Arrivée en Suisse à 23 ans, Khaddouj nous raconte quelques unes des histoires marquantes de sa vie. Deux fois médaillée au championnat national marocain de taekwondo, ce sport lui a enseigné discipline et force : confrontée à un milieu marqué par le sexisme, le taekwondo lui a également permis d’acquérir confiance en elle, lui permettant de défendre ses opinions lors de divers conflits par la suite. Née dans une famille portant des valeurs d’égalité, elle débute des études universitaires au Maroc qu’elle interrompt lors de sa venue en Suisse, en raison de la non-reconnaissance de ses diplômes par l’État. À travers des exemples d’agressions dans la rue, au travail ou au sein de sa famille, elle nous explique comment son statut de femme musulmane et marocaine issue de l’immigration l’a amenée à être confrontée à des attitudes parfois stigmatisantes et discriminantes. Mariée à un homme suisse converti à l’islam suite à leur rencontre, son mariage illustre les stéréotypes auxquels sont confrontés les couples binationaux, notamment au sujet de l’acquisition de la nationalité et du soupçon. Ayant passé la majorité de sa vie en Suisse, elle raconte comment le statut d’étrangère est ambivalent et également présent vis-à-vis de son pays d’origine. Khaddouj nous rapporte également comment le choix de porter le voile il y a huit ans l’a impactée dans l’espace public et ce qu’il raconte de la visibilité des femmes musulmanes en Suisse à travers le temps.
Chercheurs·euses : Jawad Baud, Chloé Schaer et Elisa Verga