Inès El-Shikh est co-fondatrice des Foulards Violets, un collectif de femmes musulmanes ou non, portant le foulard ou non, solidaires de la cause des femmes le portant en Suisse et militant contre l’hostilité et les discriminations islamophobes genrées. Elle a accepté de nous accorder un entretien afin de répondre à nos questions concernant le militantisme intersectionnel. Ayant une formation en astrophysique, son parcours estudiantin ne la prédestinait pas à un engagement aussi passionné dans le militantisme. Fille d’immigré·e·s, de père égyptien et de mère tunisienne, elle a été très tôt confrontée à des discriminations et assignée à une position d’altérité. C’est après ses études qu’elle découvre les écrits du Black Feminism qui lui permettent de se sentir enfin représentée et comprise. Profondément attachée aux idéaux d’égalité et de justice, elle est anti-capitaliste, anti-militariste et anti-nationaliste. C’est à partir de ces valeurs, qui prennent notamment leur source dans l’Islam, qu’Inès puise sa force de mobilisation, veillant toujours à faire régner au sein du collectif une politique de l’amour ainsi qu’un principe d’horizontalité. L’entretien ayant été fait peu après l’initiative populaire suisse « Oui à l’interdiction de se dissimuler le visage » du 7 mars 2021, dans le cadre de laquelle les Foulards Violets se sont positionnés pour le droit à la liberté de choix, nous avons pu la questionner au sujet des enjeux militants à prendre en compte dans un engagement associatif et politique.
Chercheurs·euses : Soraya Boukhari, Géraldine Saugy et Natacha Jeannot.