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Interview des présidents d’ACIDUL et de la FAE

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Article paru sur le site de l’Uniscope, le 22 octobre 2013. Propos recueillis par Sophie Badoux / Unicom. Nicolas Turtschi (à gauche), président d’ACIDUL, et Etienne Kocher (à droite), coprésident de la FAE.

Avec près de 60 associations universitaires actives, la vie associative sur le campus de l’UNIL est particulièrement riche. Interview croisée des deux présidents des faîtières ACIDUL et FAE.

L’association qui fédère et défend les intérêts du corps intermédiaire et des doctorant·e·s de l’UNIL, ACIDUL, fête cet automne ses dix ans d’existence. Outre sa traditionnelle assemblée générale, qui se déroulera le 22 octobre prochain, l’association célébrera aussi son anniversaire ce jour-là avec une réception où sont invités le public et tous les anciens membres du comité d’ACIDUL.

L’Assemblée générale de la FAE se tient quant à elle ce mercredi 9 octobre dès 17h. Un événement qui donne l’occasion de revenir sur la participation associative exceptionnelle qui règne au sein du campus. Nicolas Turtschi, président d’ACIDUL et doctorant FNS à l’IDHEAP, ainsi qu’Etienne Kocher, co-président de la FAE, son aînée faîtière des étudiants, qui a, elle, fêté ses 30 ans en 2012, croisent leur regard sur l’engagement associatif.

Selon vous, qu’est-ce qui fait que le nombre d’associations est si important à l’UNIL et en quoi la participation associative peut-elle être qualifiée d’exemplaire?

Nicolas Turtschi (ACIDUL) : Ce n’est pas tellement le nombre d’associations qui est exemplaire, mais plutôt le poids de la participation qui fait la différence à mon sens. A l’UNIL, nos deux associations sont bien intégrées dans les commissions consultatives et les conseils de facultés. Ce qui ne va pas de soi dans d’autres universités. L’avis des assistant·e·s et des étudiant·e·s, qui forment une majorité en terme de nombre, est pris en compte. C’est très important. Et cela surtout depuis que la LUL (Loi sur l’Université de Lausanne, 2004) est entrée en vigueur. Dans les conseils de facultés, qui ne sont pas uniquement consultatifs comme le sont les commissions, le rapport de force est par contre plus important.

Etienne Kocher (FAE) : Si elle est exemplaire, il faut en tout cas constamment travailler à conserver cette participation. Pour un·e étudiant·e, cela prend beaucoup de temps de participer à ces commissions, il faut préparer et suivre les dossiers. Et le poids attribués aux commissions reste variable, car au final tout dépend de ce que la direction fait de ces consultations.

Et à l’interne de vos associations, l’engagement a-t-il évolué au cours des dix dernières années?

FAE : Ça a toujours été difficile de mobiliser les gens pour qu’ils s’investissent et ça le restera. Chaque année, il faut recommencer le travail de recrutement des étudiant·e·s. Aujourd’hui, nous sommes assez satisfait·e·s de la représentativité de chaque faculté au sein de la FAE, ce qui n’a pas toujours été le cas.

ACIDUL : Nous avons des problèmes similaires en terme de recrutement. Les assistant·e·s n’ont pas assez de temps pour s’engager et revendiquent peu leur statut, qui reste transitoire au même titre que celui des étudiant·e·s. C’est seulement lorsque des conflits très visibles émergent qu’il y a une mobilisation. Souvent, les gens nous disent qu’ils ne se sentent pas capables de s’investir parce qu’ils ne savent pas ce que ça représente. Nous essayons de faire un travail de communication pour montrer que nous sommes ouvert·e·s et pour démystifier le statut de l’association. Participer reste une très bonne formation civique. De notre côté, nous cherchons toujours des représentant·e·s des facultés de droit et sciences criminelles, HEC, biologie et médecine, ainsi que géosciences.

Le grand nombre d’associations présentes disperse-t-il finalement les forces ?

FAE : Je dirais plutôt que plus il y en a, mieux c’est. Les associations ont toutes des buts assez différents, que ce soit des objectifs politiques ou plutôt culturels comme partager des passions, faire vivre le campus, etc. Mais c’est vrai que pour les nouveaux et nouvelles étudiantes qui arrivent, c’est parfois difficile de savoir où elles ont envie de s’investir et de comprendre exactement qui fait quoi.

Est-ce que la politique du rectorat, très impliquée par exemple sur la question des taxes d’études, est si proactive que vous n’avez plus grand-chose à revendiquer?

FAE : Par rapport aux taxes d’études, c’est clair que nous sommes dans une université où nous avons certainement le plus de garanties. Ça ne facilite effectivement pas toujours la mobilisation, mais il reste toujours de choses à améliorer.

ACIDUL : Même si nous avons de bons rapports avec la direction, nous n’avons de loin pas plus rien à revendiquer ! Notre boulot reste de soulever les problèmes. En ce qui concerne le corps intermédiaire par exemple, la question du 2e pilier est un sujet où il n’y a eu aucune avancée depuis longtemps.

Quelles sont vos revendications actuelles ?

ACIDUL : Les cahiers des charges des assistant·e·s, qui révèlent de grandes disparités suivant les facultés, sont notre préoccupation principale. Des cas particuliers de conflits entre professeur·e·s et assistant·e·s nous inquiètent également et dévoilent la complexité que recouvre cette relation entre les deux positions. De manière générale, nous travaillons aussi à proposer une vision de la recherche positive et différente de la politique du FNS, une vision qui va à l’encontre du courant « mainstream » actuel où seul le nombre de publications compte.

FAE : Nous travaillons sur des demandes très pratiques, comme le manque d’imprimantes ou de micro-ondes, autant que sur des questions plus complexes comme la question de la protection des données des étudiant·e·s sur certains supports informatiques. Nous avons récemment élaboré une charte avec la commission de l’enseignement en lien avec la plateforme Moodle. En effet, les enseignant·e·s peuvent avoir accès à certaines données qui ne devraient en aucun cas être utilisées pour l’évaluation selon nous, à savoir, à quelle heure un·e étudiant·e s’est connecté·e, s’il ou elle a téléchargé les documents et combien de fois, etc. Plus généralement, nous nous battons aussi toujours par rapport à la construction des cursus d’études et à leur système d’évaluations.

Y a-t-il des sujets sur lesquels vous vous rejoignez et que vous défendez d’une même voix ?

FAE : Nous avons collaboré de près sur la question des statuts des assistant·e·s étudiant·e·s. Il s’agissait de définir clairement quel travail ils et elles doivent et peuvent faire, ainsi que leur rémunération. Le problème est qu’il existe une forme de sous-traitance bon marché de certaines tâches auprès des assistant·e·s étudiant·e·s, qui coûtent moins cher que de véritables assistant·e·s.

ACIDUL : Il y a de grandes différences de traitement suivant les facultés à ce propos. Cela reste complexe pour nos deux associations d’établir des prises de position communes et globales, surtout au vu des cas spécifiques qui existent dans chaque faculté. Nos moyens sont également très différents. ACIDUL reste toute petite à côté de la FAE qui bénéficie de subventions plus importantes ainsi que de son expérience et son ancrage plus ancien. De nombreuses thématiques nous rapprochent toutefois. Nous partageons aussi les mêmes valeurs. Et des questions comme la détérioration du cahier des charges des assistant·e·s influence aussi la qualité des corrections et de l’enseignement, ce qui a donc des conséquences directes pour les étudiant·e·s. Nous souhaitons avancer aux côtés de la FAE sur ce genre de thématiques.

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