Créer le monde de demain dans la nouvelle Villanova

Cela fait déjà trois ans que le HUB entrepreneuriat et innovation soutient les projets à impact sociétal et environnemental de la communauté UNIL. Aujourd’hui, il déménage dans un nouveau bâtiment. L’occasion pour l’uniscope de parler de passé et d’avenir avec sa directrice Anne Headon.

Que représente le nouvel espace de la Villanova pour le HUB entrepreneuriat et innovation ?

La Villanova est un lieu qui a de multiples fonctions. Il est d’abord un espace de formation où se tiennent tous nos programmes d’accompagnement. Il est ensuite un lieu d’échange pour nos porteuses et porteurs de projets, leur permettant de s’enrichir de l’expérience de coaches, d’experts ou d’autres entrepreneurs. Il est enfin un lieu de travail pour l’équipe du HUB mais aussi pour toutes les équipes qui participent à nos programmes et ont besoin d’un espace pour se retrouver et faire avancer leurs projets. La Villanova sera donc le lieu de ralliement de la communauté UNIL autour de l’entrepreneuriat, dans un espace inclusif, ouvert, inspirant et créatif. Symboliquement, c’est aussi une nouvelle étape qui commence pour le HUB.

Quel est le bilan des trois années qui se sont écoulées depuis sa création ?

Il est très positif. Dès le premier jour, notre mission a été de soutenir une vision de l’entrepreneuriat au service de la transition environnementale, sociale et économique. Aujourd’hui, cette mission reste entière et plus pertinente que jamais. En trois ans, nous avons réussi à construire une communauté interdisciplinaire d’environ 2500 personnes qui participent à nos activités et nous suivent. Nous avons aussi accompagné plus de 200 porteuses et porteurs de projets et contribué à transformer de nombreux projets en réalité. Ce qui me tient le plus à cœur est la diversité de ces projets : ils viennent de nos sept facultés, sont majoritairement interdisciplinaires et portés par des femmes autant que par des hommes. Durant ces trois années, nous avons aussi été mis à l’épreuve, notamment par l’arrivée du Covid-19, lors du lancement de nos programmes. Cette épreuve nous a solidifiés et a défini l’agilité naturelle et l’engagement de l’équipe du HUB. Je pense pouvoir dire sans hésiter que toute l’équipe porte cet esprit d’entreprendre qui est le cœur de notre mission !

Comment qualifiez-vous cet esprit entrepreneurial ?

C’est essentiellement un état d’esprit qui se caractérise par la volonté de résoudre un problème indépendamment des ressources disponibles. Cet esprit d’entreprendre est donc aussi synonyme d’initiative, d’agilité, d’intelligence collaborative, de prise de risques et de courage. Il est bien sûr associé à l’entrepreneuriat mais il est aussi présent et très valorisé dans le monde de l’entreprise ou utile pour un projet personnel. Dans tous les cas, la posture est engagée, proactive et ancrée dans la réalité du terrain. 

Quels sont les critères utilisés pour sélectionner les projets soutenus par le HUB ?

Les membres du jury observent trois éléments pour notre programme sélectif UCreate 3 : la pertinence de la problématique, la différenciation par rapport aux solutions existantes et l’impact social et/ou environnemental. Nous prenons ensuite les projets les mieux jugés et rencontrons les équipes porteuses de projets. Dans cette dernière phase de sélection, c’est la motivation et la dynamique d’équipe qui prédominent, le processus entrepreneurial étant avant tout un processus humain. Contrairement à d’autres programmes, la  scalability , c’est-à-dire la capacité de mise à l’échelle, n’est pas un critère absolu. Nous partons en effet du principe que certains projets locaux peuvent avoir beaucoup de sens par leur capacité à être dupliqués.

Où se dirige l’entrepreneuriat aujourd’hui ?

Il y a un changement de paradigme que nous pouvons observer autant dans les entreprises que dans l’entrepreneuriat. Nous pourrions le résumer par  business as a force for good  ou, dans notre cas,  entrepreneurship as a force for good . Il remplace la vision classique et capitaliste de l’entrepreneuriat motivé par la maximisation du profit par un entrepreneuriat responsable, motivé par l’impact. La technologie reste bien sûr une composante très importante mais elle est au service de l’impact, comme l’est d’ailleurs la pérennité financière. Ce changement de paradigme va prendre du temps mais nous essayons au sein du HUB d’y contribuer en soutenant ces projets d’entrepreneuriat durable ou d’innovation sociale qui sont nombreux au sein de notre communauté UNIL. Certes, cela implique de créer des modèles nouveaux et collaboratifs mais c’est la responsabilité que nous avons de créer le monde de demain. Personnellement, je ne vois pas aujourd’hui de raison d’entreprendre si ce n’est pas pour entrer dans cette mouvance.

Le déménagement à la Villanova inaugure une deuxième phase dans la vie du HUB. Y en aura-t-il une troisième ?

Faisons d’abord cette deuxième étape et avançons pas à pas, comme nous le faisons depuis le début !  Fondamentalement, il faut pérenniser et mettre à l’échelle ce qui existe déjà. Beaucoup de membres de notre communauté et de nouveaux étudiants ne nous connaissent encore que peu, et la Villanova va nous permettre aussi de gagner en visibilité et en rayonnement pour mieux mener à bien notre mission. Dans tous les cas, cette deuxième étape passera par le renforcement des liens et des échanges entre tous les membres de notre communauté, c’est-à-dire les porteuses et porteurs de projets, les entrepreneurs, les entreprises et le monde associatif.

Quel message voudriez-vous faire passer à la communauté de l’UNIL ?

Vous avez de la chance ! Bien entendu, nous vivons une période difficile qui peut être anxiogène, mais vous n’avez jamais été autant soutenus par l’Université si vous avez des idées pour y faire face. L’institution vous en donne les moyens, alors n’hésitez pas à vous lancer et à acquérir des outils et compétences qui vous seront utiles, quel que soit votre futur parcours professionnel !