L’amour courtois est une notion qui fait rêver l’Occident depuis presque un millénaire. Bien que contestée par certains, qui voudraient lui substituer la formule plus idiomatique de fin’amor, c’est cette expression qui est choisie ici pour subsumer toutes les variétés du sentiment amoureux qui ont été développées dans la littérature des XIIe et XIIIe siècles.
À la fois initiation pour le grand public et essai de théorisation à nouveau frais des diverses formes médiévales de l’amour, parmi lesquelles la fin’amor voisine avec la bone amor et la fole amor, l’ouvrage d’Alain Corbellari (Section de français, Centre d’études médiévales et post-médiévales) s’efforce de retracer jusqu’à nos jours l’histoire de ces conceptions, leurs origines, leurs éclipses, mais également leurs résurgences sous l’égide du romantisme, du surréalisme ou de la psychanalyse, car, comme le disait Rimbaud, « l’amour est à réinventer, on le sait ».
Alain Corbellari, Prismes de l’amour courtois, Dijon, Éditions universitaires de Dijon, coll. « Essais », 2018.