IRIS, une vitrine dynamique de la recherche

Avec IRIS, l’Unil se dote d’un outil centralisé pour structurer ses données scientifiques. Publications, profils et projets seront progressivement intégrés.

Avec IRIS, l’Unil se dote d’un outil centralisé pour structurer ses données scientifiques. Publications, profils et projets seront progressivement intégrés. Une évolution stratégique qui s’inscrit dans la transformation numérique de l’institution.

« Tout ce qui touche à la recherche à l’Unil sera bientôt réuni dans IRIS, notre nouveau point central. » En une phrase, Micaela Crespo, cheffe adjointe du Service de la recherche, résume l’ambition d’un projet à la fois technique et stratégique. IRIS (Institutional Research Information System) ne se limite pas à moderniser l’existant : il en redéfinit les bases.

Un système nerveux

Lancé officiellement dans sa version éditable à la mi-août 2025, IRIS était déjà accessible en mode consultation depuis l’été 2024. Il a remplacé Serval et est appelé à remplacer ultérieurement Unisciences, deux outils devenus obsolètes, pour centraliser l’ensemble des données scientifiques de l’institution. « Depuis l’ouverture du mode édition, IRIS devient le nouvel espace de travail pour la communauté de la recherche », précise la responsable métier de ce système.

IRIS n’est pas un simple placard numérique. C’est un CRIS (Current Research Information System), un système structuré capable de relier des publications à des profils, des projets, des unités, des financements, voire des prix scientifiques. Une sorte de généalogie intelligente de la recherche, où chaque donnée est reliée à son contexte. « L’idée, c’est d’avoir tout en un même endroit, avec une interface cohérente, facile à utiliser et interopérable », résume Micaela Crespo. Fini les allers-retours entre systèmes disparates et bienvenue dans une recherche connectée.

Techniquement, l’Unil a misé sur DSpace-CRIS, un logiciel open source déjà éprouvé dans plusieurs universités suisses et internationales. Un choix assumé pour garantir évolutivité, compatibilité et ouverture. Serval n’offrait pas cette agilité. Quatre collections sont d’ores et déjà visibles : les personnes (plus de 20’000 profils), les unités de recherche, les publications et les périodiques. Et ce n’est qu’un début. En ligne de mire : les projets, les financements, les produits de la recherche, les enseignements.

Une alliance stratégique

IRIS sera bientôt relié à CompaSciences, un outil de cartographie sémantique développé à la Faculté SSP. Son moteur ? Du machine learning. Sa promesse ? Mieux naviguer dans les thématiques de recherche. « Tapez “cancer”, et l’outil vous propose les concepts associés, mais aussi les chercheurs concernés. C’est très utile pour les journalistes ou pour les services de valorisation », glisse Micaela Crespo.

IRIS, ce n’est pas l’œuvre d’un seul service, mais le fruit d’une alliance stratégique entre le Centre informatique (Ci) et le Service de la recherche (SR) (voir encadré). Une commission consultative interfacultaire veille à l’alignement transversal des besoins, dans une logique de coconstruction. « On se parle, on s’écoute, on trouve des consensus et on évite de reproduire les erreurs du passé, comme le cloisonnement reproché à Serval. Nous ne pouvons pas toujours répondre aux spécificités de chaque faculté, la commission nous permet d’expliquer le pourquoi des choix pris. »

Changer de système et de posture

Si l’outil est flambant neuf, son adoption n’est pas automatique. IRIS change les habitudes : nouvelle ergonomie, champs structurés différemment, processus repensé. « Certains vont adorer, d’autres auront besoin d’un coup de pouce, et c’est normal », reconnaît Micaela Crespo. Pour accompagner ce virage, l’Unil a prévu des tutoriels, un wiki et des personnes référentes dans chaque faculté. Seules les publications validées ont été migrées depuis Serval, les brouillons, eux, sont restés à quai.

Derrière la rigueur technique, une ambition plus large : faire d’IRIS une vitrine dynamique de la recherche. Chaque profil pourra afficher publications, projets, compétences, voire une photo. L’idée n’est pas seulement d’archiver, mais aussi de valoriser. « Notre rêve, c’est que les chercheuses et chercheurs aient envie d’y aller, pas juste qu’ils y soient contraints », affirme Micaela Crespo.

La feuille de route est tracée : fin 2026 pour les dernières migrations, 2027 pour la version complète. Un calendrier dense, mais atteignable. « Plus on avance, plus c’est simple », conclut Micaela Crespo.

Pour en savoir plus

IRIS s’inscrit dans TransNUM

Dans son Plan d’intentions 2021-2026, la Direction de l’Unil affirme son engagement en faveur de TransNUM, qui a pour ambition de répondre aux enjeux liés à la digitalisation des activités d’enseignement, de recherche et d’administration. En tant que composante clé de cette démarche, le système IRIS joue un rôle structurant au sein de l’écosystème numérique institutionnel.

Le programme IRIS, mandaté par la vice-rectrice Recherche, Estelle Doudet, est coordonné par une équipe resserrée, issue de deux entités de l’Unil : le Service de la recherche (SR) et le Centre informatique (Ci). La conduite du programme est assurée par Raphaël Mottier (Ci)  qui a pour mission de piloter et coordonner l’ensemble des projets de développement. Le projet Serval X, qui a permis la migration des données depuis l’ancien système, est placé sous la responsabilité de Séverin Blanc (Ci).

Micaela Crespo (SR) occupe la fonction de référente métier. Elle veille à l’adéquation entre les usages des communautés de recherche et les fonctionnalités du système. Brice Radert (Ci) est responsable de la qualité technique et fonctionnelle. Thé Van Luong (SR), responsable IA et des systèmes informatiques pour la recherche, s’occupe de l’accompagnement du déploiement des prochaines étapes, notamment en ce qui concerne les modules liés aux profils individuels et à la gestion des projets de recherche. Dernier cité, mais essentiel, Christian Ruchat (Ci), analyste développeur, pilier de la migration et de l’infrastructure technique.