Noémie Salamin, l’étudiante qui a le sprint dans la peau

L’une des quatre Suissesses ayant remporté le bronze au relais 4 x 400 mètres aux Universiades de l’été 2023 effectue un master à l’UNIL.

L’une des quatre Suissesses ayant remporté le bronze au relais 4 x 400 mètres aux Universiades de l’été 2023 effectue un master à l’UNIL. Rencontre.

Noémie Salamin affiche un sourire radieux, encore dans la joie de s’être hissée à la troisième marche du podium avec ses collègues du 4 x 400 mètres aux Universiades à Chengdu en Chine le 6 août 2023. Un résultat quasi inespéré pour sa première compétition internationale. Tresses parfaites encadrant un visage expressif, l’étudiante de Master en sciences du mouvement et du sport à l’UNIL raconte son championnat d’une voix posée. D’abord, la pression, quand même bien gérée pour la jeune femme qui se dit « stressée de façon générale lors des compétitions ». Ensuite, l’esprit d’équipe, un moteur pour cette Valaisanne de Sion spécialiste du 400 mètres plat. Enfin, la fierté d’avoir assuré dans son rôle de première relayeuse, qui a permis de « bien placer » ses coéquipières et d’arriver après la Pologne et le Brésil.

La sprinteuse du Club d’athlétisme de Vétroz est entraînée depuis une décennie par Julien Quennoz, par ailleurs ancien étudiant en sport à l’UNIL. Au bout du fil, il ne tarit pas d’éloges sur l’athlète : « Elle est déterminée, motivée et sérieuse dans tout ce qu’elle fait. »

Ses conseils pour marier sport et études

Le 400 mètres, le plus long des sprints, est souvent considéré comme la discipline la plus exigeante en athlétisme. Noémie Salamin s’entraîne cinq fois deux heures par semaine et un peu plus en hiver. Avec tout cela, celle qui vit en colocation à Lausanne en semaine trouve-t-elle le temps pour l’UNIL alors qu’elle n’est pas inscrite aux mesures d’aménagement des études pour les sportifs d’élite (avant les Universiades, elle n’avait juste pas le niveau prérequis) ? Elle lâche : « C’est chaud ! Mais j’ai l’habitude depuis mon Bachelor en psychologie et en sport et je peux m’entraîner à Lausanne la semaine. » Son coach tient compte des difficultés du calendrier, les sessions d’examens coïncidant avec les débuts de saison d’athlétisme.

Selon Noémie Salamin, pouvoir assurer au stade et sur les bancs de l’uni dépend d’une bonne communication avec son entraîneur, mais aussi d’une grande organisation, de l’autonomie pour les cours et le sport, de la motivation et de l’aptitude aux études. Réaliste, elle estime aussi que certains cursus universitaires très exigeants ne sont pas compatibles avec du sport d’élite.

Le sport, une évidence

Malgré des semaines intenses, la Sédunoise cultive sa vie sociale et fait même la fête, hors saison de compétitions. Elle sourit : « Moi, je trouve que j’ai assez de temps. Parfois, je me demande ce que je ferais si je n’avais pas l’athlétisme ! » Il faut dire qu’elle a toujours baigné dans le sport, avec un papa guide de montagne, qui a initié très tôt ses cinq enfants (Noémie Salamin est la benjamine) au ski, à la randonnée et à la grimpe. À huit ans, inscrite au Club d’athlétisme de Sion en même temps que deux de ses grandes sœurs, elle croche vite.

D’abord touche-à-tout (saut en hauteur, haies, lancers…), la sportive s’est spécialisée il y a cinq ans dans le 400 mètres plat. Elle a failli raccrocher les baskets suite à des blessures mais son coach et du travail acharné lui ont permis de progresser ces deux dernières années et de passer en catégorie élite. La médaille aux Universiades est le fruit de cette ascension « sur le tard ».

Garder un pied dans l’« athlé’ »

Et la suite ? Noémie Salamin se voit courir encore une année, puis arrêter pour « voir un peu autre chose ». Mais elle a en tête quelques buts, comme faire passer son temps de référence en dessous des 53 secondes. Actuellement, elle en est à 53 secondes 23. Et, bien sûr, participer aux prochains championnats suisses et tenter une qualification aux championnats d’Europe élite et aux championnats du monde en relais.

Côté UNIL, l’étudiante souhaite se concentrer sur son travail de mémoire avant d’élaborer des projets professionnels. « Dans quelques années, je veux mener une vie normale tout en gardant un lien avec l’athlétisme, un milieu dans lequel j’ai beaucoup d’amis. »

Bio express
  • 1999 : Naissance le 3 avril à Sion
  • 2007 : Premiers pas en athlétisme
  • 2019 : Début des études à l’UNIL 
  • 2022 : Cinquième place au 400 mètres, aux championnats suisses élite
  • 2023 : Troisième place au relais 4 x 400 mètres aux Universiades en Chine, le 6 août