Les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent pour partir.
Le geste de l’adieu est récurrent dans la poésie du Moyen Âge. Il n’avait cependant jamais fait l’objet d’une étude d’ensemble appliquée à cette période.
De fait, ce choix n’est pas arbitraire, car le millénaire médiéval, dominé par l’idée chrétienne que notre vraie patrie n’est pas ce monde, envisage l’adieu tout différemment de l’Antiquité et de la période moderne. Cette dernière, renouant avec l’idée gréco-romaine que l’exil est pire que la mort, va en effet à nouveau lier la question de l’adieu au regret, puis à son corollaire, ce sentiment nouveau qu’est la nostalgie.
Au Moyen Âge, au contraire, on part le plus souvent sans espoir de retour et ce sont les diverses variations sur ce thème, de Fortunao à Villon, en passant par les troubadours, les auteurs des Congés d’Arras, Eustache Deschamps et bien d’autres poètes français et latins, qu’Alain Corbellari (Section de français) s’est donné pour tâche de mettre en lumière dans ce livre, dévoilant la fécondité de ce geste chez les auteurs du Moyen Âge.
Alain Corbellari, Je m’en vais. Le geste de l’adieu dans la poésie médiévale, Genève, Droz, 2023.
ON EN PARLE DANS LES MÉDIAS
- Partir, c’est écrire un peu, L’Uniscope, 04.12.2023.
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Alain Corbellari