La comédie de la crédulité.
Martine décide de se venger de son mari, le bûcheron Sganarelle, en le faisant passer pour un médecin qui n’accepte d’exercer que s’il est battu. Ce dernier tire parti de cette supercherie, prodiguant avec conviction médicaments farfelus et diagnostics fantaisistes, avec force latin de cuisine ; il met même ses talents au service d’un couple d’amoureux séparés par la volonté d’un père. Mêlant virtuosité scénique, faux patois, et thématiques galantes, Le Médecin malgré lui revivifie la tradition du comique antimédical par des allusions provocantes à l’actualité.
Cette édition critique de Lise Michel (Section de français, Centre d’études théâtrales) propose une nouvelle approche de cette comédie qui la situe au cœur des débats scientifiques et philosophiques des années 1660 sur l’alchimie. Elle permet d’apprécier les écarts de réception entre le XVIIᵉ et le XXIᵉ siècle, de méditer sur les dangers de la crédulité et de savourer la puissance des effets comiques.
Le dossier qui accompagne cette nouvelle édition aborde les thématiques suivantes : la réception dans les gazettes (1666-1668) ; une source possible : le fabliau du « Vilain mire » ; Molière lecteur de Tabarin ; le patois fantaisie, un procédé à la mode ; les scènes de consultation médicale ; l’alchimie et la médecine moderne ; ainsi que les lectures sociologiques sur scène.
Molière, Le Médecin malgré lui, éd. Lise Michel, Paris, GF-Flammarion, 2022.
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