Chercheurs et citoyens main dans la main

L’Unil accompagne ses étudiantes et étudiants en master dans la réalisation de mémoires de recherche partenariale.

Depuis deux ans, l’Université de Lausanne accompagne ses étudiantes et étudiants en master dans la réalisation de mémoires de recherche partenariale. Le programme de soutien baptisé Interface étudiant·es s’adresse à toutes les facultés.

Relier la recherche aux savoirs expérientiels, c’est tout l’enjeu du programme de soutien Interface étudiant·es, qui permet aux étudiantes et étudiants de travailler main dans la main avec des partenaires externes au monde académique. « L’idée est de leur proposer d’éclairer une problématique sociétale identifiée par des acteurs présents sur le terrain », explique Alexandre Camus, responsable de l’Unité sciences citoyennes et participatives au Service de la recherche. Ce type de recherche participative s’inscrit dans l’histoire de l’Université de Lausanne (Unil), qui s’engage depuis plus de 20 ans dans le domaine, ajoute celui qui gère aussi Interface étudiant·es, en partenariat avec le Centre de compétences en durabilité et au sein du projet Interface, fonds de soutien à la recherche partenariale, coordonné par la Direction de l’Unil.

Une personne de référence

Pour initier une telle collaboration, deux options sont possibles. D’une part, des associations, institutions publiques, entreprises, ONG, fondations ou coopératives ayant le même objectif que la Direction de l’Unil, à savoir développer un monde durable et désirable, peuvent « frapper à notre porte pour demander une aide académique lorsqu’elles identifient une problématique qui le nécessiterait », relève Alexandre Camus. D’autre part – et c’est la grande majorité des cas – les étudiant·es peuvent venir avec leur propre idée de sujet ou le nom d’un partenaire avec lequel ils aimeraient travailler. « Dans ce cas, nous aidons à créer le lien. Nous nous assurons ensuite que le partenaire en question ait les ressources nécessaires pour mettre à disposition de l’étudiante ou l’étudiant une personne de référence pour toute la durée de son mémoire », précise Alexandre Camus. Interface étudiant·es a aussi pour tâche d’organiser la première concertation entre les trois parties (partenaires, étudiant·e, encadrant·e académique) et de s’assurer que le travail de recherche s’effectue tout du long de la manière la plus collaborative possible.

Parmi les mémoires déjà déposés figurent quelques success stories, comme ce travail en partenariat avec l’association Opre Rrom sur l’accès au travail des personnes migrantes adultes analphabètes à Lausanne, qui a pu être valorisé sous forme de conférences publiques, tandis que l’étudiante a été recrutée en stage au Bureau lausannois pour les immigrés. « On ne peut rien promettre, bien sûr, ni aux partenaires du terrain ni aux étudiantes et étudiants, mais cette forme de mémoire a le mérite d’enrichir la formation théorique par une expérience pratique », note Alexandre Camus. C’est d’autant plus important qu’ils et elles doivent aussi apprendre à se distancier de la structure qu’ils et elles ont parfois choisie pour des raisons militantes et endosser, pour la première fois, ce rôle d’expert·e en contexte et faire ainsi l’expérience pratique de l’objectivité.

Le programme est ouvert aux étudiantes et étudiants des sept facultés de l’Unil. En deux ans, Interface étudiant·es a déjà accompagné une trentaine de mémoires, et une trentaine d’autres sont en cours, se réjouit Alexandre Camus.