Les mots font corps

Comment mettre en mouvement un poème ? C’est le défi que s’est lancé Fabrice Melquiot accompagné par deux acrobates et un musicien. En reprenant les trois questions principales posées par un poème de Philippe Jaccottet, le metteur en scène et son équipe livrent un triptyque poético-acrobatique qui enchantera petits et grands. Cinq jours, c’est le temps que le metteur en scène Fabrice Melquiot s’est donné pour monter ce spectacle qu’il définit plus volontiers comme une expérience issue d’un laboratoire spontané.

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Faites votre choix

Après Rien voir et Ne plus rien dire, Joël Maillard explore une nouvelle fois l’univers du Rien. En s’appropriant les codes de la publicité et le vote comme principe de la démocratie, le metteur en scène interroge l’impact que ces choix quotidiens peuvent avoir sur le monde. En entrant dans la salle de théâtre, le spectateur comprend que Pas grand-chose plutôt que rien ne sera pas un spectacle dominé par la séparation scène/salle. En effet, ces deux espaces ont été remplacés par une très longue table autour de laquelle deux rangées de chaises se font face.

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Confessions entre collègues

Après Peanuts, la compagnie Überrunter revient avec un nouveau spectacle qui s’intéresse au conflit qui peut naître entre l’épanouissement de la vie personnelle et la part toujours plus grandissante de la vie professionnelle. Avec humour et poésie, les quatre protagonistes de cette fable des Temps modernes confessent leurs petits plaisirs, leurs frustrations et leurs désirs sous une forme chorégraphique et parfois hypnotique.

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Un aller simple

A l’âge de 26 ans, Biljana Srbljanovic écrit sa première pièce dramatique, La Trilogie de Belgrade. Ce texte qui la révéla en 1996 sur la scène européenne est mis en scène au Théâtre du Grütli par Véronique Ros de la Grange. Musique et pas de danse rythment ce triptyque tragi-comique sur la perte de repère engendrée par l’exil.
Accueilli par la chanson de Maxime Le Forestier Né quelque part, le public, qui s’installe peu à peu dans la salle, est tout de suite mis dans l’ambiance.

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Comment comprendre l’incompréhensible ?

Après le spectacle Soupçons, Dorian Rossel s’immerge à nouveau dans le milieu judiciaire en s’emparant de « l’affaire des bébés congelés » qui avait défrayé la chronique francophone en 2006. En adaptant à la scène le documentaire-fiction de Jean-Xavier de Lestrade qui retrace le procès de Véronique Courjault – une femme apparemment banale qui avoue avoir tué trois de ses nourrissons – le metteur en scène franco-suisse nous livre, sans manichéisme, un spectacle bouleversant et dérangeant.

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Quand l’art se confronte au savoir

Après Médée/Fukushima, Fabrice Gorgerat et la Compagnie Jours tranquilles reviennent à L’Arsenic pour interroger notre rapport à la nourriture et au corps. Pour aborder ce questionnement, le metteur en scène s’entoure d’experts du monde académique afin de mêler point de vue artistique et apport scientifique. La scène est divisée en trois espaces. Côté jardin, une cuisine dans laquelle un homme mange seul, face au four à micro-ondes. Le regard vague, ses gestes sont lents, il semble se nourrir mécaniquement. Au centre une femme dresse la table. Puis, discrètement, sans prévenir, elle couche une tas

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Rodrigo García, un remède contre l’absurdité du quotidien

Dans une langue incroyablement percutante et dérangeante, la dernière création de Rodrigo García poursuit la réflexion du metteur en scène sur les inepties de notre société. Un spectacle poético-ironique dans lequel Leibniz côtoie des cafards et où les hommes dansent avec les chiens. Sur la scène, un capharnaüm d’objets et d’animaux. Plusieurs caisses de batterie sont disposées çà et là, révélant un nid de cafards dont la masse grouillante est projetée sur un grand écran, des monticules de salade et de tomates destinées à nourrir les insectes, une tortue qui évolue

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“Impossible” n’est pas théâtral

Après la virevoltante Comédie des erreurs, le metteur en scène Dan Jemmett et le comédien David Ayala reviennent au Théâtre du Jorat avec un nouveau spectacle. Macbeth (the notes) revisite le chef d’œuvre de Shakespeare, à travers les commentaires d’un metteur en scène. Entre comédie et tragédie, le spectacle révèle les méandres de la création d’une représentation théâtrale. Seules une chaise et une table occupent le grand plateau de la « Grange Sublime ». Un immense rideau cache le fond de la scène. Il ne révélera son secret qu’à la toute fin du spectacle. C’est dans ce décor extrêmement sobre que David Ayala endosse avec brio le rôle d’un metteur en scène. Après avoir assisté à la répétition générale de son

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L’Afrique noire à la veille des indépendances

Après l’excellent The Island (janvier 2013), un spectacle mettant en scène deux détenus incarcérés dans la tristement célèbre prison de Robben Island durant le régime de l’apartheid, le metteur en scène et conteur burkinabé Hassane Kassi Kouyaté revient avec une nouvelle création au Théâtre de Vidy. En collaboration avec René Zahnd, ancien co-directeur de Vidy, il adapte à la scène une trilogie romanesque aux personnages truculents et aux situations cocasses. La trilogie romanesque de l’auteur malien Massa Makan Diabaté se déroule dans le village de Kouta et relate la vie de ses différents habitants. Pour créer ce spectacle, René Zahnd et Hassane Kassi Kouyaté ont choisi de se concentrer sur les aventures du lieutenant Siriman Keita contenues dans le premier tome de la trilogie. Ce personnage extravagant revient dans son village natal, après avoir combattu pour les Français lors de la Deuxième Guerre Mondiale. L’histoire se situe à la veille des indépendances africaines et présente, en toile de fond, les luttes intestines qui opposent les indépendantistes aux défenseurs du régime colonial. Ce texte a été publié en 1979, soit un peu moins d’une vingtaine d’années après l’indépendance de la plupart des pays africains.

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Quand la danse envahit le quotidien

Living-room dancers est un spectacle étonnant et inédit. Conçu comme un parcours dans la ville de Sierre, il est une ode à toutes les formes de danse. Dans ce dispositif chorégraphique inattendu, le spectateur bénéficie du privilège de façonner son propre regard sur le spectacle. Derrière cet étonnant projet se trouve une femme : Nicole Seiler. La chorégraphe se forme à la danse et au théâtre dans plusieurs écoles prestigieuses comme la Scuola Teatro Dimitri, Rudra Béjart et la Vlaamse Dansacademie à Bruges. En tant qu’interprète, elle a travaillé sur de nombreuses créations du Teatro Malandro, de la Cie Philippe Saire ou encore avec Massimo Furlan. Ces nombreuses collaborations l’ont menée à créer sa propre compagnie en 2002. Le travail artistique de Nicole Seiler est très fortement influencé par l’image et la vidéo, ce qui a donné lieu à de nombreux spectacles de danse multimédia mais également à des vidéos et des installations chorégraphiques.

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Welcome to Shanghai

Made in China est une fable qui présente l’une des facettes de la mondialisation. Dans une entreprise rachetée par les Chinois, une directrice des ressources humaines est engagée pour choisir, parmi trois cadres, lequel s’envolera pour Shanghai. Entre manipulation, abus de pouvoir et harcèlement, le texte de Thierry Debroux dépeint avec cynisme et humour noir les luttes qui animent le monde du travail dans les grandes entreprises. Des signes chinois sont projetés sur trois panneaux de carton ; ils défilent à toutes vitesse et dans tous les sens. Une musique asiatique au rythme endiablé accompagne ces projections ; « Bienvenue à Shanghai ! ». Bien que toute la pièce se déroule en France, la mégapole chinoise ne cesse d’être un leitmotiv dans le texte comme dans le décor. Cette omniprésence crée un sentiment d’angoisse qui accompagne tout changement. La pièce s’ouvre avec un dialogue entre Philippe, Jacques et Nicolas. Très vite les trois cadres révèlent leur personnalité. Philippe est un homme discret et terriblement angoissé ; Jacques, la cinquantaine, ne supporte pas l’injustice mais reste pragmatique. Nicolas est un jeune homme ambitieux, qui semble multiplier les conquêtes féminines au sein de l’entreprise. Bien que ces personnages soient légèrement caricaturaux, Thierry Debroux échappe aux facilités. Son texte contient des monologues intérieurs, qui révèlent les doutes des personnages vis-à-vis du système dans lequel ils évoluent, ce qui les éloigne des types de carriéristes calculateurs et dénués d’états d’âme.

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Le briquet remplace les allumettes

Dans une version très contemporaine de La Petite Fille aux allumettes, Julie Annen se penche sur une histoire qui marque les enfants depuis de nombreuses générations. Cette réécriture pleine de fantaisie et de références au monde contemporain a su préserver l’esprit du texte original. Si la question de la misère matérielle reste la préoccupation majeure de l’histoire, Julie Annen n’aborde pas cette thématique comme une fatalité.

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La jeunesse en quête d’une identité

Après le spectacle Invisibles, qui s’intéressait aux immigrés maghrébins du troisième âge installés en France, Nasser Djemaï se penche sur les nombreuses questions que se posent les adolescents et les réflexions qui traversent leur esprit. En partant d’une histoire contemporaine – un drame qui frappe un groupe d’amis –, le dramaturge présente avec beaucoup de justesse les nombreuses facettes de la jeunesse.

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La guerre oui, mais en chanson !

Après le spectacle Je vous préviens, je ne vais pas chanter…, la compagnie Le Pavillon des Singes revient avec un nouveau projet musico-théâtral portant cette fois-ci sur l’Occupation de Paris durant la Deuxième Guerre mondiale. Le répertoire musical aborde la vie quotidienne des Parisiens de la mobilisation jusqu’à la Libération avec une incroyable légèreté. La mise en scène de Frank Arnaudon est simple mais efficace. Une vieille radio posée dans un coin de la scène diffuse tour à tour, dans un grésillement savoureux, des extraits de discours politiques, des informations codées parvenant de Radio Londres ou encore les sirènes annonçant les bombardements. Ces quelques éléments sonores permettent de contextualiser les différentes chansons du spectacle et de recréer l’atmosphère de la Deuxième Guerre mondiale.

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Une relecture exigeante de l’Odyssée

Avec La Dérive des continents, le chorégraphe Philippe Saire s’éloigne de la danse pour partir à la rencontre du théâtre. De ce rendez-vous naît un spectacle complexe, requérant une participation soutenue de la part du spectateur. Il est difficile de résumer l’intrigue de ce spectacle tant le récit et les formes théâtrales y sont éclatés. On peut cependant affirmer, sans trop se tromper, que le texte d’Antoinette Rychner raconte l’histoire de quatre amis, dont l’habitude est de se retrouver dans une sorte de hangar pour y interpréter des épisodes de l’Odyssée.

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Réflexion autour de l’art dramatique

Jean-Michel Potiron est un habitué de la Grange de Dorigny. Il revient cette fois-ci avec une pièce d’Anton Tchekhov qui interroge les différentes formes que peuvent prendre le théâtre. Le texte est admirablement servi par une mise scène où règne la sobriété. Lorsque la pièce commence, le spectateur découvre un espace scénique totalement vide. Peu à peu, quelques éléments de mobilier y sont apportés, mais le vide n’est jamais totalement comblé. Le dénuement scénique laisse toute leur place aux comédiens et au texte. Ce sont ces comédiens qui, entre chaque acte, changent les quelques éléments du décor dans la pénombre, comme si la vie des personnages qu’ils incarnent prenait elle-même place dans une pièce de théâtre.

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En quoi avez-vous foi ?

Dans un décor sans cesse en mouvement, Laverie Paradis, joué par Doris Ittig et Claude-Inga Barbey, interroge les différentes facettes de la foi dans le parcours mouvementé de la vie d’un être humain. Un carré blanc marqué au sol forme l’aire de jeu qui semble trop petite par rapport à la scène du Théâtre des Osses. Des coulisses improvisées sont aménagées grâce à trois draps blancs qui constituent le fond du décor. Le tout semble précaire et pourtant, la magie opère. Le spectateur accepte d’être conduit de l’appartement d’une voyante à une laverie, en passant par une église, un terrain d’entraînement pour l’éducation des chiens, ou encore une salle d’attente d’un cabinet médical. Ces changements de lieu rapides sont astucieusement figurés par l’usage qui est fait des quelques éléments de mobilier. Un petit escalier de trois marches qui permet d’entrer en communication directe avec Dieu peut en effet se transformer en banc d’église et concrétiser la transition entre les différents espaces.

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L’œuvre d’art de Denis Marleau

Pour la première fois, Denis Marleau met en scène du Molière. Cette nouvelle expérience donne lieu à un spectacle très esthétique où la femme est à l’honneur. En entrant dans la salle, le regard du spectateur se pose sur le bassin circulaire rempli d’eau, s’enfuit par une série de marches, passe sous une fine arcade en fer forgé, puis s’arrête sur la projection d’un imposant bâtiment qui occupe le fond de la scène. Deux petits buis de part et d’autre de l’édifice apportent une touche de vert sur un ensemble de tons chauds typiquement provençaux. Le bâtiment n’est autre que le Château de Grignan où le spectacle de Denis Marleau a été créé durant l’été 2012. La lumière s’éteint dans la salle et aussitôt la scène s’anime, des personnages défilent sur l’écran, ils entrent et sortent du bâtiment comme des figurants au fond de la scène. Quelques instants plus tard, la projection se fige et les comédiens font leur entrée.

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