Ève Marie Perrin s’identifie en tant que femme, haïtienne et lesbienne. Ces identités, et les problèmes ou les discriminations qui peuvent y être liés, elle les a découvertes petit à petit au cours de sa vie: “Vis à vis du parcours, je me suis rendue compte de chaque chose par étape, mais ça ne veut pas dire que le chemin précédent est fini, ça rajoute à chaque fois en fait.” La nécessité pour elle de trouver sa place, sa communauté, et d’être acceptée l’a amenée à s’engager dans une association pour les étudiant·e·s afrodescendant·e·s, puis a créer des projets artistiques pour visibiliser les personnes noires et queer. Elle mentionne dans cet entretien les difficultés à trouver des ressources pour se construire en tant que personne noire et LGBT, notamment dans le domaine de la santé mentale, qui est souvent considérée comme “un truc de blanc” dans son entourage. Pourtant, pour elle qui s’est tant impliquée dans un projet de portraits de personnes noires après le meurtre de Georges Floyd, le self-care joue un rôle essentiel afin ne pas s’épuiser à la tâche lorsque l’on milite. Elle se confie également sur sa vie, son intégration en Suisse en tant que Haïtienne immigrée à onze ans, son expérience au sein de différents milieux militants et l’exclusion de certaines thématiques qu’elle a pu y remarquer.
Chercheurs·euses : Maya Cherix, Sandrine Gatta, Cloé Vianin