Dès le premier janvier 2014, l’Institut de Hautes études en administration publique fera officiellement partie de la Faculté de Droit et Sciences criminelles, laquelle s’appellera dorénavant FDSCAP, soit Faculté de Droit, de Sciences criminelles et d’administration publique.
Pour l’université, les changements ne seront pas énormes. Une cinquantaine de collaborateurs·trices rejoignent l’institution, plus les étudiant·e·s. Pour cette raison, la FDSC a dû organiser de secondes élections cette fin d’année, afin d’ouvrir le corps électoral aux nouveaux arrivants, tant pour le Conseil de Faculté que pour le Conseil de l’Université.
Si l’université ne devrait pas être énormément impactée, pour l’IDHEAP, en revanche, les changements seront de taille. Actuellement, le fonction de l’institut est archaïque. Chaque professeur·e est responsable de sa chaire et de son budget, distribue des bonus aux assistant·e·s, est responsable des engagements, gère ses mandats externes comme il l’entend, etc. Seule instance vaguement représentative : le Conseil de Direction, composé de tou·te·s les profs et d’un seul membre du corps intermédiaire. En bref, la Direction a tout pouvoir. Petit exemple des conditions de travail : les doctorant·e·s FNS ne bénéficient pas systématiquement du complément de salaire de 750.- CHF, obligatoire à l’UNIL. Un collègue a donc débuté son doctorat avec un salaire net de 2’900.-. L’IDHEAP, c’est la version moyenâgeuse et mandarinale de la recherche.
Le passage à l’université va changer la donne, en provoquant notamment la création d’un Conseil d’Institut, avec une représentation de tous les corps dans des proportions ôtant la majorité aux professeur·e·s, les quatre corps seront représentés au Conseil de faculté, l’institut sera responsable des embauches, etc. Bref, l’institut va devoir adopter des pratiques démocratiques et, bien naturellement, plusieurs professeur·e·s voient d’un mauvais œil la perte d’indépendance, surtout budgétaire, que cela entraîne. Pour le CI, l’entrée à l’Université est une avancée majeure qui réjouit. À une exception près : le taux de cotisation du deuxième pilier.
Pour rappel, celui-ci est composé d’un pourcentage de salaire prélevé chaque mois, auquel l’employeur ajoute un montant au moins identique, plus élevé s’il est respectueux de ses employé·e·s. C’est l’intégralité de ce montant qui va constituer le deuxième pilier du.de la travailleur.euse. Actuellement, tout le personnel de l’Etat de Vaud a un taux de cotisation de 9% employé·e et 15% employeur. À part trois catégories de personnes : les médecins-assistant·e·s, les assistant·e·s de l’UNIL et les… bûcheron·ne·s-tâcheron·ne·s. Bien évidemment, seules des raisons budgétaires ont poussé le Grand Conseil à exclure ces catégories de personnes de la CPEV.
Le CI de l’IDHEAP s’est investi dans cette lutte. En effet, seul avantage de l’IDHEAP, son taux de cotisation est de 9/15, le même qu’à l’Etat de Vaud. Il aurait dû passer à 8/8 au premier janvier. Or, grâce à sa mobilisation, le CI de l’IDHEAP a réussi à le maintenir à 9/15 jusqu’à la fin de leurs contrats.
ACIDUL espère que cette victoire donnera des idées à d’autres collègues. Elle prouve dans tous les cas qu’une action collective peut réussir à changer la situation et, dans ce cas précis, compenser une injustice flagrante à laquelle il faudra mettre un terme une fois pour toute.