Une formation unique pour les coaches cyclistes 

Le « CAS in Cycling Coaching » attire des entraîneurs venus des quatre coins du monde. Un cursus inédit, coordonné par le chercheur Raphaël Faiss.

Lancé par l’Institut des sciences du sport de l’Université de Lausanne et par l’Union cycliste internationale, le « CAS in Cycling Coaching » attire des entraîneurs venus des quatre coins de la planète. Un cursus inédit, coordonné par le chercheur Raphaël Faiss.

Perfectionner sa pratique en quatre mois au contact des meilleurs spécialistes du monde. C’est la formule proposée par le « CAS in Cycling Coaching », une formation continue en coaching cycliste, organisée chaque année depuis 2022 par l’Institut des sciences du sport de l’Université de Lausanne (Issul) en collaboration avec l’Union cycliste internationale (UCI). La seconde édition vient de se terminer.

« L’UCI, dont le siège est à Aigle, est une fédération qui chapeaute le cyclisme à l’échelle mondiale. Son expertise couplée à l’excellence académique de l’UNIL nous permet de proposer un cursus attractif, innovant et sur-mesure, avec des experts renommés, qui n’existe nulle part ailleurs », commente Raphaël Faiss, coordinateur du programme. Cet ex-coureur cycliste d’élite est par ailleurs responsable de recherche au Centre de recherche et d’expertise dans les sciences anti-dopage de l’Université de Lausanne.

Piste, labo et visio

Avec une combinaison d’enseignements en présentiel, en ligne ou préenregistrés, cette formation vise un apprentissage à la fois théorique et pratique, qui se déploie sur quatre mois. En 2023, huit jours de présence ont eu lieu à Aigle, au Centre mondial du cyclisme, et d’autres cours se sont déroulés en laboratoire, sur le campus de l’UNIL. Les étudiants ont pu par exemple expérimenter des techniques d’entraînement innovantes, tester leur capacité à corriger des gestes techniques ou encore apprendre à réaliser des mesures de l’aérodynamisme d’un athlète. « Nous essayons de favoriser au maximum le présentiel, qui aide à mettre en pratique la théorie », souligne Raphaël Faiss.

Destiné aux coaches ayant effectué les trois degrés de formation dispensés par l’UCI, ou pourvus d’un bachelor universitaire, le CAS in Cycling Coaching vise un niveau d’apprentissage supérieur. « L’objectif est d’ouvrir les horizons en traitant de thématiques plus larges, importantes pour les entraîneurs de très haut niveau, comme la psychologie, le leadership ou le cyclisme féminin. Le cursus présente également des aspects clés pour la performance du cycliste qui ne sont pas traités dans d’autres type de programmes, tels que la technologie ou l’aérodynamisme », précise-t-il.

Un réseau élargi

Au total, une quarantaine d’experts interviennent. Certains sont de l’UNIL, comme la professeure Roberta Antoni Philippe pour la psychologie du sport, le professeur Fabien Ohl pour la perspective sociologique, le professeur Grégoire Millet pour l’entraînement en altitude ou encore Raphaël Faiss lui-même, notamment pour la physiologie de l’entraînement.

D’autres proviennent de l’UCI, à l’image de son directeur médical, Xavier Bigard, qui donne un cours sur la physiopathologie, ou à l’instar du spécialiste des réglementations et des nouvelles technologies Michael Rogers. On peut citer également le professeur Bert Blocken, une référence en matière d’aérodynamisme en cyclisme, ainsi que des athlètes, comme la Néerlandaise Marianne Vos ou la Suissesse Élise Chabbey.

« L’UNIL possède un institut des sciences du sport reconnu qui bénéficie d’un large réseau. En s’associant avec l’UCI, elle peut choisir les meilleurs spécialistes pour chaque thématique. Nos étudiants réalisent la chance qu’ils ont d’avoir des intervenants de cette carrure-là. »

Mélange international

Seuls une vingtaine de participants par année sont sélectionnés. Grâce au soutien financier de la Solidarité olympique, la moitié d’entre eux proviennent de pays éloignés de la Suisse tels que Taïwan, le Brésil, la Colombie, la Nouvelle-Zélande, l’Algérie ou la Tunisie. « Cela permet d’avoir des dynamiques d’échanges intéressantes et de comprendre les logiques et les besoins des coaches qui n’ont pas forcément accès à des outils hautement sophistiqués », relève Raphaël Faiss.

Reste à savoir si ce programme se poursuivra avec une fréquence annuelle ou bisannuelle. Un point encore en réflexion.

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