Le Service des ressources humaines de l’UNIL a publié une Note de la Direction qui concerne les chercheur·e·s FNS, révisée le 25 janvier 2016. Nous vous invitons à en prendre connaissance ici. Si cette note règle certains problèmes (c’est le seul document concernant ce statut), elle en cause d’autres, notamment en raison d’une phrase scandaleuse.
La phrase incriminée : « Ce poste ne s’inscrit pas dans une carrière académique ».
Cette phrase est scandaleuse ! Elle dévalorise cette étape dans les trajectoires de carrière des personnes qui occupent la fonction de chercheur·e·s FNS senior et qui n’avaient jamais été informé·e·s auparavant du fait qu’ils et elles ne faisaient plus partie de la relève. La définition de la relève sous-entendue par cette Note est à mille lieux de la nôtre, ainsi que de celle cultivée depuis quelques années dans la Commission de la relève de la Direction (CRELEV) pour laquelle les personnes occupant la fonction de chercheur·e·s FNS senior bénéficient clairement des mesures destinées à la relève.
ACIDUL demande la suppression immédiate de cette phrase dans ladite Note.
Un problème réglé, dans un monde imparfait
ACIDUL a toujours considéré que la multiplicité des fonctions universitaires est problématique, car elle rend inintelligible la situation des enseignant·e·s-chercheur·e·s les plus précaires. Ainsi, le FNS finance des postes, qui viennent s’ajouter en parallèle aux des fonctions déjà existantes à l’UNIL : aux assistant·e·s diplômé·e·s sont venus s’ajouter des doctorant·e·s financé·e·s par le FNS (ou par d’autres sources de financement externes) qui peuvent bénéficier d’une ou deux indemnités. Aux premier·e·s assistant·e·s correspondent certains postes de chercheur·e·s FNS senior, aux professeur·e·s assistant·e·s les professeur·e·s boursier·e·s et plus récemment, les maîtres assistant·e·s Ambizione se sont ajoutés aux maîtres assistant·e·s. Que ce soient avec des cahiers des charges identiques ou différents, les personnes qui occupent ces postes sont engagées à des conditions différentes, et pas toujours égales (même si tous s’inscrivent potentiellement dans une carrière académique !). ACIDUL milite donc depuis sa création pour une simplification de la structure des postes à l’UNIL, quelle que soit leur source de financement. Quittons désormais le rêve atteignable et revenons à la réalité.
Dans les conditions actuelles, il faut souligner que l’existence d’une Note pour définir la fonction, les conditions d’engagement, etc. des chercheur·e·s FNS est une bonne chose, même si depuis sa première rédaction en 2008, elle est restée secrète, et que nous n’avons pas pu y avoir accès. Il s’agit clairement d’un progrès puisque les personnes engagées sont en droit de connaître la base légale sur laquelle se fonde leur engagement.
Deux autres problèmes…
La Note contient une phrase « Leurs cahiers des charges sont entièrement dédiés au projet de la professeure ou du professeur qui les engagent », qui laisse penser que seul·e·s les professeur·e·s déposent et obtiennent des projets FNS. Ce serait oublier qu’une partie des fonds externes sont apportés à l’Université de Lausanne par des maîtres d’enseignement et de recherche, par des maîtres assistant·e·s, etc. Il faut également rappeler que, par leur travail, les chercheur·e·s FNS senior contribuent au rayonnement plus large de l’institution, et pas seulement au cahier des charges de leur projet.
Un autre problème concerne la limitation d’occupation de la fonction de chercheur·e FNS senior à 5 ans. Si nous reconnaissons qu’en termes de précarité, cette limite fait sens, elle devrait avoir pour conséquence qu’une fois ce délai passé, les personnes qui poursuivent leur carrière à l’UNIL soient engagées à des postes de chargés/responsables de recherche PAT, tenant ainsi compte de l’expérience accumulée.
ACIDUL demande donc à la Direction de retirer cette phrase scandaleuse et de modifier sa Note en tenant compte des problèmes identifiés ici.