Une plateforme mise en ligne le 12 septembre cartographie l’écosystème d’expertises existant au sein de ces trois institutions en matière de durabilité. Le but ? Favoriser les collaborations et accélérer la transition écologique.
Face aux défis écologiques pressants, la transition vers une société plus durable doit être plus rapide. Pour cela, les synergies entre expertises sont fondamentales. C’est dans cette optique qu’émerge le Portail de la durabilité lancé le 12 septembre par l’UNIL, l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et l’International Institute for Management Development (IMD).
« Cette plateforme propose pour la première fois une cartographie systémique de toutes les personnes et les entités (spécialistes, laboratoires, centres et start-ups) qui s’investissent professionnellement sur les questions de durabilité au sein de ces trois institutions », commente Nicolas Tétreault, directeur du Centre d’impact et d’action climatique (Climact), affilié à l’UNIL et l’EPFL. « Le but de cette initiative est d’accélérer et de stimuler les collaborations, la création de projets novateurs entre scientifiques ainsi qu’avec le monde extra-académique, comme les politiques, les médias ou la société civile. En particulier les acteurs de l’industrie et de l’économie qui souhaitent décarboner leurs activités et recherchent des experts », poursuit Nicolas Tétreault.
Le groupe de travail interinstitutionnel à l’origine du projet est dirigé conjointement par Climact, le Centre de compétences en durabilité de l’UNIL, l’IMD, la Vice-présidence pour la transformation responsable et la Vice-présidence académique de l’EPFL ainsi que le Centre E4S (le centre de recherche et d’action commun aux trois institutions académiques lausannoises, visant à favoriser la transition vers une économie résiliente, écologique et inclusive).
Une vision commune
Julia Bory, codirectrice du pilier Innovation du Centre E4S, souligne :« L’un des objectifs clés de ce projet est de créer une vision commune de la durabilité entre ces trois institutions académiques et de montrer la nécessité de l’interdisciplinarité pour résoudre les problèmes auxquels nous faisons face actuellement. » Et de rappeler : « Les problèmes ne seront pas résolus si les différentes compétences des experts et expertes que nous avons la chance d’avoir dans notre région ne sont pas mises en réseau. »
Plus de 340 membres
Sur la plateforme, les profils sont classifiés selon 16 thèmes globaux qui concernent des enjeux climatiques mais aussi sociaux, en lien avec la durabilité. Ces thématiques sont directement inspirées du modèle économique du Donut. Il est également possible d’effectuer une recherche par Sustainable Development Goals (SDGs, selon les 17 objectifs des Nations unies pour le développement durable). « Cela permet de trouver des projets qui ont des objectifs similaires ou complémentaires aux nôtres », précise Nicolas Tétreault.
Aujourd’hui, le site répertorie plus de 340 acteurs et actrices, dont 84 organisations et 54 professeures et professeurs, ainsi que 352 mots-clés permettant de classer leurs expertises. « Les nombreux projets interdisciplinaires sur la plateforme nous donnent une très bonne représentation de la richesse de notre écosystème et sont d’excellents exemples du potentiel de collaboration entre l’UNIL, l’IMD et l’EPFL », souligne Julia Bory.
Une « photo de classe » en constante évolution
Afin d’être recensé sur ce site, il est nécessaire de répondre à des critères de sélection : être affilié à au moins une des trois institutions, avoir un projet d’innovation ou de recherche lié directement à un thème de durabilité et être ouvert à la collaboration.
« La plupart des profils actuels citent en moyenne deux projets. Nous avons décidé d’établir une limite à trois, cherchant ainsi à encourager les membres à mettre en lumière les initiatives qui mobilisent véritablement leur engagement du moment. Il ne s’agit donc pas d’une biographie complète des acteurs, mais plutôt d’une « photo de classe » de ce que chacun est en train d’accomplir », poursuit-elle.
Une plateforme vivante
De nouveaux membres pourront en permanence s’ajouter. « Ce portail est une plateforme vivante, qui évolue et permet la rencontre entre des personnes travaillant sur des sujets complémentaires », ajoute Julia Bory. Par la suite, il sera utilisé comme base pour organiser des rencontres entre acteurs scientifiques.
« Travailler en silo sur la durabilité ou le changement climatique amène des solutions à faible portée et dans un rythme trop lent. Il nous faut des approches plus systémiques, non seulement scientifiques, techniques mais aussi sociales, capables d’accélérer la transition. La meilleure façon de le faire est de mettre en réseau ces trois institutions que sont l’UNIL, l’EPFL et l’IMD », conclut Nicolas Tétreault.