne dénomination véhiculait une connotation technologique. Cette nouvelle variante signale en outre une ouverture aux personnes qui souhaiteraient faire évoluer leur enseignement sans nécessairement créer quelque chose de totalement novateur », détaille Maxime Bouvier, coordinateur du FIP auprès du Centre de soutien à l’enseignement (CSE).

Autres changements : il n’est plus obligatoire de présenter des projets liés à une thématique. De plus, ceux-ci peuvent désormais être soumis en continu, et non une seule fois par an sur appel comme c’était le cas auparavant. Une modification destinée à rendre le dispositif plus réactif : « Les demandes seront examinées deux fois par an. Ainsi, celles qui sont retenues pourront être lancées dès le semestre suivant », souligne Giorgio Zanetti, le vice-recteur de l’UNIL. Si, exceptionnellement, le premier cycle d’évaluations s’est achevé ce mois de mai, les prochains auront lieu en février et septembre.

Marche à suivre

En premier lieu, un entretien avec une conseillère pédagogique du CSE permet de clarifier le projet et de guider le porteur vers la demande d’une contribution du FIP. Les candidats peuvent être, par la suite, accompagnés par l’ingénieur pédagogique de leur faculté ainsi qu’une conseillère pédagogique du CSE pour remplir les documents nécessaires au dépôt de leur demande.

Ensuite, ces projets doivent être avalisés par la faculté à laquelle l’initiant est rattaché : « Nous tenons à travailler sur la durée et visons une intégration dans les plans d’études. Le FIP n’est pas destiné à financer des initiatives ponctuelles », rappelle Maxime Bouvier.

Un comité d’évaluation, composé de membres des corps enseignant, intermédiaire et étudiant, prend alors le relais et examine le dossier. La décision finale est prise ultérieurement par un tandem formé par Giorgio Zanetti lui-même et un spécialiste en pédagogie externe à l’UNIL.

Crédit élargi

À la clé pour les demandes retenues, un crédit de 20’000 francs sur un an. Là aussi, le FIP change d’échelle : « Jusqu’à présent, il ciblait un enseignement particulier et le financement allait à ses responsables. Mais désormais la somme pourra également s’appliquer à l’ensemble d’un module, voire d’un cursus type bachelor ou master. Nous ouvrons le FIP à un niveau plus méta », relève le vice-recteur. Si l’ancien FIP était prévu sur un an, il pourra maintenant s’étendre jusqu’à trois, toujours à hauteur de 20’000 francs par an.

L’enveloppe annuelle totale du FIP (600’000 francs) demeure inchangée. De quoi soutenir 30 projets. De 2008 à 2020, ils ont été 170 à bénéficier de cette manne. Aujourd’hui, une bonne dizaine de demandes sont déjà arrivées sur le bureau de Maxime Bouvier. Au niveau des champs d’application, « plusieurs d’entre elles sont en lien avec l’intégration d’une intelligence artificielle. Nous avons en outre reçu des propositions visant à utiliser la vidéo, tandis que d’autres s’intéressent à des expériences d’apprentissage hors du campus », résume le coordinateur du FIP.

Outre le fait d’encourager l’innovation, ce fonds peut aussi servir à mutualiser les développements, « dans le cas où nous réaliserions que plusieurs personnes ont des besoins convergents », relève Giorgio Zanetti. Il se félicite par ailleurs que ces travaux puissent également faire office de source d’inspiration. « À ce titre, les projets autour de l’IA sont emblématiques. Son arrivée suscite l’enthousiasme de certains, mais beaucoup de questions et d’inquiétude chez d’autres, voire une certaine frilosité. Voir comment des collègues l’intègrent à un enseignement peut rassurer et donner des idées », souligne-t-il.

Et Maxime Bouvier de conclure : « Le FIP est en fin de compte aussi une manière de rendre visibles les progrès dans le domaine pédagogique. »