Ce travail de recherche s’intéresse à l’utilisation de la Mono-photogrammétrie (Mono-P) en tant que méthode de suivi de mouvements gravitaires dans un environnement rocheux. La Mono-P relie les données orthorectifiées d’un modèle numérique de terrain 3D représentant le monde réel à des relevés photographiques d’après les équations de colinéarité et de transformation linéaire directe, utilisant minimum six points de contrôle. Sur la base de plusieurs relevés de photos obliques, prises à un même emplacement mais à différents temps donnés, un algorithme de corrélation croisée normalisée permet de mesurer les déplacements 2D dans le plan image en unités pixels. Grâce au principe de Mono-P, cette mesure est convertie en unités métriques pour chacun des points du MNT. Le potentiel et les limites de l’utilisation de cette méthode dans un tel milieu sont évalués en fonction de divers types de mouvements gravitaires effectués dans un amas de blocs. La comparaison des mesures Mono-P aux scans LiDAR TLS de référence met en avant l’utilité de cette méthode, efficiente et peu onéreuse pour le suivi de divers mouvements gravitaires au sein d’une grande surface rocheuse. La qualité des résultats est cependant limitée par le type de mouvement, les conditions météorologiques et de luminosité, la résolution et le nombre de MNT à disposition, la qualité du matériel photographique, la calibration entre l’appareil photo et le référentiel local ainsi que par la distance entre le terrain surveillé et le point d’acquisition des données. La Mono-photogrammétrie a donc du potentiel en tant que méthode de suivi des mouvements gravitaire, seule ou combinée avec d’autres relevés en fonction du terrain d’étude.