Communiqué de presse du 15 mai 2020

Depuis la fermeture de l’Université de Lausanne le 13 mars 2020 en raison de la crise sanitaire due au COVID-19, les collaborateurs et collaboratrices de l’Université n’ont plus accès aux infrastructures de recherche. Les travaux des chercheurs et chercheuses s’en trouvent à tout le moins entravés, voire totalement paralysés.

Le corps intermédiaire, qui produit la majorité du travail de recherche de l’Université, est particulièrement touché par cette crise, car il est engagé sur la base de contrats à durée déterminée. En somme, sans mesure rapide de prolongation des contrats, plusieurs semaines de recherche seront définitivement perdues. Le temps imparti aux chercheurs et chercheuses pour mener à bien leurs travaux tout en tissant un réseau solide et en soignant la diffusion de leurs recherches est déjà relativement court. La perte de ces précieuses semaines a donc des conséquences potentiellement irréversibles qu’il s’agit de limiter au plus vite.

Dans le cadre des communications régulièrement transmises à ses collaborateurs et collaboratrices, le Rectorat de l’Université affirme qu’il « assume sa responsabilité face aux jeunes scientifiques » en mettant notamment en place une procédure de prolongation des contrats à durée déterminée des membres du corps intermédiaire.

L’ACIDUL, l’Association du corps intermédiaire et des doctorant·e·s de l’Université de Lausanne, a été invitée, en amont, à participer aux discussions avec le Rectorat. Elle apparaît comme partenaire privilégié dans la communication faite par le Rectorat. Toutefois, l’ACIDUL tient à prendre position vis-à-vis de ces mesures qui ne correspondent que partiellement aux discussions menées avec le Rectorat. Elle n’a en aucun cas validé le produit final tel qu’il a été présenté ce mardi 12 mai à la communauté universitaire.

L’ACIDUL rejette totalement la nécessité du préavis des directeurs et directrices de thèse ou des supérieurs et supérieures hiérarchiques, ainsi que la nécessité de faire état de l’avancement de ses recherches. Ces deux points n’influent en rien sur la crise sanitaire que nous traversons, ni sur ses conséquences. Cette prolongation de contrat ne devrait en effet pas être conditionnée au mérite individuel du chercheur ou de la chercheuse, mais doit répondre à une situation extraordinaire qui touche toute la communauté universitaire.

La Direction de l’Université a reconnu que la situation actuelle est un cas de force majeure. Elle devrait, en cette qualité, entraîner une prolongation des contrats à durée déterminée selon une procédure simple et efficace. Or en l’état actuel, il est demandé aux chercheurs et chercheuses de monter un dossier complet, preuves à l’appui, pour justifier le retard pris dans leurs recherches. La fermeture totale du campus, des bibliothèques et de tous les espaces de recherche, le temps passé à la mise en ligne des enseignements ainsi que la situation de crise généralisée sont des arguments suffisants pour motiver la prolongation des contrats. Dans ces circonstances, il est absurde que les collaborateurs et collaboratrices doivent justifier en quoi ils ont été incapables d’effectuer leurs travaux.

Les mesures annoncées par la Direction de l’Université ne font preuve que de très peu de responsabilité auprès des scientifiques. Elles témoignent plutôt d’une grave méconnaissance des conditions de travail du corps intermédiaire, et d’une méfiance envers ses membres. La procédure actuellement mise en place est une aberration qui aboutira à une surcharge de travail à tous les échelons de l’administration, ainsi que pour les membres du corps intermédiaire.

C’est pourquoi l’ACIDUL soutient une procédure de prolongation des contrats selon une formule facilitée, et sur simple demande.

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